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Jett Lawrence “l’énervement, c’est assez naturel dans notre sport”

Interview: conférence de presse

Jett Lawrence a beau avoir gagné sa quatrième épreuve cette saison, le pilote Australien était loin d’être satisfait de sa performance à Seattle. Le leader du championnat a roulé sur des œufs, et n’a pas vraiment réussi à se défaire du duo Hampshire/McAdoo pendant la finale. Alors que tout ce petit monde s’apprête à prendre une semaine de repos bien méritée, Jett aborde le break avec 23 points d’avance au championnat. Encore 4 courses à disputer sur la côte Ouest. Micro.

Jett, avant de parler de cette finale, il y a eu cet accrochage en manche qualificative. Que s’est-il passé ?

C’était un peu la folie dans cette manche, heureusement on s’en est plutôt bien sorti. Je suis atterri sur la moto de Cameron, j’ai pris le cale-pied de sa moto au niveau des fesses et dieu merci, ça n’a pas été plus loin que ça. La moto était en vrac, c’est souvent le cas quand tu finis au sol avec un autre gars mais on a pu repartir en un seul morceau.

Je pensais que Cameron était à ma droite, j’ai tenu ma ligne sur la gauche parce que la trajectoire principale m’aurait déporté sur la droite. Quand il est venu me toucher par la gauche ça m’a fait flipper car je ne m’y attendais pas du tout; je pensais qu’il était de l’autre côté. Je dois avoir un problème auditif …

En finale, tu as pris ton temps avant de prendre la tête. Ensuite, c’était un peu le yo-yo, tu gagnais du temps, tu en perdais. Comment c’était pour toi à Seattle ?

C’était un peu la galère pour prendre la tête de course, Stilez roulait vraiment bien, il avait de bonnes traces et je ne roulais pas si bien que ça. Ce n’était pas ma meilleure course car j’avais du mal avec mes trajectoires, avec mon rythme. Il m’a fallu un peu de temps pour parvenir à être assez proche de lui pour pouvoir le doubler et une fois que je suis passé en tête, j’étais toujours en galère pour trouver mon rythme. Je faisais de mon mieux pour prendre chaque enchaînement pendant que les autres n’étaient vraiment pas loin, je devais rester sur mes gardes et j’ai dû attaquer du mieux possible pendant toute la finale.

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Un mot sur ce tracé de Seattle ?

Le tracé était un peu collant, il y avait du grip mais c’était aussi mou dans un sens. Pendant la finale, on se retrouvait dans des ornières qui allaient jusqu’aux cale-pieds donc c’était compliqué de vraiment attaquer dans les enchaînements. D’un autre côté, tu ne pouvais pas trop en faire de peur de finir par toucher dans les transitions et de l’autre, les virages étaient plutôt secs et glissants, sans ornières. Ça a rendu les choses difficiles parce qu’il fallait constamment changer de tempo, et si tu glissais en sortie de virage tu ne pouvais plus prendre la même trace dans l’enchaînement suivant.

5 épreuves, 4 victoires et 1 seconde place; avec 23 points d’avance sur RJ Hampshire, Jett Lawrence est très largement en tête du championnat 250 sur la côte Ouest.

Tu semblais être à bout de souffle après la finale, tu en aurais encore eu dans le sac si RJ et Cameron t’avaient rattrapé ?

Difficile à dire. La question c’est plus de savoir si j’aurais pu aller un peu plus vite lors de la finale. Je n’ai jamais vraiment trouvé une trace que je pouvais prendre à chaque tour, j’allais un peu partout. Si les autres m’avaient rattrapé, j’aurais eu ce qu’il fallait physiquement mais s’ils avaient des meilleures lignes que moi, ça aurait été plus difficile. J’aurais été obligé de m’accrocher à leur rythme et là, ça aurait pu devenir plus tendu pour moi.

Après cet incident en qualif, tu avais l’air assez énervé. Comment tu fais pour te reconcentrer par la suite ?

C’est difficile mais je suis du genre à être frustré assez facilement. Sur un green de golf, je m’énerve assez rapidement. L’énervement, c’est assez naturel dans notre sport. Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, on se braque assez rapidement. C’était un incident de course, on essaye tous les deux de gagner un titre, de gagner des qualifs, des finales, il y a de l’argent en jeu et tout ça donc on donne tout sur la piste. Comme l’a dit Hunter le week-end dernier, on doit prendre des décisions très rapidement. Parfois ça marche, mais parfois ça ne passe pas comme dans ce genre de situation. Je suis content qu’on s’en sorte en un seul morceau et qu’on puisse tous les deux être en piste lors de la prochaine épreuve à Glendale.

Après la finale, tu n’avais pas l’air très satisfait en te rendant sur le podium. Il s’est passé quoi ?

J’étais un peu énervé après moi-même, je savais que je n’avais pas vraiment roulé comme je sais le faire. J’ai fait des erreurs stupides que je ne devrais même pas faire et j’étais en train de gueuler sous mon casque à me dire que j’étais vraiment un idiot. Je me suis demandé pourquoi j’avais fait ces erreurs, pourquoi je n’avais pas fait mieux, je me suis posé des questions. Même si j’ai gagné la finale, je veux m’assurer que je m’améliore dans tous les domaines donc je prends les choses très sérieusement. Quand je roule mal comme ce soir, je me remets en question, c’est comme ça que je fonctionne. J’étais frustré de certaines décisions que j’ai pu prendre, et de certaines erreurs que je n’aurais pas dû commettre.

Tu as pu rouler en 450 pendant le break, ça s’est passé comment ?

La moto est top. C’était assez drôle car je ne suis pas passé loin de rouler à Daytona en 450. J’ai fait du testing du lundi au jeudi avant la course, de 10h à 17h, jusqu’au coucher du soleil. Les journées étaient longues, on regardait ce qui fonctionnait ou ne fonctionnait pas, j’ai appris des caractéristiques de la 450, de la moto. Je voulais rouler au press-day à Daytona mais mon père a mis son veto. J’avais beaucoup roulé pendant la semaine, donc il m’a conseillé de prendre du repos ce week-end-là.

Jett Lawrence “l’énervement, c’est assez naturel dans notre sport”
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