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Jorge Prado “Aux US, ils te considèrent vraiment quand tu performes”

Images: GasGas

Une dernière pour la route à Anaheim 2, et Jorge Prado pliera bagages pour rentrer en Europe en vue de préparer le premier GP de l’année. Alors que ses principaux concurrents Européens sont entrés dans la dernière ligne droite de leur bootcamp, Jorge attaquera sa préparation en Motocross un mois avant le premier grand prix de la saison. L’officiel GasGas nous aura toutefois régalé en répondant – avec brio jusqu’ici – à l’appel du Supercross US. Invité du dernier PulpMX Show (#570), le champion du monde MXGP en titre a pu aborder une poignée de thèmes, dont les principales différences notées entre le mondial MXGP et le championnat AMA; instructif.

À propos des différences entre la médiatisation et la promotion aux USA, et sur le mondial.

“Quand j’étais petit, mon rêve était de venir aux USA. Quand je roulais en 65cc ou en 85cc, je ne regardais même pas le mondial MXGP, je regardais ce qu’il se passait aux USA. Mon objectif, c’était de venir rouler aux Etats-Unis. Puis je suis monté en cylindrée, j’ai débuté très tôt en GP et je m’en suis bien sorti. Mes objectifs ont changé et j’ai voulu devenir champion du monde MX2; après ça je suis monté en MXGP et je voulais battre Jeffrey Herlings, devenir champion du monde en MXGP. L’an dernier, j’ai accompli mon plus gros objectif de carrière en devenant champion et je savais que c’était le bon moment, pour le futur et prendre une décision, de venir rouler aux USA. […]

C’est drôle car aux USA, j’ai l’impression que les gens apprécient plus ce que j’ai accompli en Europe que les Européens eux-mêmes. Le championnat Américain est différent, ils font bien plus de promotion pour et avec les pilotes, et d’une meilleure façon de manière générale aussi. J’ai été très impressionné quand je suis allé à la journée média organisée par Feld en début de saison. C’était vraiment cool et c’est quelque chose qu’on ne fait pas en MXGP. Tout ce qu’on fait aux USA, c’est important pour les fans, pour la télévision, pour les médias; ils font vraiment du bon boulot à ce niveau-là ici. […]

Ici, il y a aussi la cérémonie d’ouverture lors de laquelle ils présentent les meilleurs pilotes. Je me souviens avoir assisté au Supercross d’Anaheim 1 en 2016 en tant que spectateur, c’était mon tout premier SX. Regarder cette cérémonie d’ouverture, c’était vraiment trop cool. J’ai pu en faire partie le week-end dernier et c’était incroyable. L’atmosphère est vraiment cool, les feux d’artifices, les gens qui crient, c’est un sentiment incroyable en tant que pilote. Ce qui est important aussi, c’est qu’aux US, ils te considèrent vraiment quand tu performes; ils te mettent en avant et te donnent du crédit. Par exemple, j’ai remporté une heat et j’ai eu l’impression d’avoir gagné une finale. En Europe, je peux mener le championnat avec 100 points, être sur le podium chaque week-end, être celui qui gagne le plus de manches mais pourtant, j’ai parfois l’impression de ne même pas être dans la course au titre. Ici, c’est différent […]”

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À propos des différences de format entre les US, et le mondial.

“Aux USA, on ne roule que le samedi. Quand tu vis en Californie et que tu roules sur la côte Ouest, tu peux pratiquement dormir chez toi le samedi soir. Tu te réveilles chez toi le dimanche matin et tu as la semaine devant toi. Tu as vraiment plus de temps pendant la semaine que quand tu roules en GP. En Europe, je prends toujours l’avion le jeudi pour me rendre sur les épreuves, et je rentre toujours le lundi. En gros, je suis seulement à la maison du lundi soir au jeudi matin. Ici, et même si les courses s’enchaînent chaque week-end, c’est bien plus relax’ de ce côté-là et j’aime beaucoup ça. On a le temps de se reposer, de s’entraîner, de tester. J’aimerais avoir ce temps en Europe, ce format sur un jour. On l’a eu pendant la période Covid-19 et j’ai franchement préféré quand c’était comme ça. […]

En 2022, on a décidé de ne pas rouler lors de la manche qualificative du GP de France car ils ne voulaient pas refaire la ligne droite de départ, ils ne voulaient pas nous écouter. Ce n’était pas qu’on ne voulait pas rouler, on voulait simplement qu’ils refassent le départ parce que c’était de la grosse boue et on voulait que ça soit moins dangereux mais personne n’a rien voulu faire. Avec quelques pilotes, on a décidé de ne pas rouler, alors ils ont mis des points en manche qualificative pour que ça ne se reproduise plus par la suite, mais de mon point de vue, ce n’est pas la bonne façon de faire les choses. […].”

A propos de la suite de la saison 2024, et de ses projets pour 2025.

“Après Anaheim 2, je prendrai l’avion – dès le dimanche – pour aller en Italie pour faire le photoshoot GasGas et ensuite, je vais reprendre l’entraînement en Motocross. Il faut que je fasse tout le testing que je n’ai pas fait cet hiver car j’étais aux US. Je pense que la seule course que je ferai sera chez moi à Lugo – sur le championnat Espagnol – avant la première épreuve du mondial MXGP. Je ne vais pas avoir beaucoup de temps, la moto a un peu changé donc il faut faire du testing, trouver de nouveaux réglages pour correspondre à ces changements et ça va prendre un peu de temps. Je ne pense pas que ce sera un problème car physiquement, je me sens bien. J’ai beaucoup roulé en Supercross ici et ça m’a renforcé, il faudra juste se remettre dans le bain du Motocross, retrouver de l’aisance dans la discipline et une fois que ça sera revenu, je serai prêt. […]

2024, c’est ma dernière année de contrat avec GasGas. Je suis libre de tout contrat après quoi, je peux venir aux USA ou rester en Europe. Moi, je suis motivé à l’idée d’entamer du changement, et de tenter ma chance ici; à voir […]”

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