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Les coulisses de l’International de Sommières avec Gérard Forner


Président du Motoclub Sommiérois depuis 40 ans, Gérard Forner organise – avec ses équipes – l’une des plus belles courses internationales de l’hexagone sur le circuit de la Tourille, depuis 2017. Cette année encore, Sommières a fait un véritable carton plein en rameutant un plateau XXL pour disputer – sous une météo estivale – des courses de haut niveau devant des milliers de spectateurs. Des mois de travail et d’organisation ont été nécessaires pour y parvenir et en coulisses, rien n’est jamais simple. Malgré les années, la passion est toujours intacte mais à 70 ans, inutile de préciser que Gérard Forner attend la relève avec impatience; il nous explique les rouages du métier, mais aussi les difficultés à surmonter. Un micro sans détour avec un président de Motoclub qui a dévoué une grande partie de sa vie à la cause sportive, comme il en existe tant en France.

Gérard, avant d’entrer dans le vif du sujet, est-ce qu’on peut en savoir plus sur ton parcours avec le MC Sommiérois, parcours qui t’a finalement amené à devenir président du club.

Mon adhésion au club date de 1968. À l’époque, le club organisait des Gymkahna pendant la fête du village. Le gagnant de ce Gymkahna avait une carte de membre gratuite. En 1983, je suis devenu président du club. Les membres-fondateurs ont créé le MC Sommiérois en 1965, il y a eu quelques présidents avant moi, mais je suis en activité depuis 40 ans. Pour trouver un successeur, ce n’est pas évident. Les jeunes ne se pressent pas au portillon pour prendre la présidence du Moto Club. Pendant 14 ans et jusqu’en 2016, on a organisé les championnats de France Espoirs, Juniors, Féminin et Elite. L’international de Sommières a vu le jour en 2017, c’est assez récent.

Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de ce Motocross Inter finalement, en 2017 ?

La durée d’organisation. Quand on fait un Elite, c’est sur deux jours – samedi et dimanche – et donc il faut immobiliser 200 personnes pendant 2 jours. En faisant un Motocross Inter’ avec le même budget, on peut organiser sur une seule journée et ne monopoliser toutes les personnes que pour cette durée. C’est bien moins lourd, et plus facile à organiser.

On n’a plus vocation à organiser d’Elite, à Sommières ?

Vocation, je ne sais pas, mais je suis convaincu que la Fédération attend qu’on se manifeste de nouveau pour organiser un championnat de France Elite à Sommières. Est-ce que ça nous intéresserait ? Je dois avouer que la formule Motocross Inter’ marche très bien pour nous, et qu’on n’a pas l’intention – pour l’instant – de remplacer cette formule pour passer sur de l’Elite.

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Depuis 40 ans, Gérard Forner est à la tête du MotoClub Sommiérois.

Il y a 10/15 ans, on avait beaucoup plus d’épreuves inter’ en France et on ne les comptes plus que sur les doigts d’une main. On explique ça comment, selon toi ?

Depuis qu’on a commencé à organiser notre Inter’ en 2017, on s’est promis de ne jamais donner de primes de départ aux pilotes. Certains clubs qui organisaient des épreuves Inter’ nous ont contacté – notamment Romagné, Valence ou Lacapelle – pour nous demander comment on faisait pour avoir ce plateau. Je leur ai répondu en leur envoyant les primes d’arrivées qu’on distribuait à chaque manche. Ils ont tous été au courant des primes qu’on distribuait. Après, chacun est libre de faire ce qu’il veut, et d’engager qui il veut. Depuis 2017, aucune prime de départ n’a été donnée, à qui que ce soit.

Est-ce que ça veut dire que la façon dont certains clubs organisent leur épreuve n’est pas viable, sur le long terme ?

Je ne saurai même pas te dire combien prend un pilote pour venir rouler sur un Inter’, mais je suppose que les primes de départ sont assez conséquentes. Actuellement, on a un budget prime d’arrivées de 38.000€ sur les 2 catégories. Je ne sais pas comment les autres s’organisent, mais s’ils donnent des primes de départ, à mon avis ça va vite chiffrer pour avoir les meilleurs pilotes. Ma curiosité ne m’a jamais poussé à me rapprocher des autres clubs pour savoir comment eux faisaient, tout simplement car notre formule marche très bien et de fait, je ne vois pas pourquoi on en changerait.

Certains doivent se dire qu’il est impossible d’attirer des pilotes sans primes de départ. Pourtant, on a vu que ça marchait à Sommières. Qu’est-ce qui fait que ça marche pour vous, justement ?

Ce 18 février, tout s’est parfaitement aligné pour nous. Cette année, on a eu un choix de différentes dates pour organiser notre cross Inter’. J’avais contacté Vincent Ayroles du club de Lacapelle-Marival pour savoir quand il allait organiser son Inter’, ou son épreuve de l’Elite. Il m’a dit qu’il organisait l’Elite 15 jours avant l’Argentine. De là, on s’est dit qu’on devait organiser avant Lacapelle. Après, c’était trop tard car les motos des pilotes de GP seraient déjà parties en Argentine. Cette année, on a eu de la chance qu’à la date du 18 Février, aucune course de l’international d’Italie ne soit organisée. Il n’y avait pas non plus de course en Espagne. La date était disponible pour tout le monde, mais seul Sommières a organisé quelque chose.

On a attendu le calendrier MXGP pour fixer définitivement la date, ce calendrier est sorti très tard. Quand on a fait notre demande d’autorisation à la préfecture, on avait posé les 23 et 24 Février. Quand les calendriers MXGP et Elite sont sortis, on a été obliger d’avancer notre épreuve d’une semaine car elle était en concurrence avec Lacapelle Marival. La date du 18 Février a vraiment joué en notre faveur.

Est-ce qu’on se demande pourquoi il n’y a pas plus de transparence au niveau Européen, avec un consensus pour que les clubs qui organisent des grosses manifestations puissent organiser leurs épreuves en fonction des dates des uns et des autres pour permettre à tout le monde de s’y retrouver ?

C’est sûr. Je pense que cette année et vis à vis de l’organisation de notre Inter’, on a eu beaucoup de soutien de la presse Européenne, et même mondiale. Tous les médias en ont parlé, les Allemands, les Belges, les Danois, etc. Tout le monde a parlé de notre épreuve et je pense que dans le temps, on va prendre date de notre épreuve au mois de Février. Au niveau Européen, et même Mondial, on saura que l’épreuve de Sommières est disputée à la mi-février, ce serait une bonne solution. Il faudrait même pouvoir se concerter avec l’International d’Italie pour connaître les dates en avance. À cette période de l’année, les pilotes sont tous en Italie, en Espagne, en Sardaigne ou dans le sud de la France. Les bons pilotes de GP sont tous dans le coin à cette date-là.

Romain Febvre était présent à l’international de Sommières, pour le plus grand bonheur des fans Français

Organiser cet Inter’, ça représente quelle charge de travail et quel investissement financier ?

Ce n’est pas tant un investissement financier, c’est plus un investissement personnel en tant que bénévole. Si on compte le nombre d’heures passées à la préparation du terrain, à la préparation du plateau, à contacter les pilotes, les manager, les entraîneurs et tout ça, ça chiffre vite. Je me suis occupé du plateau Inter’ de cette édition à partir du mois de septembre 2023 pour leur proposer notre épreuve. On leur a envoyé les primes d’arrivées et les bulletins d’engagement. Tout le monde était déjà au courant de la date de notre épreuve fin septembre. Le premier qui a répondu, ça a été Liam Everts. L’an dernier, on l’avait contacté en début d’année et son père Stefan nous avait dit que le planning était déjà bouclé, et que si on le contactait plusieurs mois en avance, il serait potentiellement intéressé pour ajouter notre épreuve à son calendrier. C’est pourquoi on s’y est mis dès le mois de septembre 2023 pour l’édition 2024. L’an dernier, on s’y était pris bien plus tard, car on pensait que les pilotes allaient être disponibles et on s’est aperçu que non. Il faut les contacter longtemps en avance pour pouvoir gérer les calendriers.

La piste est déjà là, elle est ouverte à l’année. Il n’y a pas énormément de changements à faire à ce niveau-là pour l’Inter’. Le travail des bénévoles pour préparer l’Inter’, ça représente quoi ?

On a ouvert le circuit à l’entraînement jusqu’au premier dimanche de Janvier. De là, on l’a fermé pour la réfection du circuit. On a griffé la piste en profondeur, on a les engins pour travailler la terre donc ce n’est pas un problème. C’est surtout tout le petit travail manuel à côté qui prend du temps. Il faut débroussailler tous les talus, faire le béton de la grille de départ, repeindre la tour de contrôle, repeindre la buvette, remettre les clôtures en place, etc. Il y a tout un travail qui se fait en amont, mais ce n’est pas de la préparation de piste. La piste est comme elle est. Ce qu’on fait principalement, c’est remonter la terre en haut, car quand il pleut, tout a tendance à redescendre vers la tour de contrôle. C’est un travail régulier qu’on fait toute l’année toutefois. Un mois avant l’épreuve, on doit être entre 10 et 25 personnes à travailler sur le circuit en permanence.

Dans la conjoncture actuelle, ou l’aspect économique est une difficulté de plus en plus présente pour les gens, est-ce qu’on a tendance à voir une baisse du nombre de bénévoles ? Sans ces bénévoles, c’est la fin des Inter’, c’est la fin des épreuves, et c’est aussi la fin du sport moto.

C’est bien ça le problème. Je constate que beaucoup de licenciés Motocross de chez nous ne viennent pas nous donner un coup de main. On travaille surtout avec notre section tourisme du club qui est assez étoffée, et qui organise des sorties à l’année. Quand on a besoin d’eux pour organiser une manifestation, ils répondent toujours présents. Le gars qui fait du tourisme, c’est le mec qui aime la moto en général et qui n’est pas seulement axé Motocross. Il participe pour aider à l’organisation des manifestations du club. Pour ce qui est des personnes qui sont présentes régulièrement sur le circuit en tant que bénévole, ce sont des gens qui sont retraités ou quasi retraités.

La pub' permet de rester indépendant, et gratuit !

Les jeunes veulent juste qu’on leur prépare le terrain. On arrive à faire 50/100 participants aux entraînements mais personne ne vient aider en amont. Ils préfèrent payer 20€ à l’entraînement plutôt que de venir le samedi pour travailler sur le circuit et le préparer. Tout ça, c’est un travail régulier sur l’année, ça nous permet d’avoir moins à en faire à l’approche d’une manifestation. On prépare plein de petites choses qui nous avancent à l’approche des manifestations, de gros travaux comme l’électricité, comme amener l’eau potable à certains points du circuit, préparer la sonorisation, tout ça.

Il y a ceux qui ne manqueraient l’épreuve de Sommières pour rien au monde, dont Grégory Aranda

On parle beaucoup écologie, environnement, bruit, pollution, etc … Ce sont des problématiques que vous rencontrez au club de Sommières ?

On a un arrêté qui nous autorise à ouvrir le premier et le troisième dimanche de chaque mois, sauf Juin, Juillet et Août. Tous les gens, depuis 1981 qu’on est ici sur le site de la Tourille, les voisins du circuit savent pertinemment qu’il y a un circuit de Motocross. La préfecture nous autorise deux dates par mois, et on s’y tient. En clair, on fait à peu près 16 ouvertures dans l’année. On n’a pas trop de problèmes à ce niveau-là; je touche du bois. Tant qu’on se tient à l’arrêtée préfectorale, tout va bien. Après, on a été obligé de clôturer la totalité de l’enceinte pour que ce soit complètement fermé et que personne ne puisse venir rouler en dehors des journées d’ouverture.

Quand j’ai posté les photos de l’épreuve, on m’a demandé pourquoi les pilotes de l’Inter de Sommières roulaient en tear-off sans récupérateur.

Ça a été la demande de quelques pilotes internationaux, et notamment d’Harri Kullas qui n’est finalement pas venu, car il s’est fracturé la clavicule. Quelques pilotes Allemands et Italiens nous ont demandé si on autorisait les tear-off à Sommières. On a regardé au niveau des épreuves du championnat de France, et il fallait un système de récupération. Vu qu’il y avait beaucoup d’étrangers qui n’étaient pas encore au point avec ce système, on s’est dit qu’on allait autoriser – exceptionnellement – les tear-off sans récupérateur cette année. L’année prochaine, on sera obligé de passer à la réglementation fédérale.

Est-ce qu’on a une aide de la part de la FFM pour l’organisation de l’Inter de Sommières ?

Oui. Chaque manifestation nationale qui est organisée sur le territoire perçoit une aide de 1 650€ de la part de la fédération Française de Motocyclisme. Mais bon nous, derrière, on paye l’inscription au calendrier Européen à la FIM – en zone Européenne. On verse une inscription pour figurer au calendrier, qui est de 2 100€ [rires]. L’inscription au calendrier Français est gratuite, heureusement.

En tant que président de club, et si on te donnait carte blanche pour réclamer quelque chose à FFM, tu réclamerais quoi ?

Honnêtement, je ne sais même pas. J’estime que notre club est assez autonome, on est capable d’organiser nos épreuves comme on le souhaite et de façon indépendante.

Ça conforte l’idée que je m’étais faite, qui consiste à penser que beaucoup de clubs n’attendent plus grand chose de leur propre fédération.

Ça, je le dis et le redis. On est obligés de faire avec la FFM car c’est elle qui délivre l’autorisation et donne le feu vert pour l’organisation des épreuves. C’est aussi elle qui vient sur le site pour vérifier que la sécurité est respectée au niveau du circuit. Là, elle fait bien son travail, mais sur l’organisation d’une épreuve… Nous, on n’a pas tellement besoin de la FFM pour organiser notre épreuve. Cette année, on a été surveillé par la Fédération sur l’épreuve. Le président de la commission Motocross – Jean Pierre Forest – m’avait appelé en amont car il s’inquiétait de n’avoir que très peu de pilotes engagés en MX1, et il voulait savoir combien on en avait nous. Je lui ai dit qu’on avait 35 pilotes MX1, et voilà. C’était la vérité. Il se demandait pourquoi il y avait peu de pilotes engagés à Lacapelle, hormis les tops pilotes qui étaient prévus.

Il n’y avait pas de pénurie de pilotes dans le Gard, le 18 Février dernier.

Et ta réponse à cette question, c’est quoi ?

Je pense que les pilotes qui auraient souhaité participer n’y vont pas sans prime de départ, car quand ils sont presque sûrs de ne pas faire dans les 10 premiers, ils savent qu’ils ne vont pas gagner d’argent. Chez nous, l’engagement est gratuit. Tout est à la charge du club au niveau des pilotes Inter’. On prend en charge la location du transpondeur, on paye les primes d’arrivées. Sur une épreuve de l’Elite, il faut payer 120€ d’inscription et rien que ça, ça commence à compter pour un pilote.

Donc, en plus de leur mettre de jolies primes d’arrivées, tu leur enlèves quoi, 150€ de frais ?

Oui.

J’entends quand on me dit qu’il n’y a pas que l’aspect financier qui compte. Finalement, ça va dans le sens de ce que je pense. Quand les pilotes ont l’impression d’être des vaches à lait, ils lâchent l’affaire. Quand ça paye un minima ou que ça ne leur coûte pas trop cher, ils viennent …

Bien sûr. 120€ l’engagement ? Je trouve que c’est très cher. Les primes d’arrivées de l’Elite ne sont pas énormes non plus. Si tu regardes sur le cahier des charges de l’Elite, c’est moitié moins que ce que nous on donne, quasiment. Après, il faut aussi rajouter qu’il y a des primes pour les catégories Espoirs et Juniors en plus du MX1 et du MX2.

Pour moi, c’est totalement aberrent de demander aux clubs organisateurs d’endosser autant de responsabilités. Rien que si on parle du budget que représentent les primes; il est vraiment conséquent pour les 4 catégories. Il n’y a que quelques clubs en France qui peuvent se permettre d’accueillir un plateau Elite et en finalité, ces primes ne sont même pas intéressantes pour 80% du plateau. À quel moment la FFM intervient ?

À l’époque, il y avait le championnat de France MX1, et le championnat MX2, tout n’était pas regroupé. On avait plus de 100 pilotes à chaque fois, des qualifications, tout ça. Les frais d’engagements n’étaient pas chers et les primes représentaient quelque chose de l’ordre de 48.000€ à l’époque. Les clubs organisateurs ont gueulé, ils ont dit que ça coûtait trop cher et de là, ils ont réduit les primes, encore et encore. En 2016, ils étaient à 25.000€ de primes pour tout le plateau – MX1, MX2, Espoirs et Junior . En 2017, quand on a décidé de faire notre Inter’, on a pris les primes du championnat de France – ces 25.000€ – et on a décidé de les donner aux 40 pilotes de la catégorie Internationale. Ça a commencé comme ça, et on augmente petit à petit. L’année prochaine, on augmentera encore les primes pour inciter les pilotes à venir.

Il y avait de belles primes en jeu à Sommières.

On a parlé de la Subvention FFM. Est-ce que Sommières reçoit des subventions territoriales, départementales ? La question finalement, c’est comment on finance cet inter’ de Sommières ?

Ça commence par les demandes d’aides au niveau de la communauté de commune, du département et de la région. Quand tu dis que tu organises un cross inter, au niveau département et région, ça fait une épreuve internationale et ça ramène des gens en Occitanie, dans le Gard. Vis à vis des élus, c’est quand même intéressant pour eux, pour faire parler de la région. On demande donc ces aides à partir de la mi-septembre, on a la réponse fin décembre ou début janvier. Ces aides ne sont pas énormes, mais ça aide à payer les secouristes, l’assurance, tout ça. Ça pourrait être plus, entre toi et moi. Ce qui nous aide pas mal, c’est aussi le démarchage des entreprises et commerçants pour venir remplir notre programme. On va les voir, on leur propose nos encarts, on leur montre nos tarifs et ils adhèrent, ou non. On arrive à récolter pas mal de budget avec ça.

J’imagine qu’on arrive quand même à être rentable, sinon l’épreuve n’existerait pas. Il faut combien de spectateurs pour que l’Inter de Sommières soit rentable ?

Pour couvrir les frais, il faut faire 2.500 entrées payantes. Cette année, on a non seulement fait mieux que l’an dernier, mais on a aussi fait notre plus grosse manifestation en 57 ans d’existence du club. Les recettes de ces épreuves, on les réinvestit ensuite. On est en train de refaire toute l’électricité de la tour de contrôle, des buvettes, on doit tout remettre aux normes. Il faut mettre de l’électricité dans le parc coureur pour éviter les groupes électrogènes aussi. De gros investissements vont être réalisés prochainement. On souhaite aussi – pour la ré-homologation du circuit – modifier un peu le départ pour que les pilotes reviennent du côté de la tour de contrôle en début de course, pour qu’on puisse les voir sur le bas du circuit plutôt que de partir dans le sous bois en haut. Pendant 30 secondes après le départ, il n’y a plus rien pour le public, et on veut pouvoir changer ça.

Ce rapport de clôture de la FFM, est-ce que c’est vécu comme une pression supplémentaire par les clubs organisateurs ?

Non. Je pense que le rapport de clôture est une obligation pour faire un état de ce qu’il s’est passé le jour de la manifestation. Ça permet au club de dire ce qu’il pense aussi. Ce sont simplement des gens qui font des réunions et donnent leur compte-rendu. Pour clôturer la manifestation, c’est le moyen le plus efficace, il n’y a pas de pression de ce côté-là. Il faut valider le rapport de clôture pour que la FFM te verse la subvention. Selon moi, c’est normal de faire ce rapport, car la fédération s’appuie là-dessus pour savoir combien de spectateurs étaient présents, combien de pilotes sont venus, ce qui peut être amélioré avec le chronométrage ou le contrôle technique. Il y a de nombreux rapports dans ce document, dont celui du directeur de course, du président du jury, c’est quand même intéressant. Quand tout se passe bien, il n’y a pas de problèmes !

Vous étiez nombreux à venir à Sommières, le 18 Février dernier.

Je ne vais pas te demander ton âge, mais j’imagine que d’ici 10 ans, tu auras autre chose à faire. On en a un peu parlé au début de notre entretien. Quelle est la dynamique pour le futur au sein du Motoclub Sommiérois ? Est-ce que la relève arrive ?

Je vais te dire franchement, j’ai 70 ans. Depuis l’année dernière, je dis aux membres du bureau – on est 14 – qu’il faut prévoir ma succession, car je ne suis pas éternel. Il faut trouver quelqu’un pour me replacer, c’est une certitude. Le problème, c’est que c’est tellement de travail et que ça prend tellement de temps … Depuis le mois de septembre, c’est tous les jours et le soir jusqu’à 10h sinon minuit à l’approche de l’Inter. C’est du boulot de paperasse, d’engagement, de préparation du programme.

Dans le fond, tu fais ça parce que tu as la passion et l’amour du sport. Les jeunes doivent aussi avoir cette même passion, et ce même amour du sport.

Moi, c’est plutôt une passion pour le club. Ça fait 40 ans que je m’en occupe et tous les gens disent que l’évolution et si on en est là aujourd’hui – sans vouloir me jeter des fleurs – c’est grâce à moi. On est quand même propriétaire d’une quinzaine d’hectares de terrain, et ce n’est pas en ayant une gestion olé olé de l’association qu’on y arrive. Petit à petit, on emmagasine de la trésorerie, on achète des terrains, des engins, il y a tout un travail à faire et du sérieux à avoir pour organiser et gérer un club comme le notre. Ça représente un patrimoine important. Quand tu regardes la superficie qu’on a dans la région où on est, proche de la ville, ça pourrait intéresser plus d’un promoteur …

En tant que président de club, quel bilan on fait de cette édition 2024 de l’International de Sommières ?

Je suis entièrement satisfait de cette manifestation. Je dois avouer que tous les pilotes sont très sympas quand on les côtoie physiquement. Ils ne se prennent pas trop la tête et sont abordables. C’est un milieu très enrichissant avec des pilotes très sympas.

Pour l’anecdote, quand on voit Romain gagner la dernière finale, et pas Seewer, on dit ouf ? [rires].

Oui, on dit ouf [rires]. Après, ça ne m’aurait rien fait de lui donner la prime à Jeremy ! Quand on voit que Romain finit devant Jeremy à la superfinale, on économise quand même plus de 4.000€ [rires]. Romain est parti avec 5.300€ et Seewer avec 5.000€, ce n’est pas trop mal quand même. Ils auraient pu faire course d’équipe ensemble, Romain aurait pu laisser passer Jeremy et partager le bonus ! Ils ne l’ont pas fait. Ce sont des compétiteurs, ils veulent gagner les manches.

Les coulisses de l’International de Sommières avec Gérard Forner
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