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John Tomac “On aurait pu rester chez Kawasaki et encaisser les chèques”

John Tomac “On aurait pu rester chez Kawasaki et encaisser les chèques”

John Tomac, en toute transparence. Le père d’Eli Tomac – véritable légende du VTT dans les années 1990 – a toujours été un pilier dans la carrière de son fils, et ce dernier était l’invité du dernier Pulp MX Show, lors duquel il a expliqué les raisons du départ d’Eli de chez Kawasaki, après 6 années de collaboration.

John Tomac – Pulp MX Show #496:Aller chez Star Racing Yamaha, c’était un pari. On aurait pu rester chez Kawasaki et encaisser les chèques, mais on voulait aller de l’avant et Eli sentait qu’il en avait encore sous la pédale en terme de résultats. Si on voulait pouvoir avoir du matos différent, il fallait changer d’équipe. Avec Kawasaki, en 2021, on devait vraiment les pousser pour faire des changements de pièces sur la moto. Ils ne voulaient pas vraiment aller dans les mêmes directions que nous, ils ne voulaient pas essayer de nouvelles choses. Oui, Eli a rencontré du succès avec eux mais on voulait vraiment voir jusqu’où on pouvait aller, repousser les limites, et chez Kawasaki, ils étaient trop frileux à ce sujet là.[…]

Le Supercross, c’est un sport difficile, un sport qui demande de prendre de nombreux risques. Quand tu es au top, tu te dis que tu as pris des risques toute ta vie pour y arriver, et que tu es désormais prêt à en prendre avec les réglages de ta moto. Tu veux faire évoluer positivement ton programme. Eli voyait bien que Kawasaki n’était pas prêt à le suivre dans cette optique. […]

En 6 ans de collaboration, Eli Tomac a rapporté 4 titres 450 à Kawasaki: 3 en MX, et 1 en SX

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Quand Eli était chez Geico Honda en 450 en 2015, on a eu le soutien de l’usine car on n’était pas au sein de l’équipe factory Honda; ce projet a en partie fonctionné grâce à Ricki Gilmore [préparateur suspension chez Geico Honda à l’époque] qui était vraiment investi et qui travaillait avec les ingénieurs de chez Honda […] On a fait beaucoup de travail, beaucoup de testing, et on avait réussi à avoir une très bonne moto en Motocross en 2015 mais on n’a pas vraiment eu de bons résultats en Supercross. On voulait vraiment travailler avec les nouvelles générations de châssis l’année suivante, et Eli voulait une moto Factory mais Honda ne pouvait pas lui en fournir une en 2016; c’est pour ça qu’il a terminé chez Kawasaki. On a pris Gilmore avec nous chez Kawasaki et au bout de quelques mois, les résultats n’étaient pas terribles, et Kawasaki a laissé partir Gilmore, et c’était vraiment un gros coup dur pour nous. Gilmore et Eli avaient une façon bien à eux de communiquer, et quand Eli parle de sa moto, Gilmore sait exactement de quoi Eli parle. On a fini par travailler quelques années comme Kawasaki le voulait et quand on est arrivé en fin de contrat, on a essayé de faire en sorte de pouvoir travailler de nouveau avec Gilmore. Il travaillait chez Yamaha, et les progrès effectués par l’équipe sur les motos étaient vraiment évidents en 2021; Gilmore avait prouvé sa valeur chez Yamaha, mais nous on savait déjà ce qu’il valait, il n’avait juste pas encore rencontré le succès qu’il méritait. […]

Eli tomac avait écrasé la concurrence en début de saison outdoor 2015, avant de se blesser aux deux épaules …

Eli a un style unique, personne n’ouvre la poignée plus grand que lui, et ne freine plus fort que lui. En tant que metteur au point, quand un pilote comme Eli Tomac arrive, tu peux être certain que le gars n’a jamais vu un mec piloter de cette façon. Une fois, il y avait les ingénieurs Japonais présents à l’entraînement, et ils avaient placé un capteur au niveau de l’accélérateur. Eli fait une manche, les ingénieurs téléchargent les données “Oh mon dieu, il est à fond sur 90% du terrain”. […]

Eli était vraiment bien à l’intersaison, mais on avait connu de nombreuses bonnes intersaisons par le passé, et pourtant, on avait connu des débuts en SX misérables à plusieurs reprises. C’est dingue de voir à quel point on en apprend lors des premières épreuves. Avec Star Racing Yamaha, si on veut tenter quelque chose, ils le tentent avec nous, ils sont prêts à aller loin et ils n’ont pas peur de sortir des sentiers battus. Ils ont le soutien de l’usine Yamaha, mais ne sont pas directement gérés par Yamaha. Ils n’ont pas besoin d’expliquer au directeur markting le pourquoi du comment des décisions, ni pourquoi le moteur a explosé en course à cause des settings, etc … […]

Cette saison, Eli est vraiment content. Par le passé, il était très souvent frustré par sa moto. Quand tu sens que quelque chose te limite, et que tu n’es pas en mesure de t’améliorer à cause de ça, tu te retrouves dans cette position qui peut s’avérer très frustrante. Il y a une poignée de pilotes dans cette position cette année; il suffit de voir Cooper Webb qui est un excellent pilote, et on peut voir qu’il est frustré car sa moto ne fonctionne pas comme il aimerait qu’elle fonctionne. Ça arrive […]”

Eli Tomac est leader du championnat SX US 450 cette saison, avec sa nouvelle équipe: Star Racing Yamaha.

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