Alors qu’il ne reste plus grand nombre de pistes en Belgique – pays autrefois considéré comme la Mecque du Motocross – l’emblématique tracé de Lommel se retrouve à son tour sur la sellette. De nouveau, pourrait on dire. Si de nombreux teams ont encore leurs quartiers en Belgique, et proche du bac à sable de Lommel, la piste Belge pourrait bien fermer ses portes à l’entraînement dans un avenir proche, et même très proche: il est question d’avoir des réponses avant le 1er Janvier 2024.
En cause ? Une nouvelle fois, le bruit. Malgré de nombreuses plaintes des riverains vivant aux abords du tracé de Lommel, la Ministre Flamande de l’environnement – Zuhal Demir – avait reconduit le permis d’exploitation du circuit de Lommel en avril dernier, sous certaines conditions toujours plus strictes: respecter un nombre de manifestations limité et réduire l’impact sonore dans les zones alentours mais aussi sur la piste. Dans la pratique, les mesures sonores effectuées sur le tracé ne devaient pas dépasser les 113 décibels lors des entraînements… Mission impossible.
Pour étrangler encore plus Lommel, et à partir du premier janvier 2024, l’ensemble des motos évoluant dans le profond sable de Lommel ne devront pas produire plus de … 112 décibels. Là encore, impossible, selon les dires du président Jaak Vanvelthoven lors d’un entretien au quotidien HBVL “Aucun constructeur ne construit de moteurs capables de passer sous cette barre. La semaine dernière s’est tenu un meeting de la FIM. Il a été décidé d’adopter une limite de 114 décibels en 2024, qui passera à 112 décibels en 2025. De quoi donner le temps à toute l’industrie d’adapter ses moteurs. Pourquoi devrions nous aller plus vite que le reste du monde en Belgique ? Des années de transition sont nécessaires …”
Le Motocross Belge se voit de nouveau menacé @Husqvarna Racing
Le Motoclub de Lommel pourrait bien donc se voir dans l’interdiction d’ouvrir pour des journées d’entraînement d’ici deux semaines, ou pourrait ouvrir pour faire évoluer des cylindrées répondant aux normes sonores actuellement appliquées, les plus petites cylindrées. Une perspective pas franchement viable pour le circuit, qui a signé un contrat avec Infront pour organiser un GP jusqu’en 2026.
Le GP de Lommel 2024 est-il sous le coup d’une annulation ? Pas à l’heure de ces lignes puisque pour une épreuve du championnat du monde MXGP, un permis différent peut-être délivré par les autorités compétentes, avec des quotas sonores différents, comme l’affirmait justement l’organisateur du GP de Belgique, Johan Boonen. “Il est possible de demander un permis séparé pour une compétition. Mais Lommel, c’est plus qu’un Grand Prix. Lommel, c’est le centre du motocross en Europe. Il faut que cela reste ainsi. Les constructeurs travaillent d’arrache-pied pour limiter le bruit. Donnez nous donc encore un an ou deux”.
Ce n’est pas la première fois que le tracé de Lommel se voit en difficulté ces dernières années; souvenez-vous. En 2020 et pendant la période Covid, Lommel avait organisé trois grands prix consécutifs sur son tracé. Une plainte avait été déposée par des riverains et le permis d’exploitation du circuit – déjà délivré – avait alors été modifié en 2021, régulant de fait le nombre de manifestations autorisées, le nombre de spectateurs autorisés, les horaires d’ouverture mais aussi de nouvelles normes sonores. Ces normes, revues à la baisse chaque année, mettent de nouveau en péril l’avenir du circuit de Lommel qui pourrait bien fermer ses portes aux entraînements dès Janvier.
