Encore pilote privé en 2023, Julien Beaumer connaît une ascension éclair et s’impose désormais comme l’un des favoris pour le titre sur la côte Ouest. Second à Anaheim 1, vainqueur à San Diego, le pilote Red Bull KTM arborera la plaque rouge à Anaheim 2 ce samedi. Une intersaison de progression, deux premières épreuves rondement menées, Julien est en confiance et plus déterminé que jamais. Y’a plus qu’à. Micro.
Julien, une victoire à San Diego et te voilà désormais porteur de la plaque rouge avant la troisième épreuve. Ce doit être un énorme boost pour ta confiance.
C’est sûr que c’est important pour la confiance. En début de saison, j’avais un objectif en tête et c’était de pouvoir faire ce que je viens de faire. Il fallait simplement que je crois un peu plus en moi-même et je pense que j’ai montré que je croyais en moi lors de cette finale.
On t’a vu faire le 2-3-2 dans le long enchaînement au lieu d’envoyer le quadruple. Tu te disais que même sans ce quadruple, tu pouvais être en mesure de gagner ?
C’est vrai que c’était plus rapide de sauter le quadruple, mais la différence n’était pas si grosse que ça. Je savais que je pouvais rattraper le temps perdu sur le reste de la piste. J’ai jeté un œil à l’enchaînement lors du tour de reconnaissance et j’ai vu que le virage était déjà bien entamé. J’ai pensé à faire le 3-4 quand j’étais derrière Cole Davies et qu’il le faisait, mais je l’ai aussi vu se faire de grosses chaleurs à quelques reprises et de là, je me suis dit que j’allais me cantonner au 2-3-2. Ce n’était pas beaucoup moins rapide, et c’était bien plus régulier. Je savais que mon enchaînement était moins rapide puisqu’on avait filmé les essais de la matinée, mais ça ne m’inquiétait pas trop.
Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un quadruple comme ça. Vous le sautiez même en fin de finale. Tu en as pensé quoi, et est-ce que tu aimerais voir plus d’enchaînements de ce genre en 2025 ?
Je ne trouvais pas que le quadruple était si gros que ça le samedi matin quand j’ai voulu le sauter. J’ai regardé la journée de presse du vendredi, et les mecs l’envoyaient plutôt facilement. Quand j’ai décidé de le sauter pour la première fois le samedi, j’étais confiant et je me disais que ça allait passer sans problèmes … jusqu’à ce que je sois en l’air et que je me rende compte que ça ne serait pas le cas. Après coup, j’ai lâché l’affaire et j’ai décidé de ne pas le sauter.
Tu étais sur les talons de Cole Davies pendant un moment en finale. Tu semblais patient, et tu as fini par le déborder dans un virage. C’était prévu, ou l’opportunité s’est simplement présentée ?
Je me suis servi des sept premiers tours pour essayer de trouver un endroit où je pouvais porter une attaque. J’ai essayé de doubler Cole une première fois après le passage devant les mécaniciens, mais ça n’a pas fonctionné et j’ai dû remettre la tête dans le guidon. J’avais bien vu que Cole ouvrait ce virage pour envoyer le triple qui suivait et j’ai vu une ouverture, donc j’ai plongé à l’intérieur et je l’ai poussé en haut du virage. On s’est un peu serré, mais c’est passé.
On a beaucoup parlé du quadruple, mais il y avait aussi des portions beaucoup moins grosses et notamment les on-off avant l’arrivée, des portions plus techniques où il fallait amortir, etc.
Le tracé était un peu plus étriqué que d’habitude selon moi. J’ai eu le sentiment que la piste avait été préparée un peu différemment pour que tout tienne dans l’espace qu’ils avaient dans le stadium. Le tracé était vraiment piégeux, et il y avait de tout et son contraire. De petits obstacles sur lesquels il fallait vraiment forcer pour éviter de monter trop haut comme un énorme triple – quadruple. Il fallait pouvoir s’adapter. On verra combien d’autres tracés auront les mêmes caractéristiques cette saison.
À Anaheim, tu affichais la même vitesse qu’Haiden dès les essais, est-ce que ça a cimenté l’idée que tu pouvais être un prétendant au titre cette année ?
On savait qu’Haiden allait être très rapide à Anaheim 1; on ne se posait même pas la question. Il était déjà très rapide l’an dernier, donc il allait être rapide cette année. Mais moi aussi, j’étais rapide à l’entraînement, et je savais que si j’étais en mesure de répliquer ce que je faisais à l’entraînement lors des courses, j’allais être présent également. Pour moi, ce n’était pas vraiment une grosse surprise d’être devant avec les autres. La différence pour cette année, c’est qu’il fallait pouvoir faire la même chose qu’à l’entraînement lors des courses et jusqu’ici, c’est ce que j’ai fait.

Un premier podium, une première victoire, Julien Beaumer est désormais leader sur la côte Ouest @Red Bull KTM
Haiden revenait quand tu as dépassé Cole Davies pour prendre la tête. Est-ce que tu gardais un œil derrière pour savoir où il était ?
Non, je ne portais pas vraiment attention à ça. Je regardais le temps qu’il restait et quand j’ai vu qu’il restait 8 minutes, j’ai décidé que c’était le moment de tout donner et de déborder Cole. Cole a bien roulé dans les trois ou quatre premiers tours, mais je voyais bien que quand je me rapprochais, il faisait des erreurs. Quand il loupait le triple – quadruple, je restais à son rythme et je regardais où je pouvais trouver une ouverture. Je l’ai finalement doublé et de là, j’ai vraiment sprinté pendant quelques tours. Je ne regardais pas trop ce qu’il se passait autour de moi, jusqu’à ce qu’on arrive aux 4 derniers tours pour avoir une idée d’où étaient les autres.
Il y a deux ans, tu étais encore présent sur le championnat SX Futures en tant que privé sur une Yamaha et deux ans plus tard, te voilà sur la plus haute marche du podium sur une moto d’usine du team Red Bull KTM. C’est dingue.
C’est vrai que c’est assez fou de se dire qu’il y a deux ans, je roulais en Supercross Futures sans aucune aide et désormais, je suis sur la plus haute marche du podium. C’est incroyable. Évidemment, beaucoup de sacrifices ont été faits pour en arriver là, et je me suis aussi mis beaucoup de pression sur les épaules durant l’intersaison comme en début de saison pour être prêt et être en mesure de signer ces résultats. Visiblement, ça paye.
