Tom Vialle vient de terminer sa première saison aux USA, à peu de chose près puisque le pilote Français doit encore disputer les trois prochaines épreuves du nouveau championnat SuperMotocross. Quelques chutes, quelques podiums, une victoire d’épreuve, une expérience nouvelle et une saison d’apprentissage qui se soldera par quelques hauts, mais aussi quelques bas. En 2023, Tom Vialle se jetait dans l’inconnu sans trop savoir à quoi s’attendre; 22 courses plus tard, l’officiel Red Bull KTM a une idée plus précise de ce qui l’attendra la saison prochaine. Micro.
Tom, félicitations, tu décroches un nouveau podium. C’était ta première saison sur le championnat Américain. Parle nous de ton expérience. Est-ce que tu as rempli tes objectifs ?
Pour être franc je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je n’avais jamais roulé contre ces pilotes par le passé, donc je ne savais pas trop à quel niveau m’attendre, à quelle vitesse. J’étais vraiment excité avant d’aller à Pala pour l’ouverture. Depuis toujours, je m’entraîne en Motocross pendant l’hiver. Cette fois, c’était différent car depuis septembre dernier et jusqu’à un mois avant Pala, je n’avais pratiquement fait que du Supercross. Je n’avais pas vraiment une bonne base pour l’outdoor, donc c’était plutôt dur pour moi. Les autres sont habitués à changer de discipline car ils le font à chaque saison; c’était plus difficile pour moi. Il y avait aussi les réglages de la moto à gérer. Je n’étais pas perdu, mais je pense que j’ai fait quelques erreurs avec les suspensions, dans mes décisions. J’ai connu des hauts et des bas. Apprendre les tracés n’était pas simple, surtout quand je ne roulais pas dessus lors des journées de presse. C’était chaud d’être à fond dès le matin. On fait 5 ou 6 tours et déjà, les essais sont terminés. Apprendre les sauts et les virages en si peu de temps, ce n’était pas simple pour être honnête. J’ai fait deux belles courses, et j’ai aussi chuté, parfois je n’ai pas pu finir. J’ai loupé deux manches cette saison; c’était dur. C’est bon de monter sur le podium pour la dernière épreuve.
Tu as décroché ta première victoire à Southwick, ça a dû te faire du bien. Étais tu plus à l’aise là-bas, car en Europe tu t’entraînais beaucoup dans le sable ?
Oui, j’ai l’habitude de rouler dans le sable. Pendant de nombreuses années, je me suis entraîné en Belgique, à Lommel; c’est le seul tracé de sable vraiment. Je savais où placer ma moto. Le feeling est revenu assez rapidement dans le sable. J’ai pu gagner la première manche et j’ai terminé troisième de la seconde, c’était bon de pouvoir gagner une épreuve. C’est clair que ces quatre dernières années à rouler à Lommel m’ont aidé.
Tom a signé un holeshot, mené 14 tours, remporté une victoire et une épreuve sur l’outdoor 250 cette année; il termine sixième du championnat @KTM Racing
Tu as deux titres de champion du monde MX2 et tu es connu pour partir devant. Tu as fait quelques holeshots cette année mais peut-être pas autant que ce qu’on aurait pu attendre.
C’est différent. En Europe, en gros, on s’aligne de l’intérieur à l’extérieur. Le premier prend la première grille, le second la seconde, et ainsi de suite. Ici, c’est différent. Ces ornières après la grille, on n’a pas ça en Europe puisqu’ils refont la ligne droite après chaque départ, donc il n’y a pas d’ornières. Sur l’outdoor US, il faut choisir sa place sur la grille en fonction de l’ornière qui se trouve sur ta trajectoire. En Europe, il y a aussi beaucoup de KTM, Husqvarna et GasGas, donc beaucoup de pilotes ont une moto identique à la tienne. Ici, c’est différent, il y a beaucoup de motos de marques différentes. Beaucoup de pilotes peuvent gagner des manches, il y avait 7 ou 8 mecs capables de gagner cette année. C’est difficile, mais je pense que pour les fans et ceux qui regardent, c’est vraiment top.
Es-tu excité à l’idée de participer au nouveau championnat SuperMotocross ?
Je trouve ça plutôt cool. C’est tout nouveau, donc personne ne sait trop à quoi s’attendre. Tout le monde se retrouve sur un pied d’égalité. J’ai vu le programme, on va rouler un peu le vendredi et puis il y aura les courses le samedi. Ce sera cool. Ces courses seront un mix entre le Supercross et le Motocross; ce sera fun.
Tu as terminé beaucoup de fois au pied du podium, en quatrième ou en cinquième place, cette saison.
Lors des deux premières épreuves, j’ai terminé quatrième. J’ai beaucoup de fois terminé quatrième cette saison, genre cinq ou six fois. C’était assez difficile de finir si près du podium. C’est donc bien de terminer cette saison sur le podium. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, il fallait que j’apprenne la piste à chaque fois dès le matin et c’était assez difficile quand je n’avais pas participé à la journée de presse. Je faisais les premières manches à 50%, je ne pouvais pas trop attaquer. Il y a vraiment beaucoup plus d’ornières sur l’outdoor et je n’étais pas habitué à ça. C’est très différent de l’Europe, et j’ai l’impression que la fin de la saison a été meilleure pour moi. On a fait quelques changements sur la moto avec l’équipe et les deux dernières courses se sont plutôt bien déroulées. J’espère qu’on pourra continuer comme ça l’année prochaine.
En SX comme en MX, Tom Vialle et Haiden Deegan se sont souvent retrouvés en piste. L’un es rookie chez les pro’s, l’autre un rookie aux US. @KTM Racing
On parle du format, des terrains, mais la moto ? Tu dois rouler sur une base de série ici. C’était comment de s’y ajuster et ça donne quoi, cette moto ?
Avec la nouvelle KTM, le cadre reste le même. On a le même cadre en Europe et aux USA. De la 125 à la 450, la KTM a le même cadre. Je n’ai donc pas changé de cadre en venant ici. Il y a certaines choses avec le moteur qu’on ne peut pas faire ici. C’est un peu différent avec l’essence aussi. On n’utilise pas le même carburant en Europe. Du coup, on ressent quelques différences sur la moto. Comme je l’ai dit, on n’a pas fait beaucoup d’entraînement en Motocross avant la première épreuve. Tu ne peux pas te permettre de découvrir la moto juste avant. Je pense que certaines de mes décisions n’étaient pas les bonnes, au niveau des réglages des suspensions en début de saison. Mais j’ai fini sur de bons réglages, et je suis plutôt excité pour l’année prochaine.
Tu vas rouler au Motocross des nations. Tu vas en profiter pour tester certaines choses sur place ou tu vas prendre tes settings des US pour rouler là-bas ? C’est quoi la tactique ?
Je ne sais toujours pas, honnêtement. On va décider la semaine prochaine et on va faire un peu de planification autour de la moto. Le tracé est vraiment sympa à Ernée; je l’aime bien. J’y ai gagné l’an dernier. C’est un beau tracé et j’ai hâte d’y être.
Tu as eu quelques abandons en Supercross. En Motocross, tu as pu faire la saison complète, il y a eu quelques chutes ici et là mais j’imagine que participer à toutes les épreuves était un de tes objectifs. Peut-être que tu voulais gagner un peu plus, mais tu dois avoir confiance pour l’an prochain. Tu as appris des circuits, du fonctionnement des épreuves, tu termines avec de bons réglages sur ta moto. Tu sais à quoi t’attendre pour l’an prochain.
Oui, c’est sûr. Je pense que l’année prochaine, le fait de connaître les pistes m’aidera un peu. C’était assez difficile sur certains circuits. Quand je n’ai pas roulé lors de la journée de presse, je n’avais que cinq ou six tours pour apprendre la piste le matin et c’est assez difficile. J’ai aussi fait deux manches blanches. À Thunder Valley, j’ai participé à la première manche, mais je n’ai pas marqué de points. Même chose à Washougal. J’ai donc manqué deux courses. Au niveau du championnat, c’est assez difficile. Quand tu viens d’Europe, je pense que jouer le titre dès la première année, c’est compliqué mais j’ai fait de belles courses cette année. Ce n’est peut-être pas la saison que je voulais, mais je suis confiant pour 2024. Ça va beaucoup m’aider de connaître les circuits, et la façon dont ils évoluent. Ce sera plus simple.
