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Une course, une histoire – Ludovic Macler


Une course, une histoire”; c’est une rubrique sans prétention qui a pour objectif de vous permettre de replonger dans les moments les plus marquants des carrières de vos pilotes tricolores favoris. Amateur d’anecdotes ou d’histoires insolites, on fouille dans des souvenirs, parfois lointains …

Pour ce huitième volet, Ludovic Macler y va de ses petites anecdotes. Bien connu du plateau Français, Ludovic est un des rares pilotes Français à travers l’Atlantique pour aller se mesurer aux cadors du Supercross US ces dernières années; objectif, décrocher la qualification en finale. Objectif atteint par 4 reprises en 2020. En France, Ludovic anime les finales du SX Tour et le garçon n’est pas prêt d’oublier son premier podium à domicile – à Amneville – en 2019. French touch.

Ludovic Macler: “On est en 2019, aux USA, pour le championnat de Supercross US à San Diego. J’arrive au stadium le vendredi et la piste me semble parfaite. C’est ma troisième et dernière épreuve de supercross pour cette saison-là et je ne me suis pas encore qualifié en finale. Finale que je manque à Anaheim 2 et Oakland mais je le sens, je vais y arriver.

Samedi, pour le jour de l’épreuve, ils annoncent de la pluie du matin au soir. C’est une première en Supercross dans la boue pour moi et en plus, en SX US. Je sais que ça va être compliqué mais d’un côté, je trouve ça fun quand même.

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Ils retardent les essais avant de les annuler, on part directement pour la séance chrono. Je fais monter un pneu sable pour rouler dans la boue devenue liquide et c’est parti.

Les conditions sont catastrophiques mais je surfe plutôt bien sur cette piste incroyable, je commence à me lâcher, le pneu sable accroche grave et je me lance sur le gros triple et le saut d’arrivée. J’ai fait la pole position de mon groupe, ce qui me donne le 6ème temps aux chronos combinés en SX US 250.

Lors de la manche qualificative, je rentre 3ème derrière Dylan Ferrandis et Adam Cianciarulo. Je réalise un départ correct et je joue la sécurité, je pilote coulé, debout sur les repose-pieds. Je me qualifie directement pour ma première finale de Supercross aux USA !

En finale, je loupe mon départ mais la piste devient rapidement collante, très collante, et les Américains galèrent, plus que moi. Je double Colt Nichols à l’intérieur, il porte la plaque rouge de leader du championnat. À deux tours de la fin, alors que je suis en 9ème position avec des pilotes moins rapide que moi dans cette boue, je me dit que je peux gagner au moins deux positions mais ma Kawasaki en décide autrement, l’embrayage colle et c’est fini pour moi.

Je termine 21ème suite à mon abandon. En 2020, je participe à 6 épreuves du championnat et me qualifie pour 4 finales, dans des conditions normales cette fois-ci.

Plus tard, en décembre 2019, on se retrouve au Supercross d’Amneville, c’est ma course à domicile. J’adore cette épreuve mais je ressens toujours cette pression supplémentaire car mes partenaires sont présents, et mes amis aussi.

Le vendredi, je réalise une bonne demi-finale et je signe une 9ème place en finale.

Le samedi, je passe à nouveau directement le cap de la qualification pour la finale. Avant le départ, on attend tous dans un couloir dans un vent glacial d’hiver. Je suis seul avec mon mécano. D’un coup, un ami à moi arrive – Lucas – et me dit “Ludo, roule comme à la Carrière”. La carrière, c’est une piste très sablonneuse praticable quand il pleut, j’y roule souvent l’hiver pour garder la forme car en Lorraine, la météo n’est pas vraiment de notre côté.

Je prend un mauvais départ en finale mais je roule très détendu, la petite piste d’Amneville s’est comme transformée pour moi et je m’y sent comme à la Carrière. Je roule sur la pointe des pieds, je saute dans les whoops, je fais des dépassements sur les meilleurs pilotes du championnat, je profite aussi de faits de course et je me retrouve en 4ème position dans la roue de Fabien Izoird et Adrien Escoffier.

Après quelques tours, je double Adrien, oui, je suis désormais 3ème à la maison et le public est en folie. Je tente une attaque sur Fabien, léger contact, mais l’expérience de la Kawasaki #871 parle, Fabien me tient tête . J’attaque, mais je réalise aussi que je vais signer mon premier podium en SX1, il est donc temps d’assurer pour les trois derniers tours; la piste est défoncée, ça devient de plus en plus compliqué à enchaîner.

Je garde ma place et je fais hurler le Galaxie d’Amneville. C’était magique.”

Une course, une histoire – Ludovic Macler
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