Jett Lawrence est le premier pilote avec deux victoires à son actif en 2024. Vainqueur de l’ouverture de saison à Anaheim 1, le pilote Australien n’avait plus trusté le podium depuis. 9ème à San Francisco, 4ème à San Diego, 6ème à Anaheim 2, Jett a dominé la cinquième épreuve de la saison et n’est plus qu’à un petit point de récupérer la plaque rouge, de nouveau détenue par Chase Sexton. Micro.
Jett, tu as pris une revanche à Detroit. Les dernières épreuves ont été plus compliquées. Ça te fait quoi de remonter sur la plus haute marche du podium, comme à Anaheim 1 ?
Ça fait du bien. J’ai connu quelques semaines compliquées, sur la moto comme en dehors, mais d’un autre côté ça rend ces victoires encore plus savoureuses. C’est aussi une bonne chose pour la motivation.
Tu as mentionné t’être fait deux frayeurs pendant la finale, tu peux développer ?
J’ai bien cru que j’allais finir au sol dans les deux cas. Mais ce n’était pas mon heure ! C’était … limite. La plus grosse frayeur, c’est quand mon sélecteur a touché le haut de l’ornière en sautant sur la table, alors que j’étais en train de faire une impulsion assise. Je me suis retrouvé à faire un neutre parce que j’étais en première. C’était vraiment chaud mais j’ai pu sauver le coup. La deuxième fois, j’ai juste voulu tenter une nouvelle trajectoire, je n’étais pas vraiment concentré et je ne suis pas passé loin de faire un par-devant. J’ai ouvert en grand et là aussi, j’ai sauvé la mise et je suis resté sur mes roues, puis j’ai décroché la victoire.
On t’a vu chuter à quelques reprises ces dernières semaines. Est-ce que tu es diminué par ces chutes ? Dans un deuxième temps, comment gères tu les réactions du public, qui sont assez négatives à ton égard ces derniers temps ?
J’ai de la chance parce que je suis encore jeune et je récupère plutôt rapidement. Concernant le public, pour moi, ce n’est que du bruit. Beaucoup de pilotes sont passés par là avant moi et ce n’est pas la première fois que ça arrive dans l’histoire du sport, pas vrai ? C’est comme ça. Ça me motive encore plus, ça me donne encore plus envie d’en découdre et de bien figurer. Évidemment, les résultats n’ont pas vraiment été au top ces dernières semaines, j’ai pris de mauvaises décisions, je voulais beaucoup trop gagner et ça m’a fait faire des erreurs. Cette victoire, ça remet les choses à plat, il faut désormais simplement se concentrer pour prendre de bons départs, et faire sa propre course.
Sur le podium, tu as mentionné que le “vrai” Jett Lawrence était de retour. Quelle est la différence entre ce soir, et les soirs précédents ?
Ce qui est différent, c’est la façon dont je prends des décisions sur la piste. Ces dernières semaines, je n’étais pas vraiment au point à ce niveau-là. Ce n’était pas trop un problème de pilotage parce que ma vitesse n’était pas mauvaise, mais l’exécution n’était pas bonne. C’est plus du côté du mental, et de la prise de décision.
As-tu fait des changements sur ta moto ces 5 dernières semaines ?
Si on parle d’Anaheim 1 à aujourd’hui, il y a eu de gros changements. À Anaheim 1, on avait des réglages vraiment fermes et depuis, on est sur des suspensions beaucoup plus souples mais on n’a pas franchement pu faire beaucoup de tests car ces dernières semaines, les épreuves se disputaient dans la boue. On a pu avoir des réponses à Anaheim 2 et je me sentais vraiment bien dessus. C’était cool de pouvoir avoir un tracé comme celui de Detroit, avec beaucoup de traction. C’est bon pour que j’apprenne de la 450, car ce n’est pas une moto simple à décortiquer compte tenu de sa puissance. Je suis toujours en phase d’apprentissage. L’équipe est au top, on travaille bien ensemble. C’est bon de décrocher cette victoire, surtout dans ces conditions difficiles. Merci à Derek Atkinson d’avoir trouvé de bons réglages pour nos suspensions.
Une deuxième victoire pour toi sur le sec. Tu as gagné en dominant à chaque fois. Tu ressens toujours autant d’adversité ?
Le plateau est vraiment costaud cette année. Tout le monde est relativement proche en terme de vitesse. Le plus important pour moi, c’est d’être régulier et de faire de bons départs afin d’être devant le plus souvent possible. Ce sera vraiment une longue saison de Supercross. J’espère qu’on pourra trouver un flow, un rythme, et qu’on trouvera de la régularité. On verra. On dispute des épreuves sur des terrains tellement différents. Là, c’était vraiment mou, creusé, moins rapide et plus technique et quand on va aller dans l’Arizona, ce sera beaucoup plus sec, plus béton et on ira à Mach 10. La courbe d’apprentissage est intéressante. Le plus important, c’est d’être régulier.
Tu t’es battu avec Jason Anderson dans la manche qualificative. Un peu nerveux dans certains virages ?
La manche contre Jason était vraiment fun. J’ai fait en sorte de montrer que j’avais du respect pour lui dans ma façon de piloter. On sait comment Jason est par son passif en piste; je faisais vraiment attention à ce qui arrivait de l’intérieur mais il est resté très propre pendant cette manche. C’était fun de se battre contre lui. J’aime rouler contre lui quand c’est fait de cette façon là.
Qu’est-ce qui te marque le plus en terme de différence entre la catégorie 450 et la catégorie 250 ?
Je dirais que je suis bien plus serein à attaquer les enchaînements aux côtés des pilotes 450, comme Jason par exemple. Je pouvais prendre les whoops à côté de lui, tout en étant assez relax’ parce que je sais qu’il est bon dans les whoops. En 250, tu ne sais jamais trop vraiment à quoi t’attendre avec certains pilotes. J’aime rouler contre les gros bras du 450; ils roulent bien, ils te donnent du fil à retordre. C’est un bon apprentissage pour moi.
Après la ligne d’arrivée, on t’a vu tenter de faire un quadruple au-dessus de la table. Ça semblait être un enchaînement faisable, et plus rapide ? Également, as-tu jeté un œil au quadruple qu’il était possible de faire avant les whoops ?
En ce qui concerne la première partie de la question, je voulais surtout tenter un autre enchaînement. Je savais que la piste allait se défoncer assez vite, et je me suis dit qu’il pourrait être bon d’avoir un autre enchaînement en poche pour éviter les grosses ornières, que ça me donnerait peut être un avantage. J’y ai pensé mais les ornières à l’appel du saut étaient vraiment profondes, donc c’est rapidement devenu difficile à envisager. Pour le quadruple avant les whoops, je n’y ai jamais vraiment pensé. J’aurais aimé pouvoir le faire mais ce n’était ni l’endroit, ni la texture de terre idéal. J’aurais peut-être pu le passer sur une piste toute fraîche, mais pendant la finale, je ne l’aurais jamais envoyé.