Interviews

Stephen Rubini “C’est le plus beau début de saison de ma carrière”


Il aura fallu 11 GP à Stephen Rubini pour passer la barre des 90 points l’an passée. Le Français en a déjà empoché 94 en 4 épreuves cette saison. Après une année 2021 noire et une grosse remise en question à l’intersaison, Stephen Rubini fait son retour sur le devant de la scène en réalisant sa meilleure entrée en matière lors d’une campagne en MX2. Auteur d’une grosse première manche lors de laquelle il termine 6ème ce dimanche à Agueda, le pilote Honda SR Motoblouz a été contraint de cravacher en seconde manche après une chute au départ. Revenu 13ème, Stephen arrache la 10ème place de journée au Portugal et reprend confiance en ses aptitudes au fil des épreuves. Micro

Je pense que si on s’était arrêté à la première manche, c’était une très bonne journée. Malheureusement, il s’est passé ce qui s’est passé en seconde manche. Ce week-end, on en tire quel bilan ?

C’est un week-end positif, le premier week-end depuis le début de la saison où je suis aussi constant. J’étais dans les 10 à chaque fois, mis à part en seconde manche; je pense que c’est plutôt positif, j’ai fait de belles choses. C’est dommage pour la petite chute au départ de la seconde manche mais on a réussi à sauver les meubles avec une treizième place. On est assez régulier depuis le début de l’année, chose qui ne m’était pas arrivée depuis que je suis arrivé en MX2; c’est une bonne chose. On peut également se batailler avec les top pilotes, donc c’est top.

L’an dernier, on visait plus les top 10, là clairement, on titille le top 5. Ce step de franchit, il vient d’où ?

C’est ma dernière année, j’ai toujours voulu accrocher le top 5; là, j’en ai désormais les capacités et le team me fournit les moyens, la possibilité d’y arriver avec une bonne moto et une bonne ambiance au sein de l’équipe, le tout fait que je me sens bien sur la moto, avec mon entraîneur, avec le boss. On peut s’approcher du top 5, et même l’intégrer sur des grands prix.

Cinquième meilleur temps en piste pour Stephen Rubini en première manche MX2 à Agueda.

En première manche, tu étais dans le top 5 pendant un temps, qu’est-ce qu’il t’a manqué pour le décrocher, finalement ?

Si tu veux, j’ai eu un petit souci avec mes lunettes. Ils avaient beaucoup arrosé, et après 15 minutes, je n’avais plus de tear-off. Dès que je me rapprochais des pilotes devant, je m’en prenais plein la gueule et du coup, j’essuyais avec les doigts. C’est un peu à cause de ça, et aussi parce qu’il faut y croire. C’est vrai que je manque encore de ce déclic, qui me fait dire que je suis capable d’aller chercher un podium. Je pense qu’en première manche, on aurait pu faire podium, ils n’étaient qu’à 3 secondes devant. Il faut surtout y croire.

Pssst ! l'article continue ci-dessous :)

Fin 2021, après les pépins, on t’aurait dit que le début de saison 2022 ressemblerait à ça, tu aurais signé direct ?

Oui, forcément. C’est le plus beau début de saison que j’ai fait de ma carrière en MX2, donc forcément ça fait du bien. On sait qu’on va également monter en puissance tout au long de l’année, avec la moto, physiquement, mentalement. On est dans les clous en ce début de saison, et on va progresser. En Argentine, j’ai vraiment très mal roulé, je n’étais pas satisfait. Pourtant, je fais 8-8 lors des manches, et sixième de la journée …

Incertain quant à son avenir fin 2021, Stephen Rubini se relance avec brio en 2022.

Justement, fin 2021 ça a été plutôt difficile pour toi; l’intersaison, elle ressemble à quoi ? J’imagine que la confiance n’était pas franchement là, et se remettre dans le bain pour une nouvelle saison n’a pas dû être simple.

C’est vrai que fin 2021, je me suis posé beaucoup de questions. Arrêter la moto ou pas ? Est-ce que j’ai envie d’y retourner ou non ? J’étais tellement au fond du trou que je me posais des questions inutiles. C’est vrai que cette intersaison a été difficile mentalement. Yves Demaria me mettait en condition, c’était ma dernière année, il voulait que je fasse bien et que je ne fasse pas d’erreurs dans mes choix, à me perdre dans mes décisions. Pour moi, c’était une remise en question en continue. Ça a été très dur, mais arrivé au premier grand prix et signer une belle cinquième place en première manche, ça m’a réconforté. On n’a pas fait un très bon GP à Mantova, mais la confiance en arrivant sur la nouvelle saison n’était pas comme elle aurait pu l’être avant ma blessure aux cervicales. Donc ça fait du bien.

Et concrètement, tu te voyais faire quoi si tu arrêtais ?

Oh, ça, après, c’est une autre histoire. J’ai pensé à passer le brevet d’état, c’est toujours dans un coin de ma tête d’entraîner des pilotes, mais ça, c’est plus tard, après ma carrière. Quand tu es au fond du trou, tu te poses des questions vraiment stupides. Honnêtement, maintenant, je te dirais que je n’arrêterais pas la moto. J’en suis incapable, j’aime trop ça, mais quand j’étais au fond du trou, c’était le genre de question que je me posais alors qu’en général, ces questions, je ne me les pose jamais.

Le pilote SR Honda Motoblouz occupe actuellement la 9ème place du championnat du monde MX2

Et physiquement, tu as bien récupéré ?

Physiquement, ça va beaucoup mieux. Au niveau des cervicales, on est vraiment bien. Après, on continue à progresser car l’intersaison a été assez courte pour moi. Toutes les semaines, je vois que je m’affine, je m’affute, je prends du muscle. C’est une progression continue semaine après semaine, et c’est pourquoi je pense que pendant la saison, on fera d’encore meilleurs résultats. La moto va progresser aussi, et ce sont pleins de choses comme ça qui me font tirer du positif.

C’est très probablement beaucoup trop tôt pour en parler, mais y-a-t-il une option pour la saison prochaine avec SR Honda pour le MXGP ?

On en a vaguement discuté au moment de signer le contrat. On s’est dit que si on faisait une bonne saison, pourquoi ne pas rester dans le team pour faire la transition en MXGP. Après, on n’en a jamais reparlé. J’essaye de me concentrer vraiment sur ma dernière saison de 250. Il n’y a pas de touches avec d’autres teams à ce niveau-là, c’est vraiment 100% focus sur le mondial MX2. Après, la catégorie 450, c’est une catégorie très relevée, il va falloir un bon team. Honda SR, c’est un team extra-ordinaire. L’ambiance y est top, et mentalement pour moi, c’est parfait. Il faudra une bonne moto également, la Honda c’est une bonne moto… J’espère que ma saison 2022 se passera bien, et qu’on passera en 450 dans de bonnes conditions.

Faires des chronos pour se qualifier pour une manche qualif’ pour ensuite se qualifier pour les manches …

Alors moi le format deux jours, j’adore. Je préfère. Bien sûr c’est plus éprouvant physiquement car la piste se défonce beaucoup plus. Bon, pour ce qui est des chronos pour ensuite faire une manche qualificative pour les manches du dimanche, ça reste quand même un gros point d’interrogation.

Stephen Rubini “C’est le plus beau début de saison de ma carrière”

Retour