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Jorge Prado “faire du Supercross, ça m’a aidé dans certains domaines”


Difficile de remettre en question la victoire de Jorge Prado en Espagne ce week-end. À domicile, le pilote Espagnol a dominé le plateau MXGP de bout en bout et le garçon ne peut se reprocher qu’une seule chose; avoir rapidement plié le spectacle lors des manches. Les erreurs étaient à peine perceptibles et les gestes techniques nombreux. Sur ses terres, Prado a été intouchable et si la saison est encore longue, il est d’ores et déjà l’homme sur lequel tous les yeux sont rivés. Micro.

Jorge, tu as tout gagné ce week-end. On peut dire que c’était le week-end idéal pour toi à la maison.

C’était un superbe week-end. Gagner un GP, c’est toujours quelque chose de spécial, mais gagner à domicile, ça l’est encore plus. Ce n’était pas un week-end facile pour autant, car en dehors de la course, on a dû faire beaucoup de choses. Le samedi soir, on est rentrés très tard à l’hôtel et j’étais assez fatigué de tout ce qu’on avait dû faire en à-côtés, et finalement plus que d’avoir roulé. Ça a été deux longues journées, mais j’ai vraiment bien roulé; j’avais une bonne vitesse, j’ai pris de bons départs. J’ai tout fait correctement. Je suis vraiment content de tout ce que j’ai fait, et de ramener la victoire à la maison ainsi que de gros points au championnat. Je suis aussi très fier de mon pilotage ce week-end.

Tous ces fans qui sont là pour toi quand tu roules, ça te donne un petit boost au niveau de la confiance ? Aussi, est-ce que gagner ici, ça t’enlève un poids de tes épaules car l’an dernier, tu étais déçu de ne pas être monté sur le podium.

L’an dernier, je roulais bien mais je n’ai pas été en mesure de gagner. Là, je suis revenu encore plus fort, plus rapide, plus en forme et je me sentais vraiment bien. Je suis vraiment dans une bonne dynamique pour l’instant et j’espère pouvoir continuer sur la même lancée lors des prochaines épreuves.

Comme tu l’as dit, rouler devant les fans qui t’encouragent à domicile est vraiment une chance. En seconde manche, Tim était un peu plus proche de moi qu’en seconde manche et je les entendais vraiment m’encourager, ça me faisait du bien et surtout dans les derniers tours. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, c’est juste que tu te sens fier de ce que tu fais dans ces conditions-là. Les gens t’aiment et sont là pour t’encourager, et c’est vraiment quelque chose qu’il faut que je m’assure de me souvenir pour le reste de ma vie, car ce sont de très beaux moments.

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L’an dernier, tu as remporté beaucoup de manches qualificatives et de premières manches, mais c’était toujours plus dur pour toi en seconde manche. Ça semble avoir changé en ce début de saison.

Je ne sais pas si on peut dire que c’était plus dur en seconde manche pour moi, j’ai gagné la seconde manche à Lommel par exemple. Par contre, c’est toujours difficile de gagner les trois manches; la qualif’, la première et la deuxième manche. Mais j’y suis arrivé ce week-end.

Je pense que je suis tout simplement meilleur cette année, mais c’est aussi pour ça qu’on s’entraîne tous, pour s’améliorer physiquement, pour améliorer la moto du mieux possible, pour être la meilleure version de nous-mêmes. On a franchi un bon cap avant la saison, et faire le triplé ce week-end, c’est parfait.

À l’intersaison, tu as l’habitude de faire une préparation et du testing en Motocross pour préparer la saison. Cette année, ça a changé pour toi avec ton aventure en Supercross US. Tu as à peine posé les roues sur un terrain de Motocross pendant l’hiver, et pourtant tu sembles encore plus rapide que jamais. Est-ce que tu t’attendais à ce que ce temps passé en Supercross t’impacte un peu plus à l’approche de la saison de mondial ?

C’est sûr que l’intersaison a été vraiment différente. Je n’ai roulé qu’en Supercross jusqu’au mois de Février et je n’ai réellement fait que trois semaines d’entraînement en Motocross avant l’Argentine. Pendant ces quelques semaines, on a dû tester pas mal de choses sur la moto donc ce n’était pas que de l’entraînement. Honnêtement, je m’attendais quand même à rouler à ce niveau. Je pense que faire du Supercross, ça m’a aidé dans certains domaines et c’est toujours bon de pouvoir pratiquer une discipline différente.

Le Supercross, c’est très différent du Motocross et je dois rouler avec une moto complètement différente, sur des terrains différents. Au bout du compte, ça te permet de devenir un meilleur pilote et je pense que ça m’a aidé. Là, je me sens bien et malgré le peu de temps qu’on a eu pour se préparer, on a trouvé de très bons réglages pour la moto et de là, on ne peut que progresser; donc je suis très content.

Qu’est-ce que tu as préféré aux US et à contrario, qu’est-ce que tu préfères en MXGP ?

Ce que je préfère en GP par rapport aux USA, c’est le fait que je sais comment tout fonctionne. Je sais que si la prochaine course se dispute dans le sable, il va falloir que je m’entraîne dans le sable par exemple. Si c’est sur le dur, je vais m’entraîner sur le dur. Je sais où sont les pistes, où m’entraîner pour ces situations là et je me sens aussi très bien au sein de mon équipe.

Aux USA, j’ai aimé que le championnat mette les pilotes en valeur, un cran au-dessus. On n’a pas cette compétitivité non plus car on ne roule pas en Supercross ici en Europe donc quand on arrive là-bas, tout est nouveau. Je trouve ça cool que le championnat Américain fasse son maximum pour que chaque pilote puisse tirer le meilleur profit. Ils passent beaucoup de temps, et font beaucoup de chose pour mettre les pilotes au-devant de la scène, que les pilotes soient des stars et j’ai trouvé ça vraiment cool. Il y a aussi le programme de soirée, le format, j’aime beaucoup le format sur un jour, c’est vraiment plus comme un spectacle aux US.

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