21 points, c’est ce qu’avait repris Cooper Webb à Jett Lawrence à l’occasion des 3 épreuves précédant Nashville. Arrivé sur le quatorzième round de la saison en tant que co-leader du championnat de Supercross, le pilote Star Racing Yamaha espérait bien prendre l’avantage sur son concurrent Australien; il n’en sera rien. Battu, Cooper Webb n’a rien pu faire pour contrer la tornade rouge. Troisième à Nashville, l’officiel Yamaha a concédé 5 points à Jett Lawrence alors qu’il ne reste plus que trois épreuves à disputer. Le mano à mano s’annonce intense d’ici la finale de Salt Lake City. Micro.
Cooper, ça a encore été une soirée animée avec les chutes de Ken et Chase. Évidemment, tu as connu la même chose ici l’an dernier. Est-ce que ça a joué mentalement ce soir et, dans un second temps, qu’est-ce qui fait que Nashville est aussi brutal chaque saison selon toi ?
C’est sûr que tu ne veux jamais voir tes concurrents sortir de cette façon. L’an dernier, c’est ici que ma saison s’est terminée donc tu y penses forcément toujours un peu, mais je n’ai pas laissé ces pensées me perturber à Nashville. J’ai continué d’attaquer pendant toute la finale. Oui, je les ai vus au sol, et c’est forcément toujours dans un coin de ta tête mais on est tellement concentrés qu’on n’y pense pas vraiment plus que ça.
Pour ce qui est de Nashville, la terre ici est vraiment piégeuse, au début c’est assez collant et mou et ça se durcit vraiment pendant la soirée. Les transitions entre les enchaînements sont toujours techniques. Ce Nashville a encore envoyé quelques pilotes au sol, peut-être qu’il faudrait voir comment on peut éviter ça.
Quand tu as commencé à perdre le contact avec Jett, est-ce que tu as changé ton approche de la piste ?
J’étais derrière Jett dans les premiers tours, et je voyais qu’il s’accrochait à son guidon dans le sable. Il envoyait, il cherchait des traces et il les a trouvées. Il envoyait le triple-triple après les whoops depuis l’intérieur, et c’était vraiment un enchaînement plus rapide. Il était également très bon dans le sable. Ce n’était pas très surprenant car on a vu ce qu’il a fait sur l’outdoor l’an dernier de toute façon. Il avait vraiment un bon flow dans le sable et c’est vraiment là que je perdais le plus de temps; ce n’était pas une portion de piste très évidente.
Il ne reste plus que trois épreuves. C’est quoi la stratégie afin de reprendre la plaque rouge ?
Honnêtement, et je l’ai remarqué dès les essais, j’ai vite compris que Jett avait quelque chose à prouver à Nashville et c’est ce qu’il a fait. Il était le meilleur en piste toute la journée. Personnellement, je me sentais bien, mais je n’étais pas vraiment à l’aise sur la piste, j’étais un peu en deçà toute la journée. On peut effectivement se dire qu’il en reste 3, mais il faut prendre les courses comme elles viennent, les unes après les autres. Tout peut encore arriver, comme on vient de le voir ces dernières semaines. C’est important de gagner, mais c’est aussi important de parvenir à rester dans la course au titre surtout lors des dernières épreuves de la saison. Il faut se reconcentrer, se mettre en jambes pour le week-end suivant. Il faut faire en sorte de bien se sentir sur la moto, avec son pilotage, s’assurer d’être toujours meilleur le week-end suivant. J’espère pouvoir reprendre la plaque rouge. Avec Eli, on va essayer de reprendre des points et on verra comment ça se finira.
Il y avait deux plaques rouges à Nashville en 250, comme en 450 !
Sur le podium, tu as laissé savoir que tu avais pas mal galéré pendant la soirée. Tu peux élaborer ?
C’était surtout dans la portion de sable que je galérais. C’était vraiment difficile pour moi. Je ne sais pas si c’est parce que je suis petit où quoi en comparaison avec les autres. Je n’arrêtais pas de faire des erreurs dans le sable, je n’arrivais pas à trouver mon rythme. Je pense que j’essayais d’attaquer un peu trop fort en début de finale, et je faisais beaucoup d’erreurs. Une fois que je me suis calmé et que j’ai trouvé mon rythme, j’ai vraiment mieux roulé et j’ai signé de meilleurs temps en piste. Ce n’était pas un circuit facile. Tu veux attaquer parce que tu vois que Jett est juste devant toi et du coup, tu essaies de suivre son rythme mais il était en mesure de faire certaines choses que je ne pouvais pas faire. Parfois, il faut apprendre de ces situations, et se dire qu’il faut savoir s’ajuster dans ces conditions. Une fois que j’ai arrêté de trop forcer, je me suis mieux senti. Il y a des week-ends comme ça, tu ne peux pas toujours être au mieux de ta forme donc dans ce cas-là, il faut essayer de minimiser les erreurs.
Quand tu vois que Jett te distance, est-ce que tu ressens la pression, l’urgence de la situation ? C’est comment dans ta tête, sur le moment ?
C’est une situation difficile. Tu vois le mec devant toi prendre le large et tu te rends compte que tu ne peux rien faire. Comme je l’ai dit juste avant, je voyais ce que faisait Jett. J’ai tenté de faire certaines choses de la même façon, mais ça ne marchait pas pour moi, donc j’ai dû revenir à des trajectoires qui fonctionnaient. C’est difficile à expliquer, et sûrement même à comprendre, mais on a des styles de pilotage différents, on fait les choses différemment. Une fois que j’ai réussi à trouver les trajectoires qui fonctionnaient bien pour moi, ça allait déjà beaucoup mieux mais c’était déjà trop tard. À ce moment-là, l’objectif était de mettre la tête dans le guidon, enchaîner les bons tours, et simplement espérer qu’un des gars de devant finisse par faire une erreur.
As-tu vu Eli, Jett & Ken faire le triple avant les whoops, et as-tu pensé à l’envoyer à ton tour ?
J’ai vu qu’ils faisaient ce triple, oui. Pour moi, c’était un peu trop gros même s’ils le passaient finalement plutôt facilement. Moi, une fois que je trouve la trace qui me convient, je suis du genre à rester dedans. Je n’ai pas eu le sentiment que ne pas faire ce triple me faisait perdre du temps, j’en perdais par contre si je me loupais dans la série de whoops. Je les voyais sauter, ils étaient suspendus dans les airs pendant une éternité quand ils envoyaient ce triple.
Dans les pits, la file d’attente devant le camion Star Racing Yamaha était gigantesque. Est-ce que tu as remarqué qu’il y avait plus de spectateurs sur les épreuves cette année ?
C’est la folie, c’est non-stop qu’il y a du monde à notre camion lors des épreuves, et c’est vraiment génial. Je sens que je me suis fait de nouveaux fans et c’est cool. Tu vois des gens faire la queue dès 8h du matin et tu te dis “wow” parce qu’ils sont vraiment déterminés à te voir. Peut-être qu’ils préfèrent les vieux comme moi après tout [rires]. C’est vraiment cool.
