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Antonio Cairoli « si l’occasion de rouler sur l’outdoor se présente, ça me plairait bien »


Ducati a dernièrement dévoilé ses plans pour faire ses débuts sur le sol Américain. Ces derniers se feront avec la structure Troy Lee Designs, qui avait jusqu’ici géré l’effort Factory KTM – puis GasGas pendant une poignée de saison. L’association Ducati et TLD officialisée, notre correspondant Jonathan McCready s’est entretenu avec l’égérie de la marque – Antonio Cairoli – qui était présent de l’autre côté de l’Atlantique pour l’occasion. Micro.

Antonio, c’est cool de te voir aux US pour la présentation du projet Ducati avec Troy Lee Designs. C’est un grand moment pour Ducati, que de s’associer avec un personnage aussi emblématique.

Oui, c’est un vrai plaisir d’être présent ici. On a beaucoup travaillé pour en arriver là, et pouvoir collaborer avec Troy Lee, c’est une super opportunité. On sait comment Troy travaille, on connaît ce qu’il a créé et niveau image, c’est une équipe au top pour commencer cette relation et nos débuts aux Etats-Unis.

Finalement, cette Ducati se comporte comment par rapport à tes anciennes motos ?

Ça change, le moteur a des caractéristiques vraiment différentes. Avec le système Desmo, tu peux vraiment avoir plus de tours/minute et ça rend la moto plus sûre, surtout sur les sauts et dans les situations un peu tendues quand tu voudrais avoir un peu plus d’allonge parce que tu es un peu court sur un rapport. C’est aussi un plus aux départs, parce que le moteur monte dans les tours plus facilement. La moto a plein d’avantage,s mais c’est sûr qu’il faut s’adapter à ce type de moteur, ça demande un style de pilotage un peu différent. En fait, ça se rapproche plus d’une 250.

La Desmo 450 MX de Ducati est arrivée aux USA cette année @Ducati

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Tu as roulé à Arnhem lors du GP des Pays-Bas l’an dernier. C’était comment de refaire une course ? La moto a-t-elle répondu aux attentes ?

En réalité, on a rencontré quelques petits pépins avec la moto mais c’est normal, c’est à ça que sert le développement. Ceci dit, la vitesse était là, donc j’étais vraiment content. Avec le recul, j’aurais pu choisir une course où je me sentais un peu plus à l’aise, sur un terrain en dur, mais je voulais tester la moto dans ces conditions sablonneuses pour avoir des retours et prendre des informations. C’était compliqué, mais ça valait le coup, j’en ai tiré de bonnes infos’, donc je suis satisfait.

Tu as signé de bons départs, c’était comment de partir devant avec Jeffrey et Jorge, ça t’a rappelé des souvenirs ?

C’était top, surtout le samedi lors de la manche qualificative. Tout le week-end, j’avais le rythme pour rouler dans le top 5 – 6  mais on a rencontré des petits pépins qui nous ont porté la poisse. Je reste quand même content. Ça faisait deux ans que je n’avais pas roulé dans le sable, et ce type de sable est vraiment hyper particulier et compliqué. Globalement, je suis satisfait de ce GP d’Arnhem.

Comment fais-tu pour rester aussi rapide à l’approche de la quarantaine ?

En fait, je continue de rouler assez régulièrement, au moins une fois par semaine même si c’est juste pour le plaisir. Par contre, avoir le rythme pour faire des courses, c’est différent. Si tu ne fais pas des courses tous les week-ends, tu perds ce rythme. La vitesse en piste, elle, elle reste. Si tu ne t’entraînes pas, ça devient vite compliqué, et même risqué. Moi, je me sens encore en sécurité quand je roule, alors je continue, tout simplement.

La Desmo avait fait ses débuts en mondial MXGP avec Antonio Cairoli – à Arnhem – l’an dernier @DailyMotocross

La compétition, ça te manque ?

Oui, ça me manque, forcément. C’est ce que j’ai fait pendant des années. En 2023, j’étais team-manager de l’équipe KTM et je n’ai presque pas roulé. Je n’ai fait qu’une course internationale dans le sable, pour le fun. J’ai roulé en 250, c’était plus facile. Sur cette moto, tu peux tenir 10 minutes de plus que sur une 450 sans trop forcer. Si tu roules en 450 sans t’entraîner … tu ne vas pas vraiment t’amuser.

Participer à des courses de l’outdoor cette année, ça te brancherait ?

Oui, j’ai toujours apprécié l’outdoor. En 2022, j’ai participé à quelques épreuves, juste pour le fun, et j’ai ramené quelques bons résultats. Ce serait cool de faire débuter la moto aux Etats-Unis avec un pilote Italien, vu que c’est une marque Italienne ! Rien n’est encore prévu de ce côté-là, mais si l’occasion de rouler sur l’outdoor se présente, ça me plairait bien !

Comment se passe l’adaptation de Mattia et Jeremy ? La moto a dû évoluer depuis Arnhem …

Oui, la moto évolue et il y a eu certaines mises à jour. Mattia et Jeremy doivent s’adapter, c’est une moto complètement différente de ce qu’ils connaissaient jusqu’à présent. Il faut du temps pour la prendre en main, la comprendre, trouver les bons réglages. Mais pour l’heure, ils sont contents et ils roulent bien.

Tester la Ducati en Supercross, c’est prévu ?

Pas pour l’instant, mais si Ducati veut faire du Supercross, il faudra tôt ou tard décider de la meilleure façon d’aborder la question.

Antonio Cairoli « si l’occasion de rouler sur l’outdoor se présente, ça me plairait bien »
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