À la demande du promoteur du championnat, les préparateurs des pistes du Supercross US (Dirt Wurx) ont dû revoir leur copie pour la saison 2024. Si vous avez eu comme un sentiment de déjà-vu à en regardant les épreuves depuis le début de saison, c’est normal; on vous explique.
À partir de la saison 2024, les whoops devront désormais répondre à un cahier des charges plus strict, et chaque série devra désormais être constituée de … 9 whoops. Pas plus, pas moins. Fini, les interminables séries de whoops après que la FELD ait étudié les données de ces dernières années et conclut – qu’au-delà de neuf whoops – les risques de chute et de blessures devenaient trop importants. La FELD s’attache à la sécurité des pilotes ? C’est en tout cas dans ce sens qu’est axé leur communication. Dans le concret, qui dit moins de blessures, dit plus de pilotes en piste, plus de bagarres lors des finales, plus d’actions, plus de suspens, et donc un championnat plus attractif pour tout ce petit monde, sur le papier. Business is business.
Depuis Anaheim 1, toutes les séries de whoops empruntées par les pilotes du championnat AMA étaient identiques: toutes constituées de 9 whoops (10, en réalité, puisque la première bosse ne rentre pas dans ce nouveau cahier des charges de l’AMA, qui considère que le whoops d’entrée sert à se positionner pour la série en question). Ces derniers ne sont d’ailleurs plus préparés au bobcat mais à au bulldozer: moins raides, plus gros, plus arrondis en leur sommet et offrant donc plus de surface pour y poser les roues.
Alors que les dragon’s back ont déjà quasiment disparu des pistes du championnat AMA – et sont désormais évincés en 2024 – pour des raisons de sécurité, voilà que les pistes du Supercross US se voient de nouveau édulcorées. 9 whoops, à Anaheim 1, 0 whoops à San Francisco (rasés après les heat), 9 whoops à San Diego, 18 whoops à Anaheim 2 (deux séries), 9 whoops à Detroit et de nouveau, deux séries de 9 whoops seront sorties de terre à Glendale ce samedi.
Soucieux de l’image de son championnat mais aussi de son attractivité, le promoteur a décidé de jouer la carte de la sécurité en revoyant ses obstacles les plus techniques – les whoops – dans l’espoir de garder tous ses pilotes de pointe en un seul morceau et ce, le plus longtemps possible. L’idée est également de pouvoir réduire les écarts en piste en facilitant le passage des pilotes dans l’un des enchaînements les plus techniques, qui fait bien souvent office de séparateur en piste. Objectif: proposer des courses toujours plus serrées afin de captiver une audience toujours plus large.
S’il n’était pas rare de voir des pilotes faire la différence dans les whoops, il était également coutume de voir certaines têtes d’affiche s’exploser dedans en tentant d’y faire la différence. Problème qui se voudrait réglé en revoyant la copie avec 9 whoops identiques à chaque épreuve, whoops qu’il est toujours possible de dribbler mais qu’il est aussi possible de sauter (3*3) dans une configuration identique à chaque épreuve.
En bref, inutile de débrancher et de prendre des risques dans les whoops cette année vu le peu de temps à gagner lors de la manœuvre. Après 5 épreuves, autant dire que les avis sont mitigés au sein du paddock, et que les garçons connus pour leur vitesse de passage dans les whoops voient d’un mauvais œil cette nouvelle réglementation. Quoi qu’il en soit, et jusqu’ici, les whoops n’ont fait qu’une seule victime: Jeremy Martin, à Detroit, ce samedi. Coïncidence où résultat des nouveaux critères imposés par la Feld, le reste de la saison nous le dira…