Eli Tomac et Jett Lawrence nous ont offert une finale 450 de haut vol à San Diego ce samedi. De retour à son meilleur niveau, Eli Tomac a été contrer le champion en titre pour s’adjuger sa 53ème victoire de carrière et prendre la plaque rouge de leader du championnat au terme du second round. Si Eli avait bien décroché une victoire l’an dernier, il s’était imposé lors d’une épreuve au format triple crown. Cette victoire de San Diego, Eli l’attendait. Micro.
Eli, que d’émotions ce soir. Une onzième saison consécutive à décrocher des victoires en catégorie reine. Ça te fait quoi ?
Gagner, c’était en haut de la liste des objectifs. Ça fait longtemps que je n’ai pas gagné une finale de 20 minutes, je n’en ai pas gagné l’an dernier donc c’est vraiment important pour moi. Cette fois-ci, je gagne une finale et pas seulement une épreuve triple crown après 3 sprints; ça a son importance. Je suis de retour et je prouve que je suis dans une meilleure posture que l’an dernier, dans une meilleure forme physique aussi et je me reprends bien après le week-end dernier. J’étais parti devant et je suis tombé dans le troisième virage à Anaheim 1 et c’était vraiment frustrant. C’est bon d’avoir pu tenir jusqu’au bout ce soir.
Beaucoup de monde se demandait si on allait retrouver l’ancien Eli cette année. J’imagine que tu as répondu à cette question. Mais est-ce que tu as répondu à des questions que tu te posais toi-même ?
Comme je l’ai dit, pour moi il était question d’être en mesure de gagner une vraie finale, pas seulement les sprints lors d’une épreuve triple crown. Je suis parti derrière, je suis revenu et personne ne m’a fait de cadeau. Cette victoire, j’ai été la chercher tout seul. Je m’améliore aussi dans certains domaines dans lesquels je savais que j’avais des faiblesses. Ces faiblesses ont été mises à l’épreuve et ça a fonctionné quand même pour moi ce soir.
Il y a eu quelques moments assez chauds, notamment avec les retardataires en fin de course et avec un pilote en particulier. Tu peux nous dire comment ça s’est passé, de ton point de vue ? Tu avais Jett sur tes talons …
C’était vraiment un moment de la course qui a été frustrant pour moi. J’ai vraiment cru que Jett allait me doubler sur le moment, parce que je suis resté bloqué derrière Vince Friese pendant, je ne sais pas trop, peut être la moitié d’un tour. Quand tu es derrière un gars comme ça, tu essayes d’anticiper où il va aller et la plupart du temps, tu peux sentir où il va aller. Là, ce n’était pas le cas … Après le gros triple, il y avait le virage à 90° à droite et puis le on/off. Il y avait largement assez de place sur la gauche pour doubler, et c’est là que je suis allé … Mais Vince s’est rabattu sur la gauche, et j’ai vraiment cru que c’était terminé pour moi. C’était vraiment chaud, c’est vraiment tout ce que je peux dire … Je pensais que j’allais perdre la course à cause de ça, parce que Jett était vraiment près de moi. Pourtant, il y avait largement assez de place pour que ce genre de situation n’arrive pas.
Tu t’es presque accroché avec Jett sur l’appel d’un triple en début de course. Tu te souviens de l’incident où tu étais tellement concentré dans ta course que ça ne t’a même pas interpellé ?
Je m’en suis rendu compte. C’est juste cool de pouvoir rouler contre un gars comme Jett, et la plupart des autres pilotes du plateau 450 car ils font preuve de bon sens dans ce genre de situation, quand ils savent que ça va être un peu serré. Je pense qu’on sait tous que prendre un triple roue dans roue, ce n’est pas vraiment le scénario idéal. On essaye de trouver le rythme, d’être fluide, mais ce soir, il était surtout question d’aller à fond pendant 20 minutes. Il n’y avait pas trop de temps pour réfléchir, ou se reposer.
Selon toi, quelle était la portion la plus délicate du tracé ce soir ?
Pour moi, le plus difficile, c’était que j’avais le sentiment que la terre était très changeante dans les virages. Il y avait beaucoup de virages dans lesquels on avait de la traction en entrée, et dès qu’on arrivait à la moitié du virage, la sortie était vraiment glissante et donc c’était très piégeux. Il y avait aussi ces grands relevés après qu’on soit passé devant les mécaniciens, j’ai changé mes trajectoires à quelques reprises dans cette portion parce que la piste évoluait, et la traction était très changeante.
Jett t’a doublé dans le sable, tu as été en mesure de le reprendre en début de course. Est-ce que tu avais remarqué que la portion de sable avait changé pour la finale, pendant le tour de reconnaissance ?
Oui, j’avais remarqué. J’aurais espéré qu’ils fassent ce changement un peu plus tôt parce que je trouvais que c’était quand même un énorme avantage de prendre l’intérieur dans le sable, en comparaison avec l’extérieur. C’est cool car ça a ouvert une nouvelle trace sur la piste. La double trajectoire ne marche pas dans toutes les situations et là, ils ont fait en sorte que ça fonctionne pour la finale. On pouvait changer de trace, donc c’était cool.
