Cameron McAdoo serre les dents depuis la chute collective de Detroit car le garçon s’est blessé au genou et fracturé le tibia, en plus de connaître un malencontreux “incident” qui le verra finir la finale à la fraîche. L’entraînement est réduit à son strict minimum depuis lors, et l’officiel Kawasaki Pro Circuit ne pensait pas repartir de Daytona avec un nouveau podium et surtout, un seul petit point de retard sur la plaque rouge détenue par Max Anstie. Micro.
Cameron, comme certains, tu n’as pas pris part au tour de reconnaissance avec la finale. Pourquoi ce choix ?
Je ne voulais pas que mes pneus soient recouverts de boue. J’ai parlé avec les gars de mon équipe avant la finale, et je savais que l’organisation avait refait l’appel des triples, qu’ils avaient refait les intérieurs dans quelques virages. Très honnêtement, je n’ai jamais pris part à un tour de reconnaissance en voyant un truc particulier qui m’aurait fait me dire “je dois absolument prendre cette trace dans le premier tour !”. Quoi qu’il en soit, il faut attaquer à fond dès le premier tour peu importe les conditions ou la piste parce que c’est comme ça que tu as une chance d’être devant. Le départ était vraiment très important ce week-end, donc j’ai fait ce choix, ça a été un choix payant pour moi.
Ton coéquipier Seth Hammaker revenait en fin de finale. Tu savais que c’était lui ?
En fait, je pensais que c’était Haiden qui était derrière moi pendant toute la manche. Je sentais que quelqu’un revenait, je jetais un coup d’œil à chaque tour pour voir l’écart entre nous. Je savais aussi combien de tours il me restait à boucler avant le drapeau à damier. J’ai fait deux grosses erreurs dans le long enchaînement. La première, quand Tom m’a doublé, et la seconde un tour plus tard. Après ça, je savais qu’il fallait vraiment que je fasse de bons tours, que je sois plus régulier. Tom avait vraiment un bon rythme dans certaines sortions de piste, pas seulement dans ce fameux enchaînement où je me suis loupé, mais aussi quelques traces ici et là, ce sont des choses que j’ai pu voir en le suivant.
Je sentais que quelqu’un revenait – Seth, du coup – et je n’étais pas vraiment à l’aise avec l’idée de le voir se rapprocher autant de moi en fin de manche. C’est drôle parce qu’après l’arrivée, on s’est parlé et Seth était vraiment super content. Je lui ai demandé si Haiden était tombé, il ne savait pas et il s’en foutait pas mal [rires]. Moi, je pensais que c’était Haiden qui était derrière moi pendant toute la course, ça prouve quand même qu’on se concentre vraiment plus sur ce qu’il se passe devant. Bravo à Seth, il a bien roulé ce samedi.
“Dans le premier virage à Detroit, ma jambe s’est coincée entre ma moto et celle de Seth. Je me suis fait une mauvaise hyperextension de la jambe et ça m’a endommagé le genou. J’ai une fracture sur le haut du tibia. Je me suis bien amoché le genou mais heureusement, on a eu trois semaines de repos après l’épreuve […]” confiait Cameron à Lewis Phillips de VitalMX, au soir de Daytona.
Tu n’as plus qu’un seul point de retard sur Max Anstie au championnat. Tu as terminé second à Arlington et second ici. C’est du positif pour les semaines qui viennent ?
On doit tous faire du mieux possible à chaque fois qu’on roule. On a seulement quoi, neuf ou dix épreuves à disputer cette saison ? Il faut vraiment maximiser ses points à chaque course. Après ma 15ème place de Détroit, je ne me serai jamais dit que j’allais être à un point de la plaque rouge après le troisième round de la saison, c’est une certitude. Mais c’est comme ça dans cette catégorie, et c’est comme ça dans ce sport. Il y a vraiment beaucoup de gars rapides en 250, qui peuvent être devant, gagner, ou avoir la vitesse pour jouer la gagne. Je suis vraiment content d’être dans cette position au championnat car je pensais que ça me prendrait bien plus de temps pour sortir du trou, et revenir dans la course au titre. J’espère pouvoir continuer sur cette bonne lancée.
Tu as roulé ici à l’époque des amateurs, via la compétition RCSX. Le tracé est différent mais cette expérience via les courses RCSX, tu penses que ça t’aide sur ce type de piste ?
Je n’ai roulé qu’une fois à Daytona lors du RCSX mais c’était une course très importante pour moi. C’était plus où moins la première fois que je rencontrais du succès chez les amateurs. À l’époque, Mike Alessi vivait à Club MX en même temps que moi. J’ai parlé à son père – Toni – et au propriétaire de l’équipe Motoconcepts et ils ont vu que j’avais du potentiel et que j’étais rapide, alors ils m’ont autorisé à utiliser leur semi-remorque pour l’épreuve. Ils m’ont donné des pneus neufs, c’était dingue pour moi. Je me suis battu comme un fou avec Austin Forkner lors de la finale 450 à l’époque. J’avais pris un bon départ car j’étais en 450 et lui, il roulait en 250 mais évidemment, il avait une 250 très préparée …
Beaucoup de gens ont parlé de moi suite à ça car ils se demandaient qui j’étais, car je n’étais personne à l’époque. Je payais encore mes propres paires de lunettes à cette période là et cette épreuve a été un vrai tournant dans ma carrière, car c’était la première fois que je rencontrais du succès chez les amateurs. Daytona, c’est vraiment un endroit spécial pour moi car l’année suivante, j’ai signé mon premier contrat factory pour être pilote remplaçant au sein de l’équipe Geico Honda, à Daytona justement. L’année suivante, quand j’ai de nouveau roulé ici, j’ai été en mesure de gagner. C’est un endroit qui m’est cher, c’est ici que j’ai pu commencer à gagner ma vie en roulant.
Quel conseil tu donnerais aux jeunes qui, comme toi, participent à ce RCSX à Daytona ?
Le meilleur conseil que je pourrais donner aux jeunes, c’est de prendre du plaisir en faisant de la moto. C’est vraiment le plus important. Quand j’étais jeune et chez les amateurs, je prenais vraiment beaucoup de plaisir avec mes parents, on appréciait tous les moments qu’on passait ensemble et venir ici, c’était vraiment cool car ça nous permettait de rouler à Daytona. Prenez du plaisir et profiter de chaque instant, ce serait mon conseil.
Cameron McAdoo n’a pas que des bons souvenirs à Daytona, comme ici, en 2021
