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Sans détours – Tim Mathys – Standing Construct Honda (1/2)


Si le nom de Tim Mathys ne vous dit rien, le nom de sa structure – Standing Construct – vous parlera forcément. Incontournable des paddocks depuis près de 15 ans, Tim Mathys gère de main de maître ses effectifs sur le championnat du monde. Longtemps soutenu par les usines autrichiennes, le propriétaire du team Standing Construct a également vu les meilleurs pilotes du plateau passer sous sa coupe, pour ne citer que Strijbos, Guillod, Lieber, Anstie, Coldenhoff, Monticelli, Bogers ou encore Jonass. Des débuts au niveau national au développement jusqu’en mondial, des plus hauts sommets aux plus sombres moments, des joies aux déceptions, Tim Mathys ne connaît que trop bien ce milieu qui l’anime autant qu’il le passionne. C’est sans détours que le propriétaire de l’équipe Standing Construct a répondu à nos questions à l’aube du Grand Prix de Loket pour une plongée au cœur d’une équipe de pointe sur le mondial MXGP.  Micro, première partie.

Tim Mathys est à la tête d’une entreprise de construction fructueuse en Belgique, mais aussi d’une structure de renom sur le mondial @DR

Tim. Pour commencer et pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, peux-tu nous parler de ton parcours sportif, ainsi que ton parcours dans l’industrie qui t’a finalement amené à gérer ta propre équipe en championnat du monde.

Quand j’étais petit, mon père faisait du MX et on était toujours sur les courses. J’ai commencé à rouler moi-même et à l’époque en Belgique, la fédération pour les jeunes était très grosse, il y avait beaucoup de bons pilotes qui en sortaient pour ne citer que Dirks, Bervoets, Everts. Après quelques années, il y a eu des problèmes avec le gouvernement Belge et tout est devenu très strict pour les jeunes.

Plus tard, j’ai même fait de l’Europe 125 mais c’était difficile de combiner avec mes études. Par la suite, j’ai décidé de me consacrer à la création de mon entreprise, Standing Construct, mais j’étais toujours très intéressé par le sport. Je regardais toutes les courses que je pouvais regarder. Dans les années 2000, le fils d’un ami à moi avait commencé à rouler, Damon Graulus. J’ai décidé de les aider avec des motos, du matériel, etc, et il a roulé sur le Cadet en France; il était plutôt bon car c’était souvent Graulus contre Ferrandis pour la gagne.

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De là, Damon est parti sur le championnat d’Europe 85 et la même année, j’ai commencé à aider Brent Van Doninck. Après cette saison, il y a eu l’Europe 125, puis l’Europe 250. Pendant ces années, j’ai appris à connaître beaucoup de gens dans le paddock et j’ai décidé de me lancer sur le mondial MX2 par la suite.

L’idée, c’était de partir par mes propres moyens pour la première année mais j’ai rapidement été contacté par Luc Piccart qui avait été mécanicien de Kevin Strijbos chez Suzuki, et qui avait aussi été team manager chez LS Honda. Il avait l’intention de débuter une équipe en 2012, il m’a contacté à Loket pour savoir si j’étais interressé pour faire un team avec lui et c’est comme ça qu’on a débuté ensemble avec Suzuki. On avait Nicolaj Larsen, Jens Getteman et aussi Damon Graulus sur l’Europe.

Durant cette saison 2012, Luc et moi avons découvert qu’on avait des visions bien différentes des choses et on s’est séparé en bons termes. Je me dois de le remercier car les débuts du team Standing Construct ont été possibles grâce à lui, il avait beaucoup d’expérience dans le paddock. Après notre séparation, c’était un peu difficile mais je suis rendu compte que si le début de l’aventure s’était aussi bien passé, c’était grâce à lui. Il avait beaucoup de contacts, d’expérience, c’était bon de l’avoir à mes côtés pour démarrer le team. Pendant cette saison, j’ai rencontré beaucoup de gens, beaucoup de pilotes, et c’est de là que tout a pris place.

Les débuts de Standing Construct avec Suzuki, en 2012

Quand tu as commencé à aider Damon Graulus, tu avais pour ambition de monter une plus grosse structure par la suite où tu t’es simplement retrouvé pris dans l’engrenage au fur et à mesure du temps ?

Pas du tout. Le père de Damon était un bon ami et comme on le sait, le Motocross coûte beaucoup d’argent. J’avais vu que Damon avait du talent, et je voulais aider sa famille pour leur faciliter la tâche d’un point de vue financier.

Du PW, à la 65 KX, Damon est immédiatement devenu champion de Belgique et je me suis retrouvé pris dans l’aventure. Quand j’étais dans les paddocks de l’Europe 85, ça me rappelait mes années de compétition quand j’étais plus jeune, c’était incroyable. Chaque année, on passait au cap supérieur et puis on est arrivé sur le mondial MX2, puis ensuite sur le mondial MXGP.

13 ans plus tard, tu dois te dire que c’était une sacrée aventure. Tu as rencontré du succès, gagné des GP, travaillé avec des constructeurs, signé les meilleurs pilotes. Quel regard portes-tu sur ce parcours ?

En 2012, je suis rentré en contact avec Stefan Everts que je connaissais bien car il avait également roulé au sein de la fédération jeune en Belgique. C’était clair qu’à l’époque, il fallait être chez KTM pour avoir la meilleure 250. Grâce à lui j’ai pu rentrer en contact avec l’usine KTM et en 2013, Standing Construct passait chez KTM. J’ai été en mesure de signer Glenn Coldenhoff; j’ai été très impressionné par son talent et son éthique de travail. L’ancien mécanicien de Glenn – Frank Grolleman – travaillait chez Standing Construct en 2012 et quand j’ai entendu toutes les histoires à propos de Glenn, j’ai réalisé qu’il avait la même éthique de travail que nous. C’est quelque chose sur lequel je suis très strict même aujourd’hui, tout le monde se doit de se donner à 100%. Tout le monde fait du très bon travail au sein de Standing Construct, quel que soit le travail effectué. De mon côté, je me dois de travailler dur pour sponsoriser l’équipe via Standing Construct et j’en attends autant d’eux; 100%. J’avais entendu dire que Glenn était fait du même bois que nous, et on l’a engagé pour la saison 2013. D’entrée de jeu, on a signé des podiums avec lui. On a peut-être eu un peu de chance mais la réussite tient aussi aux choix qu’on fait, aux personnes qu’on engage.

Glenn Coldenhoff rejoignait une première fois l’équipe Standing Construct en 2013 @Eric Sandra

Malheureusement, pendant ces années-là on a manqué de chance car on a fait des changements de marques. Les gens nous voyaient changer de couleurs, passer d’une marque à l’autre. En réalité, il n’y a qu’un changement de marque qu’on a initié de notre côté, de KTM à Yamaha en 2015 mais quand on est monté en MXGP, on a été très loyal chaque année envers les Autrichiens. Chaque fois qu’ils avaient des changements de plans, on les suivait. De KTM, à GasGas, à Husqvarna et malheureusement, suite aux décisions prises en Autriche, il y a eu moins de budget et ils ont décidé d’avoir moins d’équipes officielles. On a donc dû chercher un nouveau constructeur mais en finalité, on est contents que ça se soit passé comme ça car on est aujourd’hui très heureux de représenter Honda, et de la façon dont ça se passe désormais avec eux. On n’aurait pas pu espérer mieux. Quand je roulais en 125, la Honda était la moto à avoir et c’est quelque chose qui est toujours resté encré dans ma tête donc je suis vraiment content d’avoir le soutien de Honda cette année.

Quand on se balade dans le paddock, on voit Kemea, Nestaan, Wilvo, Standing Construct … Toutes ces sociétés qui s’investissent avec des structures sur le mondial. Gérer une société demande beaucoup de temps, gérer une équipe en MXGP tout autant. Comment on fait pour jouer sur le deux tableaux ?

Je ne peux pas parler pour Kemea, Nestaan ou Wilvo car je pense qu’il y a de grosses différences mais pour ma part, m’occuper de ma société Standing Construct demande énormément d’investissement et de temps. Pendant la semaine, mon travail débute à 6h du matin – parfois plus tôt pendant l’été – et les journées se terminent très tard le soir. La gestion de l’équipe, c’est ce que je fais très souvent la nuit. Si une réunion doit être organisée pour le team pendant la journée, je me dois de trouver du temps dans mon agenda pour y participer. C’est une combinaison difficile.

En 2017, je n’ai pas fait de saison sur le mondial avec le team. J’ai découvert que ma vie était beaucoup plus simple car j’avais moins de travail, mais d’un autre côté j’avais aussi besoin de mon équipe, de cette excitation pour me motiver à continuer à m’investir et à travailler si dur pour ma société.

Que ce soit Louis Vosters, Hans Covers ou les autres, ils investissent aussi beaucoup de temps dans leurs équipes mais ils ont des personnes qui gèrent leur société. De mon côté, je gère toujours ma société de construction et mon équipe en mondial. On est une petite équipe, et du côté du management j’ai énormément de chance d’avoir Wim Van Hoof qui est avec moi depuis 2013 et qui fait un travail formidable. Ce n’est pas seulement un magicien qui prépare nos moteurs, c’est aussi le coordinateur de l’équipe et grâce à lui, je suis en mesure de faire fonctionner l’équipe à ce niveau, et de ramener ce type de résultats. Sans lui, cela ne serait pas possible.

Pauls Jonass et Brian Bogers évoluent chez Standing Construct depuis 2021 @Standing Construct Honda

Concrètement, quand est-ce que tu as du temps pour toi ?

Presque jamais. C’est ce qui me motive, ce qui me passionne. Je suis toujours très motivé pour m’investir dans ma société Standing Construct et de nos jours, si tu as un téléphone et un ordinateur tu peux travailler de n’importe où dans le monde. Sofie Heyns, qui est CEO chez Standing Construct, me permet de combiner ma société et le team. Elle sait qu’elle peut m’appeler 24/24H, 7/7J au besoin. Heureusement, la technologie de notre génération nous permet de travailler de cette façon et de n’importe où dans le monde.

Hier soir, je buvais un coup avec des amis et je discutais de ça justement. Je me disais qu’il y a 10 ans, quand les réseaux sociaux ne représentaient que 10% de ce qu’ils représentent aujourd’hui ce n’était pas aussi simple. C’est l’un des avantages quand on devient plus vieux, la technologie nous facilite la tâche !

En 2020, Standing Construct est devenu équipe Factory GasGas, puis Factory Husqvarna en 2022. Vous avez fait le job, décroché de gros résultats mais malheureusement, vous avez perdu le statut de team Factory fin 2022. Cette séparation, tu t’y attendais ?

C’était une énorme déception. Quand on est revenu en MXGP en 2018, j’avais contacté Robert Jonas et il avait toujours été super avec nous. Ils étaient très motivés pour retravailler avec nous, ils savaient que j’avais la même équipe que lors des années précédentes et on avait fait nos preuves. En 2019, j’ai signé des tops pilotes: Coldenhoff, Anstie, et Ivo Monticelli. Beaucoup de personnes à l’époque ne croyaient pas en Ivo et on a prouvé qu’il pouvait être un client et jouer le top 5.

Fin 2019, j’ai été contacté par les Autrichiens car M. Pierer voulait vraiment accentuer le développement de GasGas. On était prêts à faire ce changement mais il fallait prendre en compte tout ce que ça allait demander. C’est un très gros travail. Oui, la GasGas était plus ou moins une copie de la KTM mais il fallait changer les couleurs des camions, de l’auvent, faire les aménagements nécessaires dans l’atelier. On a donc fait la transition vers GasGas pour deux saisons. On a gagné dès la première année, avec Glenn Coldenhoff à Kegums mais malheureusement, il est parti à la fin de l’année.

Standing Construct était l’équipe officielle GasGas en MXGP en 2020 & 2021 @GasGas

Comme tu le sais probablement, avec Glenn, je suis toujours très proche. Il avait reçu une offre de Yamaha, il se devait de l’accepter; j’ai même insisté pour qu’il parte. Mi-2021, on a reçu un nouveau coup de fil de l’Autriche pour nous apprendre qu’il y aurait de nouveau de gros changements. De là on est devenu l’équipe Factory Husqvarna; il a de nouveau fallu tout changer et faire tous les ajustements nécessaires.

Pendant la saison 2022, j’ai eu une réunion avec les hauts responsables du groupe Pierer Mobility à Arco Di Trento. Ils nous ont dit qu’ils étaient très contents de ce qu’on faisait, de nos résultats mais aussi de la bonne image qu’on donnait en dehors de la piste. Quelques semaines plus tard, à Maggiora j’ai de nouveau rencontré des hauts responsables du groupe, qui m’ont de nouveau dit que le travail qu’on faisait était formidable et que nos motos marchaient vraiment bien.

Pour la première fois ce jour-là – et après toutes ces années – je suis retourné auprès de mon équipe et sous l’auvent, j’ai félicité tout le monde car c’était aussi grâce à eux que ça marchait aussi bien. Je leur ai dit “vous verrez, ils sont très contents et l’an prochain, on aura encore un meilleur contrat”.

Deux semaines plus tard, j’ai reçu un coup de fil de Robert Jonas. Je ne le blâme pas car je sais qu’il n’est pas décisionnaire et qu’il était là pour m’apprendre la nouvelle mais voilà, ils avaient décidé de faire des coupes budgétaires dans la partie Motorsports. C’était une énorme déception. On avait fait tout ce qu’ils nous avaient demandé et je peux t’assurer que pendant ces années, le budget qu’on recevait de la part de l’usine était minime.

Ce qu’il faut savoir, c’est que même si on était une équipe Factory pendant ces années, on n’avait aucun moteur Factory, on les préparait nous-même. Les responsables savaient que le travail qu’on faisait avec notre budget était incroyable. On était extrêmement déçus et pour être honnête, à ce moment-là je me suis dit que j’en avais assez.

On avait fait de notre mieux, on avait investi tellement d’argent, de temps, fait tant d’efforts et voilà ce qu’on récoltait. J’ai pris quelques jours pour réfléchir et je me suis dit “Si j’arrête, qu’est-ce que je vais faire ?”. J’avais travaillé si dur ces dernières années, je pouvais me permettre de très bien vivre sans avoir à ne rien faire.

Finalement, lors d’un GP qui a suivi, on a eu une réunion avec Honda et immédiatement, on a vu qu’ils étaient très intéressés par notre équipe et par la suite, c’est devenu officiel.

L’équipe Standing Construct n’endossera le statut Factory Husqvarna qu’un an, en 2022 @Husqvarna

Finalement, quel statut vous avez avec Honda ? Il y a une équipe usine – Honda HRC. Si vous êtes une équipe satellite soutenue par Honda, de quel soutien bénéficiez vous ?

Je ne peux malheureusement pas dévoiler de détails à ce sujet. On est très contents de pouvoir travailler avec eux, si on a besoin de conseils techniques ils sont prêts à nous aider, on est contents de la façon dont les choses se déroulent et je pense qu’ils le sont également. Les gens pensent qu’avoir l’étiquette “Factory” fait une grande différence, mais pendant nos trois dernières années avec ce statut chez GasGas et Husqvarna, c’était plutôt limitant pour nous.

On devait faire nos moteurs nous-même, ce qu’on faisait déjà avant, et qu’on fait toujours aujourd’hui. On était limité au niveau des pièces qu’on pouvait utiliser: pignons, huiles, guidons, embrayages, tout ce que tu peux imaginer car les usines travaillent avec des marques particulières et tu te dois de travailler avec ces marques. On ne pouvait donc pas continuer avec certaines marques qu’on savait plus viables pour nous financièrement, mais qui faisaient aussi du très bon matériel. Par exemple, on avait toujours été une équipe qui roulait avec du Renthal et soudainement, on ne pouvait plus mettre de Renthal sur nos motos. La différence entre un team Factory et un team satellite bien soutenu est minime.

À l’époque de Jan de Groot, dans les années 90 et même dans les années 2000, c’était différent car les motos d’usines étaient réellement des prototypes exclusifs. Désormais, ces 10 ou 15 dernières années, si tu as su t’entourer de personnes capables, tu peux avoir une excellente moto. Le monde ne fait plus qu’un: si tu as un problème avec une pièce sur le moteur, tu appelles l’autre bout du monde et tu reçois la pièce. Les différences entre les équipes sont moindres aujourd’hui. Ce qui joue, c’est surtout que les teams factory n’ont pas trop besoin de s’inquiéter de trouver un budget mais je pense que de plus en plus, les équipes qui bénéficient du statut “Factory” doivent s’occuper de trouver des budgets comme on a pu le faire ces trois dernières années: les 90% du budget, on devait le trouver tout seul.

Il est évident que cette saison n’est pas simple pour Standing Construct. Après être monté sur les podiums et avoir remporté un GP l’année dernière, vous avez manqué la majeure partie de la saison 2023. Certains pensent peut-être que la nouvelle moto n’était pas à la hauteur en début de saison, mais il semble que vous n’ayez pas été épargnés par les blessures.

C’est la saison la plus difficile que j’ai connue. Il y a un dicton qui dit que quand tout se passe bien à l’intersaison, il faut se méfier. Justement, tout se passait très bien pendant l’hiver. Avec notre matériel à l’atelier, on a pu comparer la Honda avec nos motos des années précédentes, et on a vu qu’on pouvait avoir une moto encore plus compétitive. On était impressionnés par la moto, le châssis, le moteur, les suspensions, tout se passait très bien. Avant le début de saison, Brian Bogers a roulé sur le championnat Espagnol. Il a gagné la première manche mais a été contraint à l’abandon à cause d’un caillou coincé dans sa chaîne en seconde manche. Brian a prouvé que la moto était au point, qu’il était en forme. En Argentine, Pauls Jonass a mené quelques tours, il a terminé quatrième de la seconde manche et cinquième du GP et de là, tout a déraillé en Suisse.

Jeremy Seewer et Alberto Forato ont lourdement chuté, et Pauls s’est pris la moto de Forato. Il s’est blessé, il s’est cassé quelques côtes, il a eu des problèmes aux vertèbres et de là, c’était plus ou moins fini pour lui. Il a enchaîné les blessures. Il revenait, il roulait et il se blessait.

Pauls Jonass ne reviendra pas tout de suite en piste

En ce qui concerne Brian, il a travaillé très dur cet hiver. Pendant les tests physiques réalisés à l’intersaison, on a pu voir qu’il était au niveau des meilleurs cyclistes; il était donc prêt pour faire une bonne année. En début de saison, il a rencontré des problèmes de santé, il se sentait tout le temps fatigué. Encore cette semaine, on a dû faire l’impasse sur son entraînement car il ne se sent pas bien. On pense qu’il a contracté le Covid à deux reprises en un court laps de temps. Tu as probablement entendu parler du Covid long, et on pense que c’est ce dont il souffre actuellement. Brian a été voir de nombreux médecins et ils ne trouvent rien, c’est difficile pour lui comme pour nous. Il travaille très dur, il vit comme un athlète, et il n’est pas à 100% pour des raisons qui nous échappent. On pensait que ça allait mieux dernièrement et finalement, on a dû annuler nos entraînements de la semaine à nouveau. Quand Brian est à son niveau, c’est un pilote qui joue le top 5 mais là, il rencontre des problèmes de santé. En plus de ces soucis, Brian s’est disloqué l’épaule en Allemagne et il s’est retrouvé sur la touche pendant quelques semaines.

Pour nous, c’est une saison difficile mais on continue de travailler. Pauls est de retour sur la moto et l’objectif, c’est de le faire revenir quand il sera prêt et il ne reviendra pas avant le mois d’août. On veut éviter de le faire revenir trop tôt, qu’il risque de tomber et de se blesser de nouveau. Il va se préparer, et on attendra qu’il soit à 100% pour revenir en GP, peut-être en Suède, peut-être en Hollande.

Suite à la blessure de Pauls, on a décidé d’engager Jeremy Van Horebeek pour rouler pour nous sur quelques grands prix. On voulait remplacer Pauls car voyager à travers l’Europe avec notre structure qui peut accueillir deux pilotes pour ne faire rouler qu’un seul garçon, c’était vraiment dommage. J’ai tout de suite pensé à Jeremy car ces dernières années, on avait pas mal discuté avec lui pour le faire intégrer notre équipe. Je l’ai appelé, il m’a demandé d’avoir une heure pour y réfléchir et il m’a rappelé. Il était hyper emballé par l’idée, il a recontacté son ancien entraîneur et il s’est mis au travail. Le point positif, c’est d’abord que Jeremy a très bien roulé en Allemagne en terminant 9ème; c’est super pour un pilote qui n’a pas roulé en grand prix pendant près d’un an. L’autre point positif, c’est qu’avec son expérience – ce n’était que le troisième pilote à tester notre moto – on a su qu’on avait une 450 CR-F vraiment compétitive. Jeremy roulera également à Loket, Lommel & en Finlande pour nous et on espère qu’il sera en mesure de rentrer dans le top 10 comme en Allemagne. C’est bon pour nous d’avoir de nouveau 2 pilotes sous l’auvent, car même si Brian ne se sent pas en grande forme, il devrait revenir à Loket.

[À suivre …]

Sans détours – Tim Mathys – Standing Construct Honda (1/2)
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