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Tahlia O’Hare “J’ai grandi en regardant Livia rouler à la télévision”

Tahlia O’Hare “J’ai grandi en regardant Livia rouler à la télévision”

Il n’y aura pas d’Australien sous l’auvent Honda 114 Motorsports cette saison, mais une Australienne.

Avec sa structure, Livia Lancelot a décidé de soutenir Talhia O’Hare sur le championnat du monde féminin en 2021 en prenant la jeune pilote Australienne sous son aile. Dixième du mondial WMX la saison passée, Tahlia O’Hare a vu son équipe – KTM Diga Junior – fermer ses portes au terme de la saison 2020. Nouveau départ en rouge pour Tahlia qui bénéficiera également de l’expérience de la double championne du monde Française qui officie désormais en qualité de team-manager. Micro

Tahlia, avant même de rentrer dans le vif du sujet; comment en es-tu venue à devenir pilote de Motocross ?

Mon père a toujours aimé la moto, et quand j’étais jeune, il m’a ramené une moto pour que je commence à rouler, ça s’est fait comme ça; en fait, j’ai d’abord commencé par le BMX et puis ça m’a amené vers la moto vers l’âge de 8 ans.

Après des années d’apprentissage en Australie, tu as fini par venir t’installer en Europe en 2019 pour rouler sur le mondial Féminin; comment cette opportunité s’est elle présentée ?

C’était vraiment un rêve de venir rouler en Europe, et je ne pensais pas que ce serait possible un jour… Jusqu’à ce jour de Janvier 2019 où mon père est venu me voir pour me dire que j’allais déménager en Belgique pour rejoindre un équipe là-bas et rouler sur le championnat du monde féminin. Mes parents étaient entrés en contact avec une équipe Belge – [KTM Diga Junior ] – et avaient tout organisé et en Février 2019, je suis venue en Europe.

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L’Australie c’est un très grand pays, et peu d’Australiens sont venus rouler en Europe. Est-ce que tu t’attendais à ce niveau de compétitivité en venant ici ?

L’Australie c’est vraiment très grand, et très étendu, donc la scène féminine est plutôt restreinte; il y a bien eu quelques pilotes qui sont allé rouler en Europe mais c’est vraiment dur à organiser et ça demande beaucoup de changements sur différents aspects. Je m’attendais à ce que le niveau soit élevé, c’est le plus gros championnat au monde donc j’aurais été folle de penser que ça allait être facile.

Comment t’es-tu adaptée au niveau lors de ta première saison en WMX, et quel regard portes-tu sur cette saison 2019 ?

La saison 2019 a été une saison d’apprentissage énorme pour moi, les terrains sont vraiment plus grands et plus difficiles que ceux sur lesquels j’avais roulé auparavant et c’était vraiment dingue de retrouver une grille remplie en catégorie féminine; les quelques courses que j’ai faite en 2019 m’ont permis de tirer des leçons qui m’ont aidée à grandir.

Malheureusement, je me suis blessée lors de la troisième épreuve et j’ai fini la saison sur le banc de touche mais j’ai vraiment tiré beaucoup de leçons de cette saison.

Beaucoup de changements ont été opéré pour toi en 2019, quelle a été l’adaptation la plus difficile ?

Tout a été vraiment chamboulé pour moi quand je suis venue en Europe. Je venais d’avoir 18 ans et je vivais seule pour la première fois, à l’autre bout du monde, loin de ma famille et de mes amis. Je pense que c’est ce qui a été le plus dur pour moi, parce que je suis quelqu’un d’assez timide et qu’il me faut un certain temps avant de me sentir à l’aise avec de nouvelles personnes donc j’ai un peu eu du mal avec la solitude au début et puis je me suis fait de très bons amis ensuite.

Après avoir pris tes marques en 2019, tu as commencé à rentrer dans le top 10 en 2020, une belle amélioration par rapport à la saison précédente ; d’où vient cette progression ?

C’est sûr que j’ai fait de beaux progrès la saison dernière et j’étais heureuse d’atteindre mon objectif en rentrant dans le top 10 du championnat, honnêtement en 2019, j’ai vu où je voulais être et à quel point je devais m’améliorer pour y parvenir, je me suis juste mise au travail je suppose. J’ai vraiment augmenté l’intensité de mon programme d’entraînement et je ne me suis pas trouvée d’excuses, je voulais arriver là où je voulais être.

Quelle a été la course la plus marquante de ta saison 2020, et pourquoi ?

La première course à Matterley Basin, je suis arrivée et je n’avais pas roulé depuis environ un mois parce que je m’étais blessé au genou. Il pleuvait beaucoup et la piste était super boueuse, donc j’étais assez confiante et je me disais que ça allait être une bonne journée. J’ai roulé n’importe comment et j’ai dû chuter 6 fois, mais j’ai vu ce qui était possible pour le reste de la saison si j’arrivais à me calmer et à rouler plus proprement.

Pour 2021, tu as signé avec l’équipe Honda 114 Motorsports. Livia Lancelot étant elle-même une ancienne championne du monde, il ne doit pas y avoir une meilleure équipe pour toi, sans parler du fait que l’équipe a travaillé avec une poignée d’Australiens par le passé.

C’est sur que je suis vraiment super excitée de rouler pour l’équipe Honda 114 cette saison. J’ai grandi en regardant Livia rouler à la télévision et il n’y a pas de meilleure personne pour apprendre que d’être aidée par quelqu’un qui a déjà été championne du monde, et plus d’une fois. Je suis vraiment heureuse de la façon dont tout se passe en ce moment, toute l’équipe aime s’entraîner et c’est très fun, c’est vraiment bien car ce n’est pas souvent le cas de nos jours.

Quelle est la chose sur laquelle tu vas te concentrer cette intersaison ?

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Nous avons travaillé sur un grand nombre de mauvaises habitudes que j’ai prises en terme de technique et nous avons également travaillé pour être meilleur globalement, donc c’est une bonne chose.

Y a-t-il une chance que nous te voyions sur le championnat de France en 2021 ?

Oui, il me semble que ça fait partie du plan.

Quels sont les objectifs pour 2021 ? Est-ce qu’on vise le top 5 ?

Je veux juste continuer à m’améliorer, je veux dire, j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir, donc il faut continuer à travailler, bien sûr signer un top 5 serait vraiment quelque chose de spécial, mais nous verrons où j’en suis, nous avons encore beaucoup de temps avant le début de la saison.

Y a-t-il quelqu’un que tu voudrais remercier ?

Beaucoup de personnes m’ont aidé à aller aussi loin et je suis vraiment reconnaissante d’avoir l’opportunité cette année avec Livia et Honda 114 Motorsports, donc merci à l’équipe et aux sponsors impliqués, à mon pote Hinko de One Above Management pour avoir conclu le deal et s’être occupé de toutes les choses en coulisses, mes parents ont beaucoup sacrifiés pour me donner la chance de poursuivre ces objectifs et je ne serais pas ici sans leur soutien.

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