Interviews

Calvin Vlaanderen “j’ai fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là”

Un communiqué Yamaha (adapté)

Originaire de la ville du Cap, en Afrique du Sud, et résidant depuis longtemps aux Pays-Bas, l’histoire de Calvin Vlaanderen est celle d’un garçon déterminé, résilient, qui poursuit un rêve de longue date. Sud-Africain de naissance, Calvin Vlaanderen a immigré aux Pays-Bas à l’âge de 15 ans pour poursuivre ce rêve et devenir l’un des meilleurs pilotes du monde dans un championnat principalement dominé par les européens.

Calvin est l’un des rares garçons en provenance d’Afrique du Sud ayant réussi à déjouer les pronostics. Ce qui le distingue des autres pilotes non-Européens qui se sont aventurés sur le mondial avant lui, outre son éthique de travail, sa détermination et le talent naturel dont il a rapidement fait preuve un guidon entre les mains, c’est un coup de chance du destin sous la forme d’un passeport néerlandais. “Je suis né et j’ai grandi au Cap, en Afrique du Sud, et j’ai déménagé aux Pays-Bas à l’âge de 15 ans pour poursuivre ma carrière dans le motocross. Mon père est un Néerlandais né en Afrique du Sud, ce qui fait que je suis moitié Néerlandais. J’ai obtenu un passeport néerlandais vers l’âge de quatre ans. Quand on était plus petits avec mon frère Damon, mon père nous a dits, qu’il nous achèterait une PW50 lorsqu’on serait capables de rouler à vélo sans les stabilisateurs. Le jour où on a réussi, il nous a acheté une PW50 et on a pris la direction du parc pour aller faire de la moto“.

Calvin (G), sa sœur Tamsyn et son jumeau Damon

Dès lors, Calvin est devenu accro et le garçon a rapidement pris ses marques au fil des années et des entraînements. En compétition, les victoires lui deviendront rapidement familières. En repensant à certains des plus beaux moments de sa carrière, il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. “Gagner une manche du championnat du monde junior en 2013 a été un moment important pour moi. J’ai terminé deuxième de l’épreuve ce week-end-là. Bien sûr, il y a aussi mes deux victoires en Grand Prix en Indonésie et en Sardaigne, qui ont été vraiment spéciales.”

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

La dernière des victoires évoquées par Calvin, dans le sable de Riola-Sardo en 2022, est peut-être la plus mémorable de ses succès. Un week-end qui restera marquée à vie, le pilote sud-africain remportant sa toute première victoire en catégorie reine en signant un doublé au guidon d’une 450 YZ-F privée du team Gebben Van Venrooy Yamaha, team qui a cessé son activité au terme de la saison 2023. Cependant, et bien que cette victoire soit l’une des plus importantes de sa carrière, Calvin n’en oublie pas que le parcours pour en arriver là n’a pas été simple.

“Lorsque je suis monté en catégorie MXGP en 2020, mon objectif principal était de parvenir a dégoter un guidon d’usine le plus rapidement possible, mais je n’ai pas fait une bonne première saison. Je suis quelqu’un d’assez réaliste même si je sais ce dont je suis capable et quelles offres je devrais pouvoir espérer de la part des équipes. Fin 2020 en tout cas, je savais que je ne méritais pas d’être engagé dans un team Factory”.

En 2021, Calvin a montré qu’il avait progressé, décrochant son premier top 5 en catégorie MXGP. L’offre factory ne s’est pourtant pas présentée. “C’est toujours dans un coin de ta tête, tu veux pouvoir prouver que tu es assez bon pour être un pilote d’usine. J’avais l’impression d’avoir prouvé que c’était le cas en 2021, alors c’était difficile d’attendre une offre qui ne s’est finalement pas présentée. C’est quelque chose que j’ai dû encaisser mentalement, et que j’ai dû accepter.”

Au lieu de se laisser abattre, Calvin a surmonté sa déception et a trouvé une nouvelle motivation. Il est resté concentré, a travaillé sans relâche et a de nouveau gravi les échelons au cours des saisons suivantes. “J’ai simplement mis la tête dans le guidon et j’ai continué à travailler dur, à aller de l’avant. Je me suis concentré sur le fait de progresser, et c’est que c’est ce que j’ai fait ces dernières années. Chaque année, j’ai progressé et j’ai terminé plus haut dans le classement. Je savais qu’un jour, mon heure viendrait et que j’aurais un guidon d’usine. C’est le cas aujourd’hui, et c’est avec un guidon d’usine que je pense pouvoir devenir champion du monde”.

Une domination sans précédent dans le sable de Sardaigne, en 2022

Ils sont nombreux à rêver d’un guidon d’usine, mais seul un faible pourcentage de pilotes se verra un jour atteindre ce Graal, en particulier dans la catégorie reine. “Je pense que le tournant pris en 2021 est dû à plusieurs choses. On avait amélioré la moto, mais je pense aussi que mentalement, et avec une saison en plus dans les jambes, tu es plus mature. En 2020, je sortais d’une blessure et j’avais intégré une nouvelle structure. Ils étaient nouveaux sur le mondial MXGP, donc ils n’avaient pas beaucoup d’expérience, et moi non plus car j’étais également un rookie en 450. Je suis resté avec cette équipe et nous avons tous travaillé dur; en 2021, j’ai fait un bon hiver et je me sentais bien sur la moto. Je savais à quoi m’attendre, alors que lors de ma première saison en 2020, il y avait beaucoup à apprendre.”

En persévérant, en apprenant de ses échecs et en s’améliorant à chaque saison, Calvin a finalement décroché sa place dans l’équipe Monster Energy Yamaha pour la saison 2024. “Pour moi, l’équipe derrière le pilote est vraiment importante. Oui, c’est le pilote qui fait tout le travail sur la piste, mais l’équipe fait tout le travail en dehors de la piste. La confiance joue donc un rôle très important. Il est important de faire confiance aux personnes avec lesquelles tu travailles, ainsi qu’aux connaissances et à l’expérience qu’elles apportent au sein du team. J’ai l’impression que ces points constituent la plus grande différence entre un team privé et un team usine, et c’est là que j’ai fait un grand pas en avant cette année.”

Malgré son nouveau statut de pilote Factory, Calvin Vlaanderen n’a pas perdu sa modestie. “Je ne suis pas seulement fier de ce que j’ai accompli et d’ailleurs, je ne dirais pas que mes résultats sont ce dont je suis le plus fier quand on me le demande. Je suis bien plus fier de qui je suis, et du chemin que j’ai parcouru. Venant d’Afrique du Sud, j’ai grandi très loin de chez moi et j’ai fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là.”

À l’approche de la nouvelle saison, Calvin a connu un léger contretemps à l’intersaison et sa préparation s’en est retrouvée impactée. L’officiel Yamaha n’est cependant pas inquiet pour le déroulement de sa saison à l’heure de partir pour l’Argentine pour participer au premier GP de la saison.

“À cause d’une petite blessure, je ne suis pas encore à 100%. Je n’ai participé qu’à une seule course d’intersaison mais je ne suis pas trop inquiet. Il n’est pas nécessaire de participer à trois ou quatre courses avant le début de la saison de mondial. Le championnat lui-même est suffisamment long. Je suis content de cette course à Lierop, où j’ai terminé deuxième derrière Jeffrey Herlings. J’ai pu tester ma Yamaha dans des conditions de course.”

Désormais pilote d’usine aux côtés de Maxime Renaux et Jago Geerts, Calvin Vlaanderen sait qu’il dispose désormais du meilleur package pour partir à la conquête des victoires, et d’un potentiel titre mondial. L’opportunité s’est enfin présentée, et le sud-Africain est bien déterminé à la saisir à bras le corps.

Calvin Vlaanderen “j’ai fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là”
Retour