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Marvin Musquin “prouver que je suis toujours capable de faire de belles choses”

Images: KTM

On ne s’attendait pas à voir Marvin Musquin monter sur la plus haute marche du podium à St. Louis, et pourtant. Le pilote Français – désormais seul représentant de l’équipe Red Bull KTM – est allé chercher sa 10ème victoire de carrière en SX US (catégorie reine) ce samedi soir, au mérite. Actuel 5ème du championnat, Marvin Musquin n’est plus qu’à 8 points du podium final …

Marvin, super soirée pour toi. Tu as parlé de la journée de presse, tu faisais des whips, on voyait que tu étais content.

Ça a été comme ça toute l’année. J’ai un programme différent cette saison, je m’entraîne avec David Vuillemin, je reste en Californie, je fais mes trucs. C’est très différent de ce que j’ai fait ces sept dernières années. C’est exactement ce que je voulais, quelque chose de très différent. On ne sait jamais si ça va marcher avant de le faire. J’ai confiance en David Vuillemin et j’ai toujours voulu l’avoir à mes côtés. J’ai connu des hauts et des bas cette saison. En ce qui concerne le vendredi, j’aime rouler lors de la journée de presse, c’est fun, il n’y a pas de chronos, rien, et je voulais prendre du plaisir également le jour de la course. Les épreuves triple crown sont assez difficiles. Il faut être à fond dedans. Quand j’étais sur la ligne de départ de la troisième manche, ça m’a rappelé la Monster Cup en 2017: je ne pouvais pas rater mon départ si je voulais gagner. C’est exactement ce qui s’est passé.

Tu as mentionné la piste et tu as dit que tu avais apprécié sa technicité. Tu préfères quand c’est moins rapide, et plus technique ?

Oui. J’essaie de parler aux gars qui préparent les pistes. Je sais qu’ils ne veulent pas faire de sauts trop raides. Aujourd’hui, il y avait des enchaînements délicats, on se doit d’être vraiment précis. Si tu te loupes, tu dois enrouler. Il faudrait qu’on ait plus d’enchaînements comme ça. La terre est vraiment bonne ici à St. Louis. C’était une piste étonnante que j’ai vraiment appréciée.

Tes résultats s’améliorent, mais ce n’est pas comme si tu avais fait d’énormes changements au cours des quatre ou cinq dernières semaines ?

Non, pas du tout. On a eu une semaine de pose et j’ai pris quelques jours de repos, ce dont je n’ai pas l’habitude. Donc, je me suis juste senti bien et j’ai abordé le jour de la course en étant détendu et prêt à en découdre. La moto reste la même que ces dernières semaines. Aucun changement.

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Marvin Musquin peut encore viser le top 3 final au championnat.

Roger De Coster a dit que ce week-end c’était à toi de défendre la marque, en l’absence de Cooper Webb.

Ça peut me mettre plus de pression, mais je sais ce que je dois faire et je sais pourquoi je suis ici. Je me suis déjà retrouvé seul pilote du team par le passé, surtout en outdoor, donc, ce n’est pas comme si c’était nouveau. Malheureusement pour KTM, Cooper n’était pas là ce week-end. Donc, je suis vraiment heureux pour l’équipe et pour la marque d’être monté  sur la première marche du podium. C’est énorme.

Tu es désormais 5ème du championnat avec quatre podiums et une victoire. Y a-t-il une chance pour que tu reviennes l’année prochaine ?

Oui. Comme je l’ai dit, changer mon programme de fond en comble cette saison, c’était un test. Changer mon programme, faire des choses différentes pour voir si ça m’aide à continuer. En même temps, il est important pour moi de me montrer, de prouver que je suis toujours capable de faire de belles choses.

Donc, il y a des chances que tu reviennes en 2023 ?

Oui. Mais il me faudrait un contrat pour ça !

Chad Reed était présent ce week-end et il a dit que ton rôle au sein de l’équipe KTM a toujours été celui d’être M. Régularité. Les deux gars qui devaient gagner des courses pour KTM sont blessés, et tu es celui qui est toujours présent, et qui gagne. Qu’est-ce que ça fait de savoir que chaque année on compte sur toi en fin de saison ?

Je roule depuis longtemps. Il y a eu quelques saisons lors desquelles beaucoup de pilotes ont été blessés. Ça fait partie du sport. Ça montre qu’il faut être régulier, et prudent parfois. On ne peut pas tout simplement débrancher. Honnêtement, il y a eu des courses où je ne pouvais pas faire plus, sinon, ça devenait trop dangereux. C’est important de savoir où sont ses limites. Cette saison, c’était vraiment bon d’être sur le podium à quelques reprises. C’était mon objectif. Là, j’ai signé une victoire, mais pour être honnête, c’était plutôt inattendu. Peut-être que ça va agacer mon entourage, parce que je devrais en attendre plus de moi et croire plus en moi, mais les autres gars sont vraiment rapides. Ils sont vraiment en forme. Tout le monde travaille très dur. C’est juste incroyable d’en gagner une. L’année dernière, je n’ai gagné qu’une seule finale et cette année, j’en gagne une autre. J’ai hâte de voir comment va se dérouler le reste de la saison. Il faudra être régulier et on verra où on en sera au championnat.

Le pilote Français est finalement le meilleur représentant de l’équipe Red Bull KTM cette saison

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ta collaboration avec David Vuillemin ?

Je suis vraiment content que ça fonctionne. Je savais qu’il entraînait un autre pilote – Dylan Ferrandis – et qu’il était très impliqué avec lui. Je ne savais pas si ça allait se faire, et ça s’est fait. Quand DV est impliqué dans quelque chose, il s’engage à 100 %. Tout se passe bien. On travaille dur, mais on passe de bons moments en même temps. Je suis heureux et j’ai hâte de voir où cela va nous mener, voir jusqu’où on peut aller, et jusqu’à quel point on peut progresser.

Normalement, tu sautes dans les whoops et ce soir, tu les as vraiment bien dribblé. Qu’est-ce qui a fait que tu semblais aussi à l’aise ?

C’est juste qu’il n’y avait aucune chance que je puisse sauter dans ces whoops; je n’avais pas le choix et j’ai dû les dribler. C’est drôle parce que cette semaine avec David Vuillemin, on a travaillé sur ma technique de saut dans les whoops, c’était top, mais entre l’entraînement et la course, il y a un monde. On a essayé de travailler dessus, pouvoir dribbler et sauter en même temps, je sais que je suis plutôt bon pour sauter dans les whoops mais le jour de la course, c’est dur. Avec cette terre, on avait tellement de traction et vu la façon dont ils préparent les whoops, c’est pratiquement impossible de sauter dedans. J’aimerais qu’on puisse parfois sauter un peu plus dans les whoops, mais bon. Habituellement, c’est une portion de piste dans laquelle je perds du temps, c’est d’ailleurs ce qui est arrivé, mais j’étais assez régulier. Jason Anderson n’a pas pu me dépasser dans cette deuxième finale. Il me mettait la pression mais j’ai réussi à creuser l’écart et j’ai pu faire ma propre course, et gagner cette deuxième finale. C’était vraiment top, et j’ai vraiment apprécié la piste.

Et pour plus tard ?

J’ai l’impression d’avoir encore un long chemin à parcourir quand je vois Justin Brayton qui ne fait plus que du supercross depuis de nombreuses années. Cette année, c’est comme un test pour moi. Mon contrat ne concerne que la saison de supercross, donc on verra comment ça va se passer par la suite. Je vais le dire encore une fois, mais changer mon programme est une chose très importante cette année. J’espère que ça va m’aider si je veux continuer à rouler.

Interview: Conférence de presse

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