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Saad Soulimani “Le but, c’est vraiment de trouver un team qui va me pousser vers le haut”


Une poignée de pilotes Français ont participé à leur premier Grand Prix à Villars-sous-Ecot ce week-end et parmi eux, un certain Saad Soulimani. Engagé à la dernière minute, le pilote Français – privé cette saison – s’est bien battu dans les deux manches du dimanche pour ramener des points à chaque débat. 21ème du grand prix de France, le garçon qui se bat pour la place de vice-champion sur l’Elite MX2 tire un bilan positif de son week-end, et n’exclut pas de réitérer l’expérience cette saison. Objectif: progresser et décrocher son ticket au sein d’une équipe pour évoluer en 2024. Micro.

Saad, inutile de dire que j’ai été surpris de te voir ici avec ton camion, ta petite tonnelle et ton pote pour ton premier grand prix de France. Pour ceux qui n’étaient pas présents, tu peux expliquer dans quelles conditions tu t’es pointé à Villars ?

Comme la plupart des gens le savent, je suis pilote privé pour cette saison. Je n’ai pas vraiment trouvé de team avec lequel je pouvais rouler donc j’ai commencé l’année en privé. Maintenant, on sait comment c’est quand on roule en privé, les conditions ne sont pas les mêmes que quand on est dans un team. Ça, j’en suis conscient mais malgré tout, ça ne m’arrête pas pour autant.

Je continue à faire mon chemin. C’est sur que ça fait un peu rigoler car je suis au fond du paddock du mondial MX2 avec un petit camion et une petite tonnelle; il y a peut-être des gens qui se moquent un peu mais ce que je vois c’est qu’au final, le taff est fait. Je suis quand même content de mon premier grand prix, et je me dis pourquoi ne pas en refaire d’autres maintenant.

Un samedi un peu compliqué mais tu marques des points dans les manches du dimanche. On tire quel bilan de ce premier GP en MX2 ?

C’est quand même un bilan positif dans l’ensemble. En venant ici je savais que ça allait être dur mais j’ai quand même pris le rythme des pilotes du mondial. Je suis content de mon samedi même si j’étais un peu froissé après une chute aux essais libres. Après ça, j’ai fait une manche qualif’ qui n’était pas trop mal et le dimanche, deux manches solides même si j’ai rencontré des pépins. J’ai marqué des points dans les deux manches donc c’est un bon premier grand prix pour moi.

Tu t’étais fixé des objectifs avant de venir à Villars ?

Non, je me suis juste dit que ça allait être dur et qu’il allait falloir en mettre, tartiner, c’est le mondial. Je savais que j’allais devoir taper dedans et c’est ce que j’ai fait. Avec une moto d’origine et des suspensions d’origine, j’ai un peu galéré que ce soit aux départs ou dans les descentes mais j’en tire quand même du positif.

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En première manche j’ai malheureusement perdu le frein avant dès le second tour, mon levier est tombé de la poignée. Je voyais un peu rouge et je savais que la manche allait être très, très longue. J’ai fait toute la course sur le frein arrière et je fais 18ème dans ces conditions. J’aurais pu rouler beaucoup mieux avec un frein avant mais c’est déjà ça de pris.

En deuxième manche, je me fais prendre la roue avant dans le troisième virage par Kevin Horgmo et je repars dernier, assez loin. Je remonte dans les points, je chute de nouveau à cause de la précipitation et je suis revenu comme j’ai pu, mes temps chronos n’étaient pas mal donc je prends des points là aussi. Sans mes chutes et sans mon pépin mécanique de la première manche, je pense que je pouvais facilement viser un top 15/16 ce week-end, donc c’est quand même pas mal pour un premier grand prix.

Saad a fait une manche entière dans le dénivelé de Villars sans frein avant…

Un mot sur le tracé. C’était plus simple le dimanche que le samedi, non ?

Oui. C’est la première fois que je vois une évolution de piste conséquente comme ça entre les deux jours. Un samedi très compliqué, une piste vraiment technique avec de grosses ornières, de gros trous, des descentes complètement défoncées. Moi, j’ai plutôt apprécié car c’était très sélectif comme ça le samedi. L’organisation a fait du gros boulot sur la piste pour le dimanche, ils ont tout refait et on est parti en première manche avec une piste toute neuve. Tout le monde allait vite, les descentes étaient toutes propres. Ça allait vraiment vite, les ornières étaient moins creusées, il y avait moins de trous. C’est quand même dommage car pour une piste de grand prix, je pensais que ce serait bien plus défoncé que ça le dimanche mais bon, c’est comme ça et c’était pareil pour tout le monde. On a rencontré des conditions vraiment différentes le samedi et le dimanche.

Tu évolues sur l’Elite, tu es 3ème du championnat en bataille avec Bogdan. Tu fais aussi l’Europe 250. Ça se passe comment cette année ?

Sur l’Elite, le début de saison n’est pas trop mal et là, je suis troisième du championnat. J’ai connu une course à zéro malheureusement mais je ne suis pas mal, à 9 points de Bogdan au championnat alors qu’il reste deux courses. L’objectif est de finir vice-champion en championnat de France même si ce n’est pas ma priorité. Sur l’Europe, j’ai loupé deux épreuves à cause de pannes mécaniques et de chutes. L’Europe, ce n’est pas le top malgré une belle épreuve à Arco Di Trento. Là, je vais essayer de me concentrer sur le reste de l’Europe et pourquoi ne pas refaire du MX2. J’aimerais beaucoup faire d’autres épreuves du championnat du monde car j’ai vraiment pris de l’expérience aujourd’hui et à partir de maintenant, mes objectifs sont sur l’Europe et le mondial.

Tu me disais que tu avais eu des offres d’équipes pour cette année mais que tu avais préféré faire une saison en tant que privé. Qu’est-ce qui fait qu’on refuse une offre, et qu’est-ce qu’il faudrait pour qu’on accepte une offre ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de teams dans les paddocks. Il y en a des bons et malheureusement, des moins bons. Il faut faire les bons choix, soit tu vas dans une équipe qui va te pousser vers le haut, soit tu prends le risque d’aller dans une équipe qui va te tirer vers le bas et te faire perdre du temps. Pour l’instant, j’ai eu des propositions mais malheureusement, rien de vraiment top donc de là, je préfère rester en privé pour le moment. Encore ce week-end, j’ai eu des propositions mais il faut voir ce qu’il en est. C’est vrai que ça commence à être un peu compliqué tout seul, en privé, que ce soit au niveau du budget ou même au niveau du temps. J’attends de voir, j’aimerais avoir une bonne proposition pour terminer la saison 2023 et pour enchaîner la saison prochaine. Le but, c’est vraiment de trouver un team qui va me pousser vers le haut. Des teams, il y en a beaucoup, mais il y en a aussi beaucoup qui peuvent te tirer vers le bas.

Saad songe a participer au GP d’Allemagne, et espère décrocher une place sur le mondial MX2 en 2024

Saad Soulimani “Le but, c’est vraiment de trouver un team qui va me pousser vers le haut”
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