MXGP & Europe

La fédération Portugaise bannit l’électrique en compétition


La Stark Varg va prendre d’assaut de nombreux championnats nationaux en 2024, mais pas les championnats Portugais.

La Fédération Portugaise a tranché sur la question de l’éligibilité des machines électriques sur ses compétitions nationales mais aussi régionales, et a décidé de bannir ces dernières. Des raisons de sécurité des pilotes, des commissaires et des spectateurs ont été évoquées, ainsi que le manque de connaissances sur ces machines d’un nouveau genre.

Face à l’arrivée de la Stark Future – qui voit désormais une Honda CR-E arriver dans son rétroviseur – certaines fédérations font blocus. C’est aussi le cas de quelques constructeurs bien connus, qui ont empêché à la firme d’intégrer l’association des constructeurs, et donc de prétendre à pouvoir s’aligner sur le mondial. Sebastien Tortelli – en charge des compétitions chez Stark Future – nous en avait parlé en octobre dernier.

FMP – Fédération Portugaise de Motocyclisme: “Dans une décision basée sur la sécurité des pilotes, des bénévoles, des inspecteurs et du public, et suivant les directives de la Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM) à ce sujet, la Fédération Portugaise de Motocyclisme (FMP) a décidé d’interdire les motos électriques de toutes les compétitions nationales et régionales en Motocross et en Supercross pour la saison 2024.

Cette décision a été prise sur les critères suivants:

1- Pour la sécurité des pilotes et de la moto: pour répondre aux exigences de sécurité demandées par la FIM, exigences que nous avons adoptées, il serait nécessaire d’installer et d’adapter des nouveaux systèmes pour assurer la sécurité des pilotes. Systèmes qu’il n’est actuellement pas possible d’installer sur tous les modèles. À savoir l’installation d’un coupe-circuit sur le guidon de la moto relié au poignet du pilote, ou l’installation de deux LED sur le côté de la moto qui indiquent si, en cas de chute, il y a un risque d’électrocution pour un intervenant.

2- Pour la sécurité des commissaires de piste et des officiels : en cas d’électrocution, le risque de blessure grave ou de décès est réel, et est encore plus élevé dans le cas des véhicules de classe B, ce qui oblige les commissaires de piste à s’équiper d’équipements de protection individuelle spécifiques, comme le prévoit la FIM.

3- À cause des risques d’incendie : un risque réel, qui peut se produire dans un certain nombre de circonstances. Dans ce cas, même en utilisant des extincteurs spécifiques pour les batteries lithium-ion, il serait très difficile de maîtriser l’incendie de la même manière que sur une moto équipée d’un moteur thermique.

4- Pour préserver l’égalité des performances : plusieurs marques proposent – sur leurs modèles – la modification à distance et instantanée de la puissance délivrée, par des moyens tels que des applications pour smartphone. Dans des catégories qui, comme on le sait, sont limitées à une certaine cylindrée, une moto électrique pourrait facilement, en appuyant sur un bouton, dépasser les paramètres d’équivalence des moteurs thermiques.

Toujours en termes de performances, il faut tenir compte des différences qui existent en termes de puissance délivrée. Un moteur électrique délivre la puissance au sol immédiatement, rendant tout le couple disponible dès l’ouverture de la poignée de gaz, contrairement aux motos thermiques où la puissance et le couple sont délivrés plus progressivement. Cela donnerait un avantage significatif immédiat lors de la sortie de grille au départ et, sur les pistes présentant certaines caractéristiques (sur les surfaces plus dures), il y aurait toujours cet avantage en termes de performance par rapport aux motos thermiques.

5- Les connaissances techniques sont insuffisantes : à l’heure actuelle, nous ne disposons pas de connaissances techniques suffisantes sur ce type de motos pour nous permettre d’intégrer des modèles électriques dans les compétitions de Motocross et Supercross tout en garantissant une sécurité totale pour toutes les personnes impliquées, ni l’équité sportive.

La FIM a préparé deux documents (disponibles en ligne) avec quelques lignes directrices sur ce type de véhicule, que vous pouvez consulter pour avoir une idée plus concrète de tout ce qui doit être pris en compte lors de la participation des motos électriques aux compétitions :

Procédures de la FIM pour les motos électriques

Directives et régulations FIM concernant les motos électriques

La FMP continuera à travailler avec la FIM pour l’intégration future des motos électriques dans les compétitions de Motocross et de Supercross, si possible dès 2025.”

En 2023, la VARG avait fait ses débuts en championnat de France, et notamment sur le SX Tour, le MXF ou encore le National 450 (ici, une pige avec Karl Barbarit à Lauzerte)

La fédération Portugaise bannit l’électrique en compétition
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