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Guillem Farres “Chez Star Racing Yamaha, ils ne souhaitaient pas vraiment me garder”


L’histoire de Guillem Farres est pour le moins atypique. Alors que le garçon évoluait encore sur le championnat ADAC en 2022, un mystérieux samaritain lui ouvrira les portes du rêve Américain, et de l’équipe Star Racing Yamaha. L’annonce de l’arrivée du pilote Espagnol au sein de l’équipe Star Racing prenait tout le monde de court en 2022. S’il ne participera qu’à deux épreuves – en plus des Nations – cette année-là, Guillem entamera la saison d’outdoor 2023 en tant que pilote officiel de l’équipe Yamaha US. Malheureusement, et pris dans un accrochage collectif au départ d’une manche à Thunder Valley, le pilote Espagnol a vu sa saison 2023 se stopper de façon prématurée et Star Racing ne prolongera pas le garçon pour la saison 2024. Le potentiel de Guillem a toutefois retenu l’attention de Rockstar Energy Husqvarna, qui a signé ce dernier pour les saisons 2024 & 2025. Il fera ses débuts en Supercross dès le mois de février, sur la côte Est. Invité du dernier PulpMX Show, Guillem Farres est revenu sur ces deux dernières saisons; un récit pour le moins cocasse. Micro.

Guillem Farres – PulpMX Show #566: “En 2022, je roulais sur le championnat Allemand et ça se passait plutôt bien. Depuis quelques années et pour me payer mon essence et me faire un peu d’argent de poche en plus, je travaillais à côté de la moto. Cette année-là, je bossais dans un supermarché, j’emballais les courses des clients. Un jour j’ai reçu un message d’un inconnu qui m’a demandé si ça me dérangeait qu’il envoie mon numéro de téléphone à Gareth Swanepoel, qui est entraîneur chez Star Racing Yamaha. Je ne connaissais pas du tout ce mec. En Allemagne, c’était cool mais je sentais que les Allemands ne m’aimaient pas trop car j’étais le seul étranger, et je gagnais. Donc, ce mec me contacte pour donner mon numéro à Gareth, je lui dis “pas de soucis” et de là, silence radio pendant deux mois. Pendant ce temps, j’ai dégoté un guidon pour rouler sur le mondial MX2, j’étais super content mais après avoir filé mon numéro pour un potentiel guidon chez Star Racing, j’espérais encore pouvoir aller aux US. Dans le milieu de la moto, les gens parlent beaucoup donc je me suis dit que ce mec m’avait juste vendu du rêve. Finalement, mon téléphone a sonné un vendredi, c’était le mec en question qui m’a dit “tu penses pouvoir venir dans le Tallahassee lundi ?” [rires]. Ils voulaient que je vienne pour tester la moto pendant une semaine. J’ai tout booké le samedi, j’ai appelé mon père pour lui dire que je partais aux USA et j’ai dû lui expliquer pourquoi, et je suis parti le lundi suivant. Je n’étais jamais allé aux US de toute ma vie.

De base, je ne devais rester qu’une semaine. Les gars de chez Star m’ont dit qu’ils n’allaient pas me signer comme ça, qu’il fallait que je fasse des courses d’abord car je roulais plutôt bien à l’entraînement mais si je voulais rester aux USA, il fallait que je fasse des courses et que je leur montre mon potentiel. À l’époque, j’étais à deux doigts de signer un contrat pour rouler en MX2 pour une équipe Kawasaki (ndlr: F&H) mais si je ne m’alignais pas à Budds Creek, l’opportunité avec Star Racing n’était plus d’actualité. Je ne savais même pas s’ils avaient prévu de me faire une offre d’ailleurs à l’époque. J’ai roulé à Budds et après ça, je n’avais toujours pas de contrat de la part de Star Racing; j’avais terminé sixième de la première manche. De là, j’ai roulé à Ironman et le team Raths KTM pour lequel je roulais en Allemagne m’a appelé: “Il te reste une course à faire ici, il faut que tu reviennes” mais Bobby Regan – le boss de Star Racing – voulait que je roule à Pala. J’ai dû lui expliquer qu’il fallait que je retourne en Europe pour décrocher le titre de champion d’Allemagne. Il m’a dit de revenir ensuite, pour préparer le Motocross des Nations. Après la finale du championnat ADAC, je suis donc revenu aux USA et j’ai roulé à la Goat Farm pour préparer les Nations; il n’y avait toujours pas de contrat sur la table. Le contrat s’est finalement pointé le samedi, à Red Bud, aux Nations.

En 2022, Guillem Farres décrochait le titre de champion ADAC en 250 (Youngster Cup) avec l’équipe Raths Motorsport.

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Pour moi, être chez Star Racing était vraiment différent de ce que je connaissais. En Espagne, j’avais pour habitude d’aller rouler tout seul, le mercredi. J’envoyais un message à mon père pour lui dire “je vais faire une manche de 30 minutes” et je lui envoyais un second message pour lui dire que j’étais en vie après ma manche [rires]. Chez Star Racing, il y avait 30 personnes qui me regardaient rouler, le manager, le préparateur moteur, le préparateur suspensions, etc… À chaque manche que tu fais à l’entraînement, tu as un pilote devant toi, un pilote derrière toi. C’est vraiment intense mais je pense que ça m’a vraiment aidé à me préparer pour la saison d’outdoor 2023.

Chez Star Racing Yamaha – et après ma blessure en début de saison à Thunder Valley – ils ne souhaitaient pas vraiment me garder pour l’année suivante. J’ai donc regardé quelles étaient mes options pour 2024 et le deal avec Husqvarna s’est présenté. C’était ce que je voulais, c’était une très bonne opportunité pour moi et une fois que les discussions ont débuté, je n’ai même pas cherché d’autres options. Je suis très content que ça ait fonctionné.

L’opportunité chez Star Racing a été rapidement écourtée pour Guillem Farres, après que le pilote Espagnol ait contracté une blessure au bras dès la troisième épreuve de l’outdoor 250 du côté de Thunder Valley.

Je m’entraîne à la Bakers Factory en ce moment. On s’est d’abord entraîné avec Mike Brown quelques semaines avant qu’il ne parte et qu’un nouveau gars n’arrive, Justin. Il en connaît un rayon sur la préparation physique et son approche est un peu différente de celle de Mike. J’aime bien être ici, je m’entends bien avec Casey Cochran et avec les pilotes 450 aussi. C’est fun de pouvoir partir faire du vélo avec tout le monde et cette ambiance rend les choses plus simples. Malcolm Stewart est vraiment très rapide à l’entraînement; quand tu prends les whoops défoncés en fin de journée et que tu le vois passer dedans, c’est un peu démoralisant. Côté testing, je ne suis pas trop mauvais; je suis assez pointilleux concernant ma moto. RJ Hampshire est aussi un bon metteur au point et on se fie à lui en premier, je me sers de ce qu’il dit, et ça m’aide.

Je n’avais jamais roulé en Supercross avant de venir aux USA. J’ai un peu roulé en Supercross avec Star Racing mais j’étais surtout pris dans les papiers pour les visas et ce n’était pas simple, toutes les deux ou trois semaines je devais rentrer en Espagne. Là, j’ai fait mes débuts sur la nouvelle moto – la 250 FC – en Californie avec Nathan Ramsey et Josh Hansen qui m’a filé un bon coup de main avant que je ne déménage à Clermont. On a fait de bons progrès ces dernières semaines et je suis plutôt content à l’approche de la nouvelle saison […]”

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