On a retrouvé Antonio Cairoli derrière une grille de départ à Arco Di Trento ce week-end. À domicile, la légende Italienne s’est offert une nouvelle pige pour palier à l’absence de Mattia Guadagnini, blessé à l’entraînement avant le GP de Riola Sardo. Victime d’un problème mécanique dès le début de la manche qualificative MXGP du samedi, le pilote Italien a hérité de la dernière place sur la grille de départ pour les manches du dimanche. Antonio s’est longuement battu dans le top 10 en première manche, puis aux portes du top 15 en seconde manche. Il repart d’Arco en ayant pris part à son 279ème GP, et une 16ème place en poche.
« J’ai été vraiment surpris ce week-end » admet le pilote Italien à notre confrère Jonathan McCready à propos de sa prestation d’Arco Di Trento. « Surpris car honnêtement, je n’avais aucune préparation. Il y a encore deux semaines, je testais encore la moto de série qui doit être mise en vente au grand public, donc on faisait des ajustements importants, on peaufinait et finalisait des choses sur la moto. En gros, je faisais un tour, je m’arrêtais, je faisais un autre tour, et je m’arrêtais de nouveau. On n’a pas du tout bossé sur la vitesse. C’est seulement cette semaine – avant Arco – que j’ai recommencé à travailler un peu sur mes chronos, parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu à repousser mes limites pour une course. Voilà pourquoi j’ai été assez surpris du résultat du week-end. Surpris aussi par le nombre de fans qui sont venus me voir. Je suis très heureux de voir ça. Pour le sport, c’est aussi une très bonne chose quand il y a beaucoup de monde comme ça. »
L’an dernier, la Desmo450MX de Ducati avait fait ses débuts en championnat du monde à Arnhem, aux mains d’Antonio Cairoli. Depuis lors, le prototype du constructeur Italien est passé par de nombreuses modifications. « La moto est complètement différente désormais » explique Antonio Cairoli. « Maintenant, elle est vraiment maniable dans le sable alors qu’avant, c’était impossible. C’est pourquoi j’ai vraiment galéré [à Arnhem]. On avait beaucoup de pièces prototypes sur la moto, et on n’avait jamais vraiment roulé dans le sable. On voulait juste voir dans quelle direction il fallait aller avec la moto. Dans un sens, c’était une bonne expérience parce que j’ai vraiment galéré, mais on a pu savoir ce qu’il fallait faire avec la moto après coup. On est allé dans la bonne direction et désormais, la moto est compétitive. Avec un pilote rapide, en forme physiquement, on peut facilement espérer un podium ».
Antonio Cairoli l’avait confié à la veille du GP de Trentino; le pilote Italien avait prévu de participer à des courses quoi qu’il arrive en 2025. Seulement, et avec la blessure de l’officiel Ducati Mattia Guadagnini, l’opportunité s’est présentée bien plus tôt que prévu et Antonio s’est retrouvé lancé dans le bain des grands prix avec une préparation limitée. Toujours est-il qu’avec l’arrivée de Ducati aux USA via un team officiel (Troy Lee Designs) à l’horizon 2026, pas impossible de voir Cairoli refaire des apparitions sur l’outdoor cet été afin de faire la promotion de la Desmo sur le sol Américain. Il faudra toutefois attendre que la moto soit commercialisée outre-Atlantique, « production rule » oblige.
« L’objectif, c’est de faire plus de courses. » admet le nonuple champion du monde. « On n’avait pas vraiment prévu lesquelles ni quand exactement, mais à un moment donné, je vais faire plus de courses, disons peut-être que j’en ferais deux ou trois autres. Peut-être que je roulerais aux États-Unis si on peut trouver un bon compromis, parce que la moto doit d’abord être mise en vente là-bas avant qu’on puisse rouler car sinon, on ne peut pas s’engager sur le championnat. La moto sera disponible sur le marché américain vers la fin juin. Après ça, on verra à quelles courses on pourra peut-être participer, et peut-être qu’on en rajoutera d’autres au programme. J’aimerais vraiment rouler à Matterley Basin aussi, car c’est l’un de mes circuits préférés. Pour l’instant, il n’y a pas de plan précis mais oui, je vais faire plus de courses cette année. »
Antonio Cairoli est donc sorti – une nouvelle fois – de sa retraite le week-end dernier. À bientôt 40 ans et malgré le manque de préparation évident, l’Italien score un 13-19 en manches sans forcer. On imagine aisément ce que serait capable de faire un Antonio Cairoli affûté. « Je suis vraiment reconnaissant de pouvoir encore rouler à ce niveau à 40 ans » conclut le pilote Italien. « Je me surprends moi-même à chaque fois, parce qu’en fait, je me demande parfois ce que je serais en mesure de faire si je recommençais à m’entraîner comme avant. Mais bon, ce n’est plus vraiment le moment pour ça. Maintenant, je profite simplement des courses, de la famille, je ne prends plus de risques, et je roule juste pour améliorer la moto et prendre un peu de plaisir. »
