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Jason Clermont – Road to USA #5           


Le moral de Jason Clermont n’était pas vraiment au beau fixe après San Diego, la faute à une épaule blessée quelques jours avant le 3ème round de la saison. Qu’on se rassure, notre pilote Français se porte bien et a retrouvé sa pêche contagieuse après Anaheim 2.

Sur la moto, Jason n’est pas gêné – outre mesure – par sa déchirure acromio-claviculaire. S’il avait fait une croix sur l’entraînement pour se préserver avant San Diego, il a été en mesure de rouler à deux reprises pour préparer Anaheim 2 et la première épreuve triple crown de la saison. Un format particulier sur le plus gros tracé de ce début de saison.

“Anaheim 2, c’était la plus grosse piste de ce début de saison avec deux gros enchaînements et surtout, beaucoup d’ornières. C’était l’aspect le plus compliqué. Il y avait les 250 Futures et les petits en 50cc et du coup, ils n’ont presque pas refait la piste entre les essais par manque de temps. En clair, on était tout le temps dans les ornières, dans le défoncé, et c’était une texture dure/béton. J’ai quand même réussi à bien m’en sortir en signant un tour chrono correct bien que ça ne me permettait pas d’intégrer le top 18 qui allait directement en finale. Je signe un 1.02.4 aux essais mais ils me l’ont supprimé car je me suis arrêté sur la piste. En début de séance, on fait un départ en grille. Dès le premier tour, j’arrive dans un virage plein d’ornière et je me suis arrêté sur la première bosse pour jeter un coup d’œil en arrière avant de repartir, c’était juste ça, mais c’était suffisant pour me faire sauter mon meilleur tour.”

Heureusement, Jason signe deux bons chronos ce samedi lors des essais d’Anaheim 2. Le 1.02.4 supprimé, Jason hérite de son second meilleur temps, un 1.02.8. Le voilà 29ème des essais à 2.4 secondes de Kyle Chisholm, 18ème et dernier qualifié d’office pour les 3 finales de la soirée. Premier constat, Jason ne parvient pas à se libérer pour envoyer le plus gros des enchaînements de la soirée, sur lequel Jason Anderson s’illustrera par la suite. Deuxième constat et s’il figure parmi les plus rapides de son groupe (B), il est bien souvent dans les derniers à enregistrer son chrono lors des séances.

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“Moi, je mets toujours beaucoup de temps à apprendre les pistes alors là avec les ornières, c’était compliqué. Aux chronos, j’essaie de me mettre dedans rapidement mais je fais beaucoup d’erreurs avant de pouvoir réaliser un temps. Du coup, c’est souvent dans les dernières minutes que j’arrive à faire un temps ou deux. Il y a quand même du mieux car ce week-end, j’étais dedans un peu plus rapidement, j’ai passé les enchaînements plus vite que lors des autres épreuves, donc c’était du positif. Après, et comparé aux pilotes qui ont l’habitude de rouler là-dedans et qui ont plus de préparation que moi, j’ai encore du retard. J’ai besoin de temps d’adaptation avant de vraiment me lancer dès le premier essai. J’ai besoin de travailler là-dessus, pour être plus vite dans le coup.”

Le 29ème temps de Jason Clermont l’envoie directement en LCQ puisqu’aucune manche qualificative ne se dispute lors des épreuves au format triple crown. Jason rentre en 11ème place sur la grille et bénéficie alors d’une trace à l’intérieur. À ses côtés, Benny Bloss, Dean Wilson, Derek Drake, Josh Hill, Cade Clason, Fredrik Noren et bien d’autres … Un poil trop ambitieux au départ, notre Français verra sa qualification pour les finales s’envoler dès le baissé de grille.

“J’y croyais tellement … Je voulais partir devant vu le nombre de tops pilotes qui étaient avec moi au repêchage. J’ai voulu anticiper au maximum, j’ai avancé tout doucement petit à petit et la grille n’est pas tombée . J’ai fini par la taper. Le temps de reculer et de partir, j’étais dernier et c’était fichu. De là, j’ai fait ma course, j’étais content de mon roulage. J’ai doublé quelques gars, je suis remonté sur des pilotes qui roulent bien et je termine 12ème. Dean Wilson est tombé dans les premiers mètres et j’ai fait une partie de la course avec lui. Il est remonté dans les 10 et moi je n’étais pas très loin; c’est un bon pilote. J’ai quand même bien roulé en LCQ, dommage d’avoir craqué au départ. On va essayer de remettre ça à Glendale pour essayer de se qualifier.”

Du sec, de la boue, de la pluie, de la mélasse, du glissant, des ornières, du béton. En quatre épreuves, Jason Clermont a connu (presque) toutes les conditions. Pour autant, la 450 KX-F du pilote Français n’a pas franchement bougé depuis Anaheim 1. Les MX32 de Pirelli ont fait l’affaire sur toutes les textures et si la monture du Français a reçu une nouvelle sortie d’échappement, c’est uniquement pour pouvoir passer au contrôle technique; l’origine se voulait trop bruyante. Jason s’est tout de même résigné à changer son embrayage après San Diego et à faire quelques ajustements au niveau des suspensions au fil des épreuves. Qui se contente de peu ne manque de rien.

“Après Anaheim 1, j’avais fait refaire mes suspensions et puis finalement, on était dans la boue à San Francisco. J’avais donc adapté les réglages pour stabiliser la moto au maximum. Vu qu’on ne sautait rien, j’ai durci et freiné les suspensions pour qu’elles travaillent le moins possible. Tu as forcément moins de traction mais par contre, la moto est plus stable et ça me permettait d’être plus linéaire dans les ornières. C’est le type de ressenti que j’aime bien quand je roule dans des conditions dantesques, en Supercross tout du moins. Après San Francisco, j’ai remis les réglages d’Anaheim 1 mais je n’ai pas pu rouler à cause de mon épaule, et je n’ai pas pu tester les réglages que j’avais fait faire sur mon amortisseur entre temps. Je l’ai découvert à San Diego. Là, c’était béton et glissant, c’était encore des conditions différentes. Là, je ne cherchais pas trop à régler la moto, mais juste à rouler avec l’appréhension de l’épaule. Je n’avais pas grand-chose à espérer, je n’étais pas très rapide, j’avais simplement fait ce que j’avais pu sans trop me soucier de la moto. Avant Anaheim 2, j’ai roulé deux fois, j’ai essayé pas mal de choses avec les suspensions et j’ai trouvé des bons réglages. Ça s’est bien passé à ce niveau-là, même si la piste était très compliquée. Au niveau des sensations, j’ai encore des choses à améliorer sur la fourche, je vais voir ça avant Glendale !”

Voilà bientôt 2 mois que Jason Clermont a débarqué aux USA et le coaching réalisé par Yannig Kervella porte ses fruits. Petit à petit, Jason trouve de l’aisance, de la vitesse et progresse tant sur le plan technique que physique. Le voilà désormais dans la dernière ligne droite de son aventure Américaine qui s’achèvera après une dernière épreuve, Glendale. Avant cela, la caravane du Supercross US se rendra à Detroit pour l’ouverture du championnat sur la côte Est.

“Sur le plan technique, j’ai pas mal progressé. Sur le physique aussi. Ce n’est pas forcément quelque chose de très flagrant mais sur la durée, ça progresse petit à petit. On ne peut pas changer du tout au tout en un mois et demi. L’évolution est positive, même si j’ai passé presque 15 jours sans moto avec les soucis physiques rencontrés. Avec Yannig, j’ai bien bossé et bien progressé. Techniquement, c’est mieux. Je prends surtout de la confiance, c’est important en Supercross pour se lâcher et rouler détendu. Je suis quelqu’un d’assez rigide sur la moto, assez peu mobile. La marge de progression est importante, mais on va arriver à la fin du séjour que je serai encore loin d’avoir vu le bout de la progression. Si on peut comparer Anaheim 1 et Anaheim 2, on voit qu’il y a du mieux. Je passe tout juste en soirée à Anaheim 1 et là, je suis 27ème des chronos, bien moins loin de la pôle. Ça progresse, mais on va manquer de temps. C’est comme ça”

10 jours, c’est désormais le temps dont dispose Jason Clermont pour mettre les bouchées doubles pour tenter de terminer son aventure US du bon pied. L’objectif de ces prochains jours, travailler sur les points faibles pour combler ces derniers, et tenter d’accrocher une nouvelle qualification en finale à Glendale avant de plier bagages pour rentrer en France, mi février.

“Dans l’ensemble, le point faible reste l’intensité. Il faudrait que j’arrive à être plus rapidement à ma meilleure vitesse sur la piste. Les autres, même s’ils sont moins rapides, arrivent à avoir leur meilleure vitesse plus rapidement que moi. J’essaie d’y aller franco mais je fais des conneries, je me loupe. Je vais bosser sur ce point là lors des deux prochaines semaines pour être plus intensif. Si tu arrives à faire un tour correct rapidement, tu as une marge de manœuvre, et tu peux ensuite essayer de travailler pour l’améliorer. Moi, je galère à faire un tour et ce n’est qu’à la fin j’en fais un, et ça donne ce que ça donne. Pour l’instant, ça passe comme ça. Je me qualifie pour les programmes de soirée à chaque fois, donc on ne va pas se plaindre.”

Remerciements: Kawasaki Latitude Moto, Pirelli, Fly Racing, Scar, Freddy & tantine, V and B Blain, C’ Gonflé Loisirs, Une Histoire de Chaussures, Team Berryli4ni, Moto Club Briochin St Brieuc, Exess Moto, Le QG Blain, Cadorelec, Pro Tech Étanchéité, Sani-Chauffe Le Gavre, Abel Pasquet, Gaël Clermont, Cat racing, Pirelli USA, Flavien et Lucile Masselin, Doc SX Factory, Céline et Jérôme Leclaire.

 

 

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