Direction Agueda ce week-end pour le cinquième grand prix de la saison 2024; le troisième GP pour Brian Bogers. Recruté par Fantic Factory Racing alors qu’il pensait en avoir terminé avec le mondial, Brian Bogers vise à retrouver le rythme et les avant-postes en grand prix; un rythme qui n’est pas facile à garder quand on sait que le garçon travaillait en tant que plaquiste à l’intersaison. À deux doigts de la retraite, Brian Bogers a été repêché in-extremis par Louis Vosters suite au départ de Roan Van de Moosdijk. Le pilote Néerlandais nous en dit plus sur son retour en piste et sur ses objectifs pour la saison 2024. Micro.
Brian, te voilà de retour en grand prix. La pause dans le calendrier arrive à point nommé pour toi. Qu’est-ce que tu as fait pendant ces deux semaines de pause et comment te sens-tu, maintenant que tu as eu un peu plus de temps pour t’habituer à la nouvelle moto, et à ta nouvelle équipe ?
Je pense que c’était le bon moment pour s’entraîner intensivement car on va disputer trois grands prix d’affilée avant d’avoir de nouveau une semaine de pause, pour repartir sur trois grands prix consécutifs. Ça veut dire qu’on ne pourra pas trop s’entraîner, ni trop intensivement, entre les épreuves. Je me sens bien pour le moment et en fait, je me sens un peu mieux chaque jour.
Ça doit faire du bien de voir tout le soutien et toutes les réactions positives suite à ton retour en piste.
C’était vraiment cool à voir. C’était en quelque sorte une confirmation pour moi de voir tous ces gens positifs à propos de mon retour, ce qui me fait dire que ma place est dans le paddock. Je veux montrer ce dont je suis capable cette année, et c’est exactement pour ça que l’on s’entraîne à l’heure actuelle. La moto est vraiment bonne et le team est vraiment top avec moi, ce n’est que du positif.
Beaucoup de gens ont été surpris d’apprendre que tu avais commencé à travailler en tant que plaquiste, et que tu pensais à prendre ta retraite sportive après que tes plans initiaux pour 2024 soient tombés à l’eau. Tu n’es pas passé loin de raccrocher ?
Ce n’est pas passé loin, j’étais vraiment à deux doigts de raccrocher. En fait, j’en avais discuté avec ma petite copine et on était tombé d’accord sur le fait que c’était probablement mieux de jeter l’éponge et d’arrêter. J’avais déjà un boulot “normal” et je me disais “Pourquoi est-ce que je continue à faire ça ? Dans quel but ?”. Donc oui, je ne suis pas passé loin d’arrêter, et puis j’ai eu cet appel de Louis Vosters (propriétaire de l’équipe Fantic Racing MXGP). Bien sûr, j’étais vraiment content de ce coup de fil. Quand je suis rentré chez moi après le meeting avec Fantic, ma copine m’a vu le sourire aux lèvres et m’a dit “Wow, ça faisait bien longtemps que je ne t’avais pas vu comme ça”. J’étais vraiment content.
On dit que tout arrive pour une bonne raison. Est-ce que tu as appris quelque chose pendant ces quelques mois difficiles ? Le côté positif, c’est que tu as pu passer un peu plus de temps en famille cet hiver, et notamment avec ton fil.
Je pense que j’en tire des leçons, oui, même si le Motocross est tout pour moi. J’ai aussi Brian Junior, et j’ai pu passer un peu plus de temps avec lui cet hiver et j’ai vraiment apprécié cet aspect. Quand je fais quelque chose, je veux m’investir à 100% et, là où je suis chanceux, c’est que Brian Jr. aime le motocross aussi et probablement plus que moi [rires]. C’est gagnant-gagnant désormais, car il est en mesure de venir sur les courses avec moi et il adore ça.
As-tu regardé les premiers GP de la saison malgré tout ? Est-ce que ça t’a fait voir les choses différemment ? Le niveau est vraiment relevé en MXGP cette année.
Oui, je les ai regardés. Concernant le niveau, on dit ça depuis déjà quelques années et bien sûr, je pense que le niveau est vraiment relevé. C’est sur qu’on a l’impression qu’il augmente même année après année. C’est ce qui rend mon retour encore plus difficile. D’un autre côté, je sais que ma place est ici, et que je peux y arriver.
C’est ce que tu as montré en décrochant un top 10 dès ton retour à Riola Sardo. Arco – sur une surface différente – a été plus difficile mais ce doit toujours être mieux que les attentes de base compte tenu du temps dont tu as disposé pour te préparer.
Oui, et je pense que ça prouve également ma motivation. Je n’étais pas vraiment en forme à Riola, mais la détermination venait de mon moi intérieur. Dans ma tête, j’avais envie de bien faire. Je suis très motivé et c’est comme ça que je me sens chaque jour. Même quand je fais des sorties à vélo où que je suis à la salle de sport, j’y pense sans cesse – je veux vraiment réussir. Il n’y a pas un seul jour où je me dis que j’ai envie d’en faire un peu moins, c’est l’inverse, je veux toujours en faire plus.
Tu travailles désormais avec l’entraîneur du team, Kevin Strijbos. C’est comment de travailler avec lui, mais aussi avec Glenn et le team Fantic ?
C’est vraiment cool. Je ne pourrais pas penser à un meilleur environnement pour moi aujourd’hui. Au sein du team avec Glenn et Kevin, le staff, les mécaniciens et Louis, il y a vraiment une bonne entente. C’est calme, relax, l’atmosphère est bonne au sein du team.
Tu as laissé savoir que tu t’étais senti très bien sur la Fantic dès le début. Qu’est-ce qui te plait le plus sur cette moto ?
Je dirais que c’est un mélange entre le châssis, les suspensions et la puissance du moteur. La combinaison fonctionne vraiment très bien. Dernièrement, je me suis entraîné sur une piste en France et c’était vraiment le type de tracé qui me pose problème: béton, glissant; c’est parce que je viens des Pays-Bas ça ! Mais même sur cette piste, la moto se comportait vraiment bien. Ça montre que la moto est vraiment bonne, et je le vois bien quand je suis en piste.
Direction le Portugal pour la prochaine. C’est là-bas que tu as signé ton premier podium en MXGP en 2022. Quelles sont tes attentes pour ce week-end ?
J’aurais vraiment voulu faire mieux à Arco Di Trento. Une quatorzième place de journée, ce n’est pas vraiment le genre de résultats après lequel je cours. D’un autre côté, je n’avais pas beaucoup d’entraînement dans les jambes. Je pense que si j’avais réussi à prendre de bons départs, et même sur un tracé comme Arco, j’aurais pu aller chercher le top 10. C’est le but pour le Portugal, prendre de bons départs et je pense que si j’y parviens, je serais en mesure d’être devant avec les tops pilotes. Je me sens très bien pour l’heure, alors pourquoi pas ?
Et si on parle des résultats sur la saison ?
Je pense que je suis toujours en mesure d’aller chercher un top 10 final; c’est mon but cette année. Évidemment, je veux aussi pouvoir prouver lors de certaines courses que je suis capable de rouler devant.
En tant que vainqueur de GP à Lommel, l’épreuve Belge doit être en haut de ta liste ?
J’ai signé un podium au Portugal. Ce n’est pas vraiment un terrain de terre dure, c’est plutôt un entre-deux. J’ai signé un podium en Espagne sur du béton et j’ai signé un podium à Lommel – je suis monté sur le podium sur trois tracés très différents. Peu importe le terrain ou la surface, je veux bien figurer à chaque manche. Je ne veux pas me concentrer sur une seule course, je veux être présent à chaque fois.