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James Stewart “pendant près de deux ans, j’ai tenté de monter ma structure”


S’il a bel et bien disparu des circuits à l’été 2016, James Stewart n’est pas resté les bras croisés par la suite, loin de là. Pendant presque deux ans, “Bubba” a tenté de monter sa propre structure pour revenir en piste, projet qui tombera finalement à l’eau suite au retrait de l’investisseur principal. À l’occasion du dernier podcast “Bubba’s World”, James Stewart est revenu sur ses longues années de silence et sur son envie – à l’époque – de revenir en compétition; un projet avorté qui aura finalement décidé JS#7 à raccrocher pour de bon.

James Stewart – Bubba’s World: “[…] Une fois que j’ai compris que je n’allais pas resigner avec Suzuki en 2017, j’ai décidé de partir sur un autre projet. J’avais connu quelques courses compliquées, une année 2016 difficile après m’être fait envoyer au sol par Dungey en début de saison, puis il y a eu les blessures et enfin des situations difficiles avec le team.  Bref, je me suis dit que j’avais besoin de changement, un peu comme Ken Roczen cette année dans un sens. Il y avait pas mal de choses négatives qui se passaient pour moi à cette période.

Quand j’ai stoppé ma saison 2016 à Washougal, je n’aurais jamais pensé que ce serait ma dernière course. Sur le coup, je me suis dit “Okay, je vais juste prendre du repos”. La saison ne s’était pas bien passée, mais on avait le testing d’intersaison à faire, du nouveau matos à découvrir. On avait pas mal galéré avec les suspensions pendant toute la saison, on faisait un pas en avant, deux pas en arrière. Blake [Baggett] était sur la touche également. On avait convenu d’un deal pour la saison suivante avec Suzuki même si je n’avais rien signé, c’était un accord verbal et finalement, ça ne s’est jamais fait. À l’époque, il y avait aussi l’équipe RCH, il fallait négocier les budgets, il se passait beaucoup de choses mais l’objectif était de rouler en 2017, on devait d’ailleurs s’attaquer au testing d’intersaison. Après Washougal, on a décidé que c’était plié pour cette saison et qu’il valait mieux se préparer pour la saison de Supercross suivante. Et puis un jour, alors que je regardais les courses à la TV, lors de la retransmission, j’ai entendu que je n’avais finalement pas ce guidon chez Suzuki pour 2017 “Okay, génial”.

La dernière apparition de James Stewart en compétition se fera à Washougal, en 2016

De là, j’ai voulu monter mon propre programme. De Washougal 2016 jusqu’au moment où j’ai officiellement pris ma retraite, pendant près de deux ans, j’ai tenté de monter ma structure. J’avais besoin de prendre un peu de repos, et je voulais créer mon team, on avait les meilleurs de l’industrie à nos côtés pour ce faire. Ça nous a pris une année complète de tout mettre en place. Mi 2017, tout était presque bouclé, on avait la déco de la semi-remorque, tout ce qu’il fallait et j’avais encore le temps de me reposer un peu avant de préparer la saison suivante. “Cool, je vais rouler en 2018 après une année off”. Finalement, ce projet est tombé à l’eau et ça craignait parce qu’il n’y avait pas que moi dans l’histoire, mais pas mal de gens qui me soutenaient. Le mec qui devait investir financièrement, un investisseur privé, nous a laissés tomber au dernier moment.

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J’essayais de monter ma structure et quand c’est tombé à l’eau, je me suis dit que c’était un signe, qu’il fallait que je décide ce que j’allais faire par la suite. Quand j’ai disparu de la circulation après Washougal en 2016, ce n’était pas parce que j’avais décidé d’arrêter. J’étais en train de faire en sorte de revenir en piste en montant mon équipe mais je ne suis pas du genre à parler des choses à moins d’être sûr qu’elles vont se faire; à l’époque, je ne pensais pas à prendre ma retraite; on avait ce projet d’équipe mais ce n’était pas assuré donc je n’allais pas dire à tout le monde que j’étais en train de monter mon team.

Quand ce projet est tombé à l’eau, j’ai été vraiment déçu et finalement, quelques années plus tard, j’ai annoncé officiellement ma retraite. […]

James ne participera qu’à 4 épreuves de la saison de Supercross 2022; il abandonnera à 3 reprises

Il faut savoir qu’à l’époque, j’avais toujours envie de rouler, j’aimais toujours autant ça mais je savais que pour être de nouveau compétitif, il fallait que je le fasse à ma façon pour pouvoir me donner à 100%. Je me souviens de ce sentiment à Washougal, en 2016; j’étais derrière la grille de départ et je ne ressentais aucune nervosité. Je savais qu’avoir ma propre structure, ça m’aurait donné envie de tout faire pour être compétitif à nouveau, pour retrouver ce sentiment, pour avoir envie de me battre mais finalement, la décision de prendre ma retraite était plutôt simple car ce n’est pas comme si j’avais laissé quelque chose sur la table.

Oui; ça craignait. L’équipe n’avait jamais vu le jour, mais j’étais en paix avec la décision de raccrocher. Il s’est passé beaucoup de choses pendant cette période-là. Je me souviens que je regardais Ryan Dungey décrocher des victoires et je me disais que je pouvais toujours me battre contre lui, parce que la dernière fois que j’avais roulé avec lui – avant mes blessures de 2016 – j’étais en mesure de le battre. Personne n’avait vraiment élevé le niveau au point où j’aurais pu me dire “je ne peux pas me battre contre ce mec”.

Une fois que j’ai pris ma décision d’arrêter, c’était finalement un gros soulagement, beaucoup de poids en moins sur mes épaules. De là, j’ai commencé à travailler avec Chase Sexton, à faire les vidéos récapitulatives des épreuves du Supercross, etc. Mon silence pendant toutes ces années, ce n’était pas quelque chose de prévu; il y avait une raison pour laquelle je ne prenais pas la parole.”

James Stewart “pendant près de deux ans, j’ai tenté de monter ma structure”

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