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Max Anstie “Gagner aux US, j’en ai rêvé”

Interview: Conférence de presse

Des 14 finales disputées en 250 depuis le début de la saison – côtes Est et Ouest confondues – 11 victoires ont été décrochées par des pilotes Australiens, 2 par des Américains, et une par un Britannique: Max Anstie. Après trois saisons aux US en 450, Max Anstie rejoignait l’équipe Australienne FirePower Honda à l’intersaison 2022/2023. Il terminera vice-champion du monde de Supercross mais également champion d’Australie avant de reprendre la direction du SX US, en 250 cette fois-ci. Auteur de podiums et régulier dans la catégorie, l’ex-pilote de GP a enfin touché son rêve du doigt à East Rutherford en signant sa première victoire de carrière lors de la confrontation Est/Ouest. Micro.

Max, tu avouais penser à plein de trucs pendant ces derniers tours, comme le bonus qui t’attendais si tu gagnais.

J’ai roulé à travers le monde, j’ai été dans cette situation auparavant. Je suis sorti devant et à la fin du premier enchaînement je me suis dit que ça allait être une bonne soirée. Mes lunettes étaient propres, j’ai pris le large dans le premier tour. On n’avait pas de pitboard car ils étaient mouillés. Je pouvais voir qu’un pilote KTM était second et que je le distançais plutôt bien et je me suis dit que j’allais garder mon rythme. De là, je suis arrivé dans les retardataires et je réfléchissais beaucoup, à Yarrive, à ne pas me mettre de cabane, à mon bonus de podium mais en même temps il fallait que je me concentre sur ce que je faisais sur la piste. Avant même de rouler, tout le monde me disait que c’était pour moi ce soir mais encore fallait-il que j’y arrive dans ces conditions car ce n’est pas simple.

Gagner, c’est incroyable. J’ai fait ma course, j’ai été un peu trop sur la retenue vers la fin en enroulant le saut d’arrivée et certains triples car je ne voulais pas atterrir sur un retardataire. Dans le dernier tour, j’ai enroulé les whoops et j’ai entendu une moto dribbler derrière moi, je me suis dit que c’était soit un retardataire qui était en train de se mettre en vrac, soit un très bon pilote. J’arrive à différencier le son des motos, et je savais que c’était l’un des Lawrence et j’ai compris qu’il fallait que je m’active dans les deux derniers virages. Peu importe comment je gagne, comment je ramène cette victoire, comment je ramène la coupe à mon petit garçon, je prends. Je suis venu aux USA pour ça, pour rouler en Supercross comme Jett & Hunter. C’est une soirée spéciale.

Trois jours avant son trentième anniversaire, Max Anstie s’offre sa première victoire en championnat AMA

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Quand tu es arrivé ici, tu pensais que tu serais en mesure de gagner en Supercross ?

Tout le monde y croit, au fond de lui. Quand tu te couches le soir, si tu ne penses pas être en mesure de pouvoir gagner des finales ou un championnat, il n’y a pas vraiment d’intérêt à te pointer le jour des courses. Gagner aux US, j’en ai rêvé mais entre en rêver et y arriver, il y a une grosse différence. Être en mesure de gagner pour une équipe privée comme la mienne – Firepower Honda – rend ça encore plus spécial. J’ai été dans de nombreuses structures, tu auras beau être le meilleur mais si la moto n’est pas compétitive tu vas perdre ton temps.

On est resté dans une bonne position cette année, j’ai été dans le top 5 à chaque course sauf une où j’ai abandonné. Je suis monté sur le podium quand c’était sec, je gagne quand c’est détrempé; on est présents. C’est sur que ce championnat, c’est celui d’Hunter sur la côte Est mais rouler contre les mecs de chez Star Yamaha, Honda HRC, c’est incroyable. J’en apprends toujours tous les jours pendant les courses. Ce soir, il y avait un roller avant un triple et je n’arrêtais pas de me rater sur l’enchaînement. Martin Davalos m’a demandé pourquoi je le prenais de cette façon-là mais moi, je n’avais jamais pris un enchaînement de ce type avant d’arriver ici. J’ai 30 ans, c’est ma première saison de Supercross en 250 depuis 2010 et je suis comme un rookie. J’ai hâte de voir ce que le futur me réserve, ce que le reste de la saison me réserve mais également l’année prochaine, année lors de laquelle je vais tenter de franchir un nouveau step.

Max devient le second pilote Britannique – après Dean Wilson – à remporter une finale en 250

Est-ce que tu penses que ton expérience en grand prix t’ai aidé à décrocher cette victoire ?

Oui, c’est certain. À moins qu’ils aient leurs propres terrains d’entraînement comme les frères Lawrence, les pilotes Américains ne roulent pas vraiment quand il pleut. La plupart du temps, les équipes ne te laisseront même pas rouler à l’entraînement dans ces conditions. J’ai sorti la moto à plusieurs reprises à MTF (Millsaps Training Facility) quand c’était boueux, contre l’avis de mon équipe, pour pouvoir me préparer pour ce genre de conditions. Généralement, les pilotes ne roulent pas en Supercross dans la boue, je ne sais pas trop pourquoi. Quand j’étais en Californie, si la météo prévoyait de la pluie, les terrains fermaient. Ça fait un bail que je n’ai pas vraiment roulé dans la boue mais c’est certain, mon expérience en grand prix m’a aidée.

Tu as fait un bon départ, mais en partant 15ème, ça aurait probablement été différent. Au milieu de la ligne droite, quand tu as vu que tu allais signer le holeshot, tu t’es dit quoi ?

Je réfléchissais à utiliser un pneu différent avant le départ et j’ai choisi de m’en tenir au plan initial et je suis content de ne pas avoir changé car ça glissait vraiment. Le départ était vraiment important. On a fait des entailles dans la gomme pour maximiser la traction. J’ai fait un bon départ, comme si je partais sur du béton comme à l’époque où j’évoluais chez les amateurs, et voilà. Les pilotes Américains trouveront l’astuce un jour [rires]. Tout le monde a glissé, pas moi. Bien sûr, ça aurait pu sourire à n’importe qui ce soir. Ça m’a rappelé Loretta quand on a roulé sur l’outdoor là-bas. C’était un peu similaire, boueux mais dur en dessous, glissant, donc l’important c’était vraiment de trouver de la traction pour prendre un bon départ.

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