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Ken Roczen “C’est vraiment un gros boost pour la confiance”

Interview: Conférence de presse

Un premier podium de saison pour Ken Roczen, un premier podium pour HEP Suzuki, mais aussi un premier podium en catégorie reine pour Suzuki en près de 4 ans. Le pilote Allemand s’améliore semaine après semaine au guidon de sa 450 RM-Z. Cinquième à Anaheim 1, quatrième à San Diego, c’est sur la troisième marche du podium que Roczen termine la première épreuve triple crown de la saison. Prochaine étape, aller décrocher une victoire; c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Micro.

Ken, quelques courses avec la Suzuki et te voila sur le podium. Tu as parlé des changements faits ces dernières semaines. Ce mois dernier, il s’est déroulé comment pour toi ?

Tout a été vraiment fun. Aujourd’hui, j’en connais bien plus à propos de ma moto – mais également de l’aspect technique – qu’avant. Les journées sont chargées. En dehors de l’entraînement et du testing, j’ai l’impression de ne faire que répondre au téléphone, répondre à mes e-mails. Cet aspect-là, c’est tout nouveau pour moi. C’est la première fois que je fais tout ça. Difficile de parler de tout le travail qu’on a fait sur la moto, mais on a vraiment fait de gros changements.

Je roule beaucoup pendant la semaine, il y a des journées qui sont vraiment très, très longues, mais ça paye. On va dans la bonne direction, on travaille tous dans le bon sens et ça m’aide énormément donc je suis très content. Les résultats aussi, vont dans la bonne direction, mais il y a encore beaucoup à faire.

Je suis très content d’être sur le podium ce soir car il a été durement gagné. Deux bonnes finales et lors du dernier départ, on s’est touché avec quelques pilotes et j’ai vu que tous les tops pilotes étaient devant moi. J’étais vraiment déçu mais j’ai attaqué très dur, Eli est tombé, j’ai doublé Dylan en fin de manche car je pensais qu’il fallait que je le double pour monter sur le podium donc je me suis vraiment donné. Je crois que je vais devoir dire un mot à mon mécanicien [rires]. En bref, je n’ai pas à me plaindre.

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Vu tout le travail que tu fournis en ce début de saison, cette énergie dépensée pour trouver des réglages à l’entraînement – et parce qu’on a vu que tes fins de saisons étaient plus difficiles physiquement – est-ce que tu te dis que ça va peut-être jouer en ta défaveur par la suite ?

Non, car ce travail je le compense ensuite sur la piste. Tout ce travail, ce n’est pas un problème pour moi. Les journées sont longues mais je m’investis à 100% dans tout ça. Durant l’intersaison, et encore maintenant, ma condition physique était très bonne donc ça m’aide et de toute façon, c’est même une obligation pour rouler devant. Je suis confiant, on fait ce qu’il faut, je fais ce qu’il faut à l’entraînement, que je gère moi-même. Je planifie ma semaine tout seul et j’ai un bon programme en place qui me permet de récupérer, mais aussi de faire de grosses journées. Pour l’heure, personne n’est là à me dire quoi faire, je suis le plus à même de savoir en écoutant mon corps et ça marche.

Et d’un premier podium pour le team HEP Suzuki !

On t’a vu faire ce triple On – triple On sur lequel Eli est tombé. Pourquoi avoir arrêté de le sauter ? Tu t’es dit que ce n’était pas plus rapide ?

Je l’ai fait à quelques reprises lors des essais. Il n’y avait pas de problème particulier avec cet enchaînement, mais quand je sortais de la table après ce second triple c’était soit double-simple soit triple jusqu’au virage suivant et ce n’était pas vraiment super clean à mon sens. Lors des essais, cet enchaînement ne me semblait pas beaucoup plus rapide donc je suis revenu à l’enchaînement qui me permettait d’avoir un meilleur rythme.

Le public était à fond pendant ta bagarre avec Eli lors de la seconde finale. Être de retour dans des bagarres comme celle-là, ça te fait quoi ?

C’est vraiment top. Ces dernières courses, j’ai été en mesure de me battre. Parfois tu gagnes, parfois tu ne roules pas très bien et pour moi, à partir du moment où je roule bien, que je dépasse quelques pilotes, que je suis dans le bon groupe sans avoir à abandonner parce que je suis trop loin, c’est bien plus fun. J’ai vraiment pris du plaisir lors de cette finale, même si j’ai fini par glisser avant la ligne d’arrivée et c’est là qu’Eli m’a doublé. Autrement, je pense que j’aurais été en mesure de le contenir pour terminer second et ça m’aurait aidé pour le général de la soirée. On prend en compte les hauts et les bas de ce week-end, on va dans le bon sens. Ces finales sont assez longues, la dernière paraissait interminable, mais j’ai été en mesure d’être agressif tout du long et dans les trois manches donc pour moi, c’était vraiment fun.

Premier podium pour toi avec HEP Suzuki, premier podium pour HEP Suzuki. C’était comment, l’ambiance, après cette troisième finale ?

C’était cool, on essaye de réaliser. Je ne peux pas dire que ce podium sort de nulle part mais avant le début de saison, je repensais à l’année dernière et ça faisait bien longtemps que je n’étais pas monté sur le podium. Là, c’est une nouvelle équipe pour moi, je n’ai pas passé énormément de temps sur la moto, j’ai changé de suspensions pour travailler avec Factory Connection, on a dû tout reprendre depuis zéro mais j’ai confiance en eux. Si on revient sur l’épreuve de San Diego, c’était comme une journée de testing pour moi. Me pointer sur la piste avec de nouveaux réglages à chaque fois, sur ce tracé difficile truffé d’ornières, c’était difficile pour moi, surtout de signer des tours rapides. Là, l’ambiance est au top, le team est super content et on va fêter ça comme il se doit.

“le team est super content et on va fêter ça comme il se doit.”

C’est motivant pour continuer à travailler encore plus dur ?

On est sur le podium, on s’améliore mais je ne vais pas me reposer sur mes lauriers. Il y a encore beaucoup de boulot à fournir. On verra comment ça se passera à Houston, on va commencer à rouler sur les tracés de la côte Est et j’ai hâte. On va continuer à travailler et on verra si on peut se rapprocher de la plus haute marche du podium

Tu as dit que personne ne te disait quoi faire. À ce stade de ta carrière, c’est important pour toi d’avoir le contrôle sur ce que tu fais ?

J’avais besoin de changement, et rapidement. On peut dire que j’ai fait un très gros changement cette intersaison, un changement global. De là, j’ai retrouvé ce côté fun que j’avais perdu. Evidemment, j’ai passé beaucoup de temps avec de très bons entraîneurs durant ma carrière donc aujourd’hui, je suis en mesure d’appliquer ce que j’ai appris. Je suis un gars motivé, je n’ai pas besoin de quelqu’un pour me sortir du lit le matin, je suis du genre à me lever tôt pour faire le job. J’ai un bon programme qui me convient. Le fait d’avoir entrepris autant de changements à l’intersaison, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui je m’occupe de mon propre entraînement. C’est un peu l’effet boule de neige: tu dois bien commencer quelque part, tu trouves des solutions, tu t’amuses de plus en plus en faisant tout ça, tu travailles sur la moto pour l’améliorer avec le team et tu vois que ça paye; c’est vraiment un gros boost pour la confiance.

Ken Roczen “C’est vraiment un gros boost pour la confiance”
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