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Dylan Ferrandis “j’ai prouvé que je suis encore capable de rouler dans le top 5”

Interview: Jonathan McCready

Il n’y avait qu’un seul pilote non-factory dans le top 10 de la finale 450 d’Anaheim 1 ce samedi: Dylan Ferrandis. Signé – sur le tard – au sein de l’équipe Phoenix Racing Honda à l’intersaison, notre pilote Français débute sa saison 2024 avec un beau top 5 dans l’enceinte de l’Angel stadium et face a un plateau colossal. De quoi débuter la nouvelle saison sur de bonnes bases et dans de bonnes dispositions. Notre confrère Jonathan McCready s’est entretenu avec un Dylan satisfait au terme de cette première soirée de la saison; y’a plus qu’à. Micro.

Dylan, tu termines 5ème à Anaheim 1. Compte tenu de la courte préparation, tu dois être plutôt content ?

C’est génial même. Je suis très content. L’hiver a été court car ce deal s’est vraiment finalisé sur le tard. Tout le monde travaille dur, et là on voit que ça en vaut la peine. Finir 5ème pour ma première course avec le team Phoenix Racing, c’est top. Je suis très content, fier de tout le monde. On va construire sur ces bases pour la suite de la saison.

Tu dirais que tu en es où dans le développement de ta moto à ce stade ?

Je me suis vraiment bien senti ce soir, mais je pense qu’on est encore assez loin de ce qu’on est capable de faire. On peut encore beaucoup progresser de ce côté là. Comme je l’ai dit, l’hiver a été court et de nombreuses pièces sont arrivées très tard, juste avant Anaheim 1. Je suis confiant car je sais que de ce côté-là, on peut faire mieux. On va continuer à aller de l’avant, mais commencer l’année de cette façon, c’est très positif.

Est-ce que la moto a réagi exactement de la façon dont tu t’attendais ce soir ?

Oui. J’ai toujours voulu rouler sur Honda, avec raison. J’ai toujours pensé que c’était la meilleure moto et j’ai pu le voir ce soir. Cette moto se pilote vraiment facilement. Je ne me suis pas fait la moindre frayeur lors de la finale, je n’ai pas fait de grosse erreur, la moto se pilotait facilement et c’est exactement ce que je recherchais donc je suis content d’avoir fait ce choix.

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Un top 5 pour ouvrir la saison 2024; c’est de bon augure

Avec la Yamaha, tu n’es jamais vraiment parti devant. Ce soir, tu es bien sorti de la grille et tu étais dans le bon groupe. Ça fait la différence ? 

Je me plaignais de la puissance de la Yamaha. Je pense que la puissance de cette Honda me convient mieux. J’ai pris de bons départs toute la journée même s’il n’était pas parfait en finale. Je ne dirais pas que j’ai fait une erreur, mais j’aurais pu faire un peu mieux. Je suis quand même mieux parti que ce que je faisais d’habitude avec la Yamaha …

Cette envie de rouler sur Honda, ça vient d’où ? De Sébastien Tortelli et Mickael Pichon à la fin des années 90 ?

Mon envie de rouler sur Honda est arrivée plus tard que ça mais je me souviens quand ils sont venus ici, c’était cool de les suivre. Sébastien se battait contre Carmichael pendant l’outdoor et c’était super de pouvoir regarder. Pour moi, cette envie est arrivée en 2021 quand je me suis battu contre Ken Roczen sur l’outdoor, et même en Supercross contre les pilotes Honda HRC. J’étais jaloux de voir comment leur moto se comportait par rapport à la mienne et c’est pourquoi je rêvais de pouvoir rouler sur Honda.

Tu n’es plus dans une équipe factory cette année. Est-ce que tu penses que ça va rajouter une charge de travail au niveau du testing où au contraire, simplifier cet aspect-là ?

Team Factory, pas factory. Honnêtement, aujourd’hui, j’ai un peu de mal à savoir ce que ça veut dire. Les gars de l’équipe Phoenix Racing sont vraiment intelligents, ils ne comptent pas leurs heures de travail et ils font tout pour performer. Je pense que c’est plus important que d’avoir le cachet ou les pièces factory. Quand tu es entouré de gens compétents qui travaillent dur et qui veulent améliorer leur moto tous les jours, c’est ce qui compte et c’est pourquoi je suis dans cette équipe. Je suis fier de travailler avec eux, et fier qu’on ait pu montrer ce soir qu’on n’a pas besoin d’être sur une moto factory pour répondre présent. Il faut les bonnes personnes, faire les bons choix concernant la moto et tordre la poignée.

Quand tu étais chez CLS Kawasaki, tu côtoyais Jett qui était encore très jeune. Maintenant, c’est le pilote à battre. C’est bizarre de le voir à ce niveau désormais pour toi ?

C’était un peu étrange il y a quelques mois de ça, mais plus maintenant. On connaît tous son talent et sa vitesse désormais. On s’entraîne ensemble en Floride, je le vois tous les jours à l’entraînement et j’étais convaincu qu’il allait gagner ce soir à Anaheim 1.

Dylan n’est pas sous le feu des projecteurs cette saison; tant mieux.

À l’intersaison, tu avais laissé savoir que si tu ne décrochais pas de guidon, tu allais prendre ta retraite. Ce n’est pas passé loin ?

Je n’étais pas franchement prêt à prendre ma retraite, mais plutôt à faire un break quitte à attendre la bonne opportunité. Je ne voulais pas non plus trop en faire pour décrocher un guidon que je ne voulais pas réellement avoir. Je voulais rouler sur Honda, je voulais rouler avec le matos de Factory Connection et c’est comme ça que ce deal a vu le jour. C’était le rêve pour moi. Si ça avait été sur une autre marque, ou avec un autre team, j’aurais peut-être décidé d’attendre et de voir la suite. Difficile à dire. J’ai toujours ce petit quelque chose en moi, et j’ai prouvé ce soir que je suis encore capable de rouler dans le top 5. Finalement, c’est une bonne chose de ne pas avoir pris ma retraite.

Tu as toujours pour objectif d’aller décrocher ce titre de champion de Supercross en 450 ?

Bien sûr. C’est l’objectif, le rêve. Si je n’avais pas cet objectif, je ne travaillerais pas aussi dur. C’est mon plus grand rêve, et mon plus gros objectif.

Tu n’as pas eu d’offres, où eu le moindre intérêt pour revenir en MXGP ?

Le Supercross et le Motocross aux USA, c’est vraiment le top et j’adore ça. Je ne sais pas si je serais un jour capable de revenir rouler en grand prix. C’est cool, j’aime le mondial, mais c’est juste différent. La vie aux Etats-Unis est vraiment plus simple en tant que pilote; ce qu’on ressent en roulant ici en Supercross c’est incroyable. Quand tu as goûté à ça, c’est difficile de t’en passer. Rouler à Lommel en hiver ne me manque pas mais je sais que ça fait partie du sport. Si tu ne t’entraînes pas dans des conditions difficiles, tu ne peux pas espérer gagner.

Dylan Ferrandis “j’ai prouvé que je suis encore capable de rouler dans le top 5”
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