Jett Lawrence absent sur blessure, la porte est ouverte pour le titre de champion MX US 450. Depuis le forfait du pilote Australien, Chase Sexton a remporté toutes les (4) manches disputées. Vainqueur à Hangtown, Red Bud et Millville, l’officiel Red Bud KTM endosse le statut d’homme à battre sur ce championnat Outdoor. S’il détient des (3) titres en Supercross, Chase Sexton n’a jamais décroché le sacre sur un championnat Outdoor. Cette année, peut-être ? Micro.
Chase, tu es sur ta lancée ces derniers temps. Une nouvelle pole, la victoire dans les deux manches. Qu’est-ce qui a changé ?
Mes départs sont meilleurs. En première manche, je suis sorti troisième; ça suffit pour faire le job. J’ai pris un bon départ en seconde manche également mais j’ai été poussé vers l’extérieur car les mecs qui étaient à l’intérieur n’ont pas coupé. Je me suis retrouvé pris en sandwich et j’ai dû revenir d’un peu plus loin qu’en première manche. Je me suis bien senti sur la moto ce week-end, même si je n’ai vraiment pas bien roulé lors des essais. J’ai roulé comme un abruti lors des chronos. Lors des premiers tours de la première manche, j’essayais tout simplement de garder mon calme et de trouver un rythme. Une fois que tu trouves ce rythme, les choses sont tout de suite plus simples. Les vagues en sable étaient vraiment chaudes cette année, et c’était vraiment la portion importante de la piste. En seconde manche, j’ai vraiment trouvé un bon rythme après 10 minutes et j’ai tout simplement pu le maintenir. J’ai vraiment pris du plaisir même si le tracé était difficile et qu’il faisait assez chaud. Ces conditions ont permis de séparer les pilotes en piste.
Dans les vagues, tu semblais avoir trouvé un enchaînement différent des autres pilotes, surtout au bout de la première section. Tu as vu un autre pilote faire, où ça s’est simplement développé de cette façon ?
Non, j’ai tenté cet enchaînement dans le dernier tour de la seconde séance qualificative. J’ai sauté trois vagues d’un coup. En fait, ça dépendait parce qu’on se retrouvait vite perdu à ne plus trop savoir à quelle vague on était; l’idée c’était surtout de pouvoir en sauter trois le plus de fois possible. C’était plus rapide, mais c’était aussi plus simple pour avoir un bon rythme et c’était vraiment la clef. Les dribbler n’était pas vraiment une option cette année car les vagues étaient vraiment compliquées. Les doubler tout du long, ce n’était pas très rapide donc si tu pouvais les passer en triple tout en étant régulier, il fallait le faire. Je m’en suis bien sorti en première manche, et encore mieux en seconde manche. Ce sont les plus grosses vagues que j’ai vu de toute ma vie, que ce soit ici ou ailleurs et même à Red Bud. Sous la couche de sable, la base est assez dure donc en plus de ça, il faut rester sur ses gardes. J’ai bien failli tomber dès le tour de reconnaissance en première manche. Je me suis dit qu’il fallait que je me reprenne; je ne pouvais pas me reposer sur mes lauriers, ce terrain peut vraiment être traître. J’ai fait en sorte de rester sur mes gardes, sans trop en faire car si tu sur-roules sur cette piste, ça va mal finir pour toi. Ça me fait un peu penser au MotoGP, les virages s’enchaînent sans ralentir, c’est en continu et tu ouvres vraiment la porte à l’approche de chaque virage pour faire de beaux arcs de cercle.
La condition physique est là, et tu sembles aussi être bien plus confiant désormais sur la moto. Ce combo, ça te donne un avantage supplémentaire, ça t’évite de rouler tendu ?
Ces derniers temps, les premières manches sont un peu plus compliquées pour moi car j’ai tendance à être un peu plus tendu qu’en seconde manche. Ce week-end, c’était mieux mais j’essaye encore de corriger ça. Oui, la condition physique est bonne, mais je suis surtout plus à l’aise sur la moto. Après Southwick, j’ai vraiment trouvé plus de confort et ça a vraiment été une grosse amélioration au niveau de mon pilotage; on n’a pas vraiment changé grand chose sur la moto. Je me suis surtout concentré sur certaines portions de la piste qui me posaient problèmes et avec la confiance, tu crois plus en tes capacités, en la moto, c’est un tout … J’ai vraiment fait une très bonne seconde manche à Red Bud le week-end dernier et ça s’est traduit ce week-end au niveau du pilotage, pas tant au niveau de la moto puisqu’on n’a pas touché grand chose entre les deux.
C’est la première fois que tu gagnes à Millville, c’était aussi la première fois que tu gagnais à Red Bud le week-end dernier. Est-ce que ça t’aide à être plus patient dans les premiers tours des manches de ne pas être forcément attendu, finalement ?
Il faut dire que le tracé de Red Bud ces dernières années ne ressemblait plus à ce que j’avais l’habitude d’y retrouver quand je roulais dessus en étant plus jeune. Ils ont mis beaucoup de sable sur la piste en 2018 pour le Motocross des Nations, et ça l’a vraiment ruiné. Cette année, ça ressemblait plus à ce que j’avais connu par le passé, donc j’étais plus à l’aise et pour moi, honnêtement, la confiance joue un rôle très important. Le pilotage reste le même, mais quand tu y crois, alors tu es en mesure de mieux utiliser la piste et donc en fin de compte, de mieux rouler. À Millville, j’ai toujours affiché une bonne vitesse mais j’ai aussi toujours fait beaucoup d’erreurs et ces deux dernières années, elles m’ont couté la victoire. Cette année, mon objectif était surtout de ne pas tout foutre en l’air, et de faire deux manches solides.
Tu as remporté les cinq dernières manches, tu as repris 6 points à Hunter au championnat. Est-ce que tu te dis que tu commences à prendre le contrôle de ce championnat ?
Pour être très franc, je n’y pense pas trop. Je suis concentré sur les semaines qui s’enchaînent et je ne mets pas la charrue avant les bœufs car quand tu commences à trop y penser, c’est là que ça se passe mal. J’essaye de prendre du plaisir, de rester dans le moment présent. Ça va paraître étrange, mais après la seconde séance d’essais, je suis allé dans mon camping-car, j’ai éteint les lumières et j’ai fait une sieste. Quand je me suis réveillé, j’ai fait de la méditation pendant 10 minutes pour essayer de me calmer et de me recentrer sur moi-même, afin de me préparer pour les manches. Les erreurs, j’ai tendance à les faire quand je m’excite un peu trop, quand je suis nerveux. J’essaye de rester calme, et de vivre l’instant présent.
Tu as participé trois fois à l’outdoor en 250 et là, c’est ta 3ème saison en 450. Est-ce que depuis tout ce temps, tu as changé ton approche de ta préparation ?
À l’époque où j’avais 17 ou 18 ans et que je roulais en 250, je pensais qu’il fallait être le meilleur pendant la semaine pour gagner le week-end et ce n’est pas vraiment le cas. Évidemment, maintenant, j’ai confiance en mes capacités de gagner, je sais que j’ai ce qu’il faut pour gagner lors des épreuves et ça fait vraiment la différence. Tu ne peux pas en faire trop la semaine et surtout en Floride, où il fait super chaud. Évidemment, tu veux être au top pendant la semaine mais en finalité, ce n’est pas là que tu gagnes le championnat donc il faut être capable de gérer et de ne pas en faire trop pour arriver au meilleur de ta forme sur les courses. Plus jeune, j’avais pour habitude d’y aller comme un dingue pendant la semaine et ça ne marchait pas vraiment pour moi le week-end.
Pour finir, si tu devais porter un jugement critique, qu’est-ce que tu penses devoir améliorer d’ici à la prochaine épreuve ?
Il faut continuer à améliorer les départs. J’y ai pas mal travaillé la semaine passée, on a changé quelques trucs sur la moto pour les départs. Partir devant, c’est bien plus simple. Tu ne passes pas ton temps à manger des projections comme ça a été le cas ce week-end pour moi. Je me suis retrouvé à tousser du sable à quelques reprises lors des manches alors on va essayer de ne pas reproduire ça. Surtout qu’à Washougal, les projections font bien mal donc partir devant, ce sera la clef.