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Max Anstie “je serai bon en Supercross, peut-être pas cette année, mais j’y arriverai”

Max Anstie “je serai bon en Supercross, peut-être pas cette année, mais j’y arriverai”

Treizième de la finale d’Arlington 3, Max Anstie se rapproche du top 10 en SX US. Depuis son retour de blessure – contractée lors de sa préparation hivernale – le pilote Britannique s’est qualifié pour toutes les finales, sans exception. Si le pilote HEP Suzuki n’est pas encore à son meilleur niveau, Max Anstie a le mérite d’être en un seul morceau et de progresser doucement, mais surement, course après course.

Max Anstie – en conférence de presse:

“J’ai roulé en Californie du sud, du côté de Star West et de Lake Elsinore avant le début de la saison mais ce n’est pas pareil que lors des courses.

C’est difficile car en Motocross, j’ai beaucoup d’expérience grâce aux grands prix mais je comprends désormais pourquoi quand les gars viennent en Europe – comme Villopoto – ils galèrent. Je comprends tout à fait ça, en Europe, j’ai le feeling, je sais exactement ce que j’attends de ma moto alors qu’ici, je me retrouve à devoir apprendre à chaque fois.

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Jusqu’à présent, chaque série de whoops était précédée d’un virage, et je pensais que c’était toujours comme ça, je n’avais jamais eu besoin d’arriver dans une série de whoops à pleine vitesse (Arlington 1) et je ne savais pas trop quoi faire [rires]. Je dois être compétitif, et je me retrouve à devoir apprendre sur le tas. J’apprends, je fais mes tours, je sais que je ne suis pas encore compétitif, pas encore très à l’aise, mais j’intègre les sauts, les enchaînements, il y a beaucoup à apprendre.

Evidemment, mon coéquipier Adam Enticknap n’est pas présent et Brandon [Hartranft] ne se qualifie pas toujours, donc c’est un peu dur car j’essaye de dire à l’équipe ce que je veux ressentir sur la moto, mais parfois, je ne sais même pas ce que je veux ressentir exactement pour aller plus vite; est-ce que c’est la moto, est ce que c’est moi ? C’est une combinaison de plusieurs choses.

J’arrive à comprendre ce dont parlait Joey Savatgy quand il évoquait l’importance d’être entouré de bonnes personnes, d’avoir de bons coéquipiers, pour tirer de bonnes informations. Si tu as un coéquipier qui termine 5ème, il n’y a pas de raisons pour que tu n’y arrives pas non plus. Pour l’heure, il me manque encore certaines choses. Ceci dit, j’adore être ici, aux USA, j’aime le Supercross, j’adore ces stades, c’est vraiment cool d’être au même endroit toute la semaine, je vais continuer de progresser, faire mes tours, me construire et emmagasiner le maximum d’informations que je peux; je suis là pour ça. […]

C’est vraiment cool de pouvoir redonner quelque chose aux fans Européens car pour l’heure, il n’y a pas de mondial pour encore 2 ou 3 mois. Tout a été repoussé à cause du Covid-19 car le championnat se déplace de pays en pays; c’est difficile. C’est vraiment cool d’être en mesure de rouler ici, de donner aux fans quelque chose à regarder même si c’est très tôt le matin, j’ai mes amis, ma famille, qui m’envoient des messages pour me dire qu’ils restent debout jusqu’à 3 heures du matin pour me voir rouler. C’est bien mieux aux USA que ça ne l’est en Europe avec toute cette histoire de Covid. En Europe, ils ne peuvent pas voyager de pays en pays, et même rouler à l’entraînement c’est difficile aussi pour eux. […]

Voyager aux USA, c’est bien plus simple que de voyager en Europe ou à travers le monde. Tu peux prendre un avion depuis la Californie pour aller en Floride et tu retrouves la même nourriture, les mêmes supermarchés, tu retrouves la même chose. En Indonésie par exemple, tu attends pendant 5 heures pendant ton escale, tu vas dans des endroits très aléatoires, tu apprends à vivre en mangeant du riz et des boîtes de thon. Mon équipe se moque de moi car je mange du thon à chaque fois, j’y suis tellement habitué après toutes mes années en grands prix, je mange des trucs basiques. Quand tu voyages jusqu’en Thaïlande, jusqu’en Russie, la préparation du voyage est vraiment essentielle. Tu peux vraiment avoir un avantage si tu pars à la bonne heure, que tu ne subis pas trop le décalage horaire, que tu es en mesure de travailler correctement.

Avec ma femme, on est une vraie équipe, on est venu ici pour faire le job. En Europe, elle était présente sur la piste le samedi, et quand j’allais voir mon mécanicien pour changer une roue lors des essais, elle changeait mes lunettes, mes gants, m’aidait à me préparer pour y retourner; elle s’occupait des repas du samedi, de tout préparer pour le dimanche. Ici, c’est sur une journée et je n’utilise qu’un seul tear-off par course [rires], pas vraiment besoin de nettoyer, de faire autant de choses. Voyager aux USA, c’est bien plus simple. […]

Est-ce que le fait que je roule aux USA aujourd’hui ouvrira la porte pour d’autres Européens ? Je pense qu’il n’y a qu’une poignée de pilotes qui pourraient le faire. Les pilotes Français roulent en Supercross, Jorge Prado est bon en Supercross, je sais qu’il en a fait à l’époque avec l’équipe Troy Lee Designs KTM, je sais que Gajser veut venir ici et rouler, mais il n’y a pas beaucoup de gars qui pourraient réussir en Supercross. Ils viendraient avec leur bagage Européen, leurs connaissances des GP …

J’ai eu de la chance de grandir aux USA, de rouler en Supercross en 2010, j’ai fait un an avec Star Yamaha quand j’avais 16 ans sur la côte Ouest avant d’aller en GP. Puis les contrats sont arrivés pour aller rouler en mondial, il y avait plus d’argent, tout ça. Malgré tout, j’ai toujours essayé de ne pas perdre la main en Supercross, j’avais un terrain d’entraînement chez moi en Angleterre, etc.

Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de pilotes Européens qui seraient capables de faire la transition. Je ne pense pas que vous verrez beaucoup de gars tenter leur chance, peut-être quelques Français, ou un gars comme Gajser même s’il est probablement très bien payé pour rouler en mondial, à moins que quelqu’un soit prêt à lui donner la même chose pour qu’il roule aux USA. Il faut transférer toute sa vie d’un pays à un autre, ce n’est pas simple. L’idée de le faire est plus simple que de le faire réellement.

Je suis ici pour faire mon job, je veux rester ici, je veux performer. J’apprends aujourd’hui, et je serai bon en Supercross, peut-être pas cette année, mais j’y arriverai et je roulerai devant contre ces gars à un moment donné.”

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