Battu par Jett Lawrence à chaque épreuve du championnat outdoor 450 cette saison, Chase Sexton n’attendait plus qu’une chose: retrouver la plus haute marche du podium. C’est fait à Charlotte ce samedi à l’occasion de la première épreuve du championnat SuperMotocross, épreuve dominée par l’officiel Honda HRC qui s’apprête, d’ici quelques semaines, à délaisser le rouge Honda pour endosser ses nouvelles couleurs chez Red Bull KTM. Rassuré après sa victoire, Chase Sexton peut souffler un coup et aborder les deux dernières épreuves de la saison plus confiant que jamais.
Chase, quand tu as signé la pole aux chronos, tu semblais vraiment serein. On dirait qu’il n’y avait aucune pression. Tu as gagné la première finale, puis tu as dû travailler un peu plus pour gagner la seconde. Tu ne semblais pas avoir la moindre pression sur tes épaules ce week-end, c’était le cas ?
J’avais quelque chose à prouver après ma saison d’outdoor. J’étais assez déçu de moi. J’étais vraiment content quand j’ai repris l’entraînement en Supercross, j’ai eu l’impression de retrouver ma place, ça m’a un peu calmé, j’ai pu me concentrer sur mon pilotage et faire des manches à l’entraînement avec Tom Vialle. Ces dernières semaines ont été très bonnes pour moi. Ma préparation était au point, j’étais confiant à l’approche de cette épreuve et je savais que j’allais être en forme. Je sais que quand je me sens à l’aise, je me dois de gagner des courses et c’est ce que j’ai été en mesure de faire. J’avais quelque chose à prouver. Ce n’est pas encore terminé, il reste encore deux épreuves à disputer et il faut continuer à s’entraîner.
Tu as gagné la première manche, mais tu as changé de côté pour le départ de la seconde manche. Pourquoi ?
J’ai juste regardé quelle ornière était – selon moi – la meilleure. J’ai regardé des deux côtés. Du côté gauche, les ornières étaient plus profondes, et je ne voulais pas que ce qui était arrivé à Haiden m’arrive aussi. J’ai juste choisi avec mon instinct la grille qui me paraissait le mieux sur l’instant. Je n’ai pas pris un très bon départ mais j’ai fait le job. J’étais vraiment nerveux, la seule nervosité qu’il pouvait y avoir aujourd’hui, c’était au niveau des départs parce que sur ce terrain, il était difficile de doubler. Il fallait être vraiment méthodique et choisir où on allait attaquer, où on allait tenter de doubler. Quand j’ai vu que j’étais sixième ou septième, je me suis un peu tiré les cheveux. J’ai pu faire de bons dépassements d’entrée de jeu et j’ai tenté de mettre la tête dans le guidon et ça a marché pour moi.
Avant l’épreuve, tu disais avoir pas mal roulé avec Kenny ces derniers temps. Quand tu te retrouves derrière lui, tu sors de ta zone de confort où tu te dis que c’est comme à l’entraînement ? C’est réconfortant de rouler avec lui, sachant qu’il ne va pas te faire de crasse ?
On a pas mal roulé ensemble. On s’entend vraiment bien. Quand on s’entraîne ensemble, on veut vraiment le meilleur pour l’un comme pour l’autre et c’est pareil lors des courses. Évidemment, on vient pour gagner mais on arrive à mettre ça de côté et on peut très bien être amis. Quand il est passé en tête, je savais qu’il allait s’échapper rapidement. C’est pourquoi j’essayais de revenir aussi vite que possible. J’avais Jett derrière moi et je ne pouvais pas relâcher mon effort. Il fallait que je me batte pour la victoire. J’avais aussi envie d’envoyer un message, je voulais gagner de n’importe quelle façon. Il y avait du monde derrière moi et j’ai attaqué vraiment fort. Ce long enchaînement était la partie la plus importante de la piste. C’était un gros enchaînement: 4-3-4-3. Il fallait le passer à chaque tour. C’était vraiment fun de rouler contre Kenny aujourd’hui et je suis content qu’on soit tous les deux sur le podium.
Ce tracé, c’était ce à quoi tu t’attendais ?
J’avais une idée de ce à quoi je m’attendais à retrouver quand je m’entraînais. Puis je suis allé sur Twitter et Instagram et j’ai vu tout le monde dire que ça allait vraiment beaucoup se creuser. De là, je me suis dit que j’espérais vraiment qu’on avait fait la préparation adéquate. En arrivant ici, j’ai eu l’impression d’arriver à Atlanta. Évidemment, il y avait plus de portions typées Motocross mais ça ressemblait beaucoup à Atlanta avec la terre et la nature des enchaînements. Je n’étais pas vraiment surpris ou décontenancé. J’aime beaucoup les tracés dans les speedway, qui se défoncent. J’étais à l’aise d’entrée de jeu sur cette piste.
Sur ce tracé hybride, comment on fait pour régler ses suspensions ?
J’avais un ressenti similaire à Atlanta sur cette piste. En gros, j’ai roulé sur les mêmes réglages que ceux que j’avais à Salt Lake City, en un peu plus mou. En réalité, je me sentais mieux sur la partie Motocross ce samedi que je ne me suis senti sur le championnat Outdoor cette saison sur ma moto. C’était assez drôle … Pour moi, c’était comme rouler à Atlanta, avec une partie un peu plus typée Motocross.
Lors d’une interview, tu as dit avoir entendu beaucoup de commentaires négatifs ces derniers mois. Tu peux expliquer ?
Je ne vais nommer personne. Parfois, j’ai un peu de mal à regarder les retransmissions. J’ai l’impression que ce que j’ai été capable de faire en Supercross cette année a été minimisé, et je prouve aujourd’hui que ça n’aurait pas dû être le cas. J’avais confiance en moi et j’ai toujours confiance en moi. C’est frustrant d’entendre toujours la même chose, encore et encore, chaque week-end. C’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet.
C’était difficile pour toi de voir Jett sous les projecteurs pendant l’outdoor ? Qu’est-ce qui fait que tu es aussi à l’aise en Supercross en comparaison avec le Motocross ?
Ce n’était pas vraiment le fait qu’il soit sous les projecteurs qui m’agaçait. C’était plus qu’il me battait chaque week-end; c’était difficile à avaler. Je savais au fond de moi que je n’étais pas vraiment à l’aise et que j’en avais plus que ça dans le sac. J’ai été un peu gêné par les réglages que j’ai décidé d’adopter pour l’outdoor. Si je pouvais revenir en arrière, j’aurais probablement fait les choses différemment, mais tu ne peux pas changer le passé, seulement le futur. Ici, je me suis senti à l’aise d’entrée de jeu. L’an dernier, j’ai vraiment signé de belles courses en SX en fin de saison. J’avais confiance et je savais que j’étais sur les bons réglages avec la moto. Quand je suis monté dessus avant la course de ce week-end, ça a vraiment matché et ce n’était plus arrivé depuis le début de l’année. C’est difficile à expliquer. Quand tu te sens bien sur une moto, tu es capable de faire des choses que tu ne peux pas faire quand tu ne te sens pas à l’aise. C’est un feeling
Cette victoire, elle te retire un peu de pression des épaules après cette saison d’outdoor ? C’est un soulagement ? Tu savais que tu en étais capable, mais j’imagine que c’était une cause de stress pour toi cet été, vu comment ça se passait.
Pour être franc, c’est bon de gagner à nouveau. J’ai l’impression de ne pas avoir gagné depuis un an. Honnêtement, ça me motive encore plus à continuer sur cette lancée. Il y a beaucoup de mecs rapides derrière la grille; c’est difficile de gagner des courses. Il faut prendre les choses comme elles viennent. Je sais que je suis capable de gagner plus que ça, il faut juste que je me retrouve dans de meilleures positions, que je retourne m’entraîner dur, que je prenne du plaisir à l’entraînement avec Tom et Ken, et que je me prépare pour le week-end prochain.
