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Antonio Cairoli “Je savais qu’il serait difficile d’être compétitif”

Images: Red Bull KTM

En tant que l’un des pilotes les plus décorés de l’histoire du sport,  Antonio Cairoli a été accueilli à bras ouverts par les fans américains lorsque ce dernier a décidé – à l’approche de ses 37 ans – de sortir de sa retraite sportive pour participer aux quatre premières épreuves du championnat de Motocross US. Après en avoir décousu avec les meilleurs pilotes du championnat Américain sans avoir à rougir, Antonio Cairoli est rentré chez lui pour poursuivre son rôle d’ambassadeur et de testeur auprès de l’usine KTM, et pour mettre à profit son expérience au service des équipes Factory en MXGP. L’Italien revient sur son expérience Américaine.

Antonio, tu es allé aux Etats-Unis avec seulement un mois de préparation. Ce n’est pas énorme, tu as ressenti un manque de préparation ?

Bien sûr, et je savais qu’il serait difficile d’être compétitif, mais j’étais aussi un peu surpris parce que le top 5 était possible, s’il n’y avait pas eu quelques erreurs de parcours. J’étais toujours là : 7, 8, 5, 6, 4, 4. J’étais assez content à la fin du séjour, avec le rythme que j’avais.

Tu as passé près de vingt ans sur des circuits de Grand Prix, ça a dû être une aventure excitante…

C’était vraiment top et comme tout était nouveau, j’ai dû apprendre les pistes, la surface, connaître mes adversaires et imprimer le rythme lors des manches, c’était fun, c’est certain.

Tu as également roulé sur la 450 SX-F 2023…

C’était une belle expérience de piloter la nouvelle moto. Le moteur a la même puissance que ma moto d’usine de l’an dernier, mais nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour travailler sur les réglages des suspensions, et du nouveau châssis. On faisait des essais pendant les courses et pendant les quelques jours où nous roulions entre les épreuves. Après deux courses, j’ai commencé à me sentir beaucoup mieux et j’étais content des sensations ressenties sur la moto.

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Le plan était de faire les deux premiers rounds et finalement, tu t’es engagé pour quatre courses.

C’était bien de pouvoir faire ces quatre courses. Faire les deux premières, c’était le plan depuis le départ, mais on est resté pour deux épreuves supplémentaires parce que je voyais que je m’améliorais pas mal au fur et à mesure. On était déjà aux États-Unis et cela ne coûtait pas grand-chose de plus de rester deux semaines supplémentaires pour faire deux autres épreuves. On savait qu’on allait devoir prendre une décision difficile après ces quatre courses, mais je me suis basé sur mon ressenti. Je m’améliorais à chaque fois, mais faire la saison entière est très difficile pour moi après tant d’années à me concentrer sur le championnat du monde. Avec le recul, j’aurais dû faire partie du programme dès le début. Ça aurait été possible à l’époque, mais avec la préparation que j’ai eue, ça aurait été un très gros effort de faire tout le championnat.

Finalement, c’était comme partir en plein milieu d’une belle fête.

Oui, c’était un peu comme ça. C’était une belle expérience et nous avons bien travaillé jusqu’à la quatrième manche, où j’ai connu quelques problèmes dans la première manche, j’ai chuté et je me suis un peu fait mal au genou. Je savais que c’était ma dernière course et si je m’étais battu pour le championnat, j’aurais fait un effort supplémentaire, mais je n’étais pas dans le top 10 et je ne voulais pas prendre de risque. J’étais juste là pour profiter des courses et non pour finir par terre et me blesser.

Quels aspects du championnat AMA as-tu trouvé plus simple que le mondial MXGP ?

J’ai aimé la préparation des pistes. L’équipe de gars qui s’occupait des pistes écoutait vraiment les pilotes et dialoguait avec les meilleurs après chaque séance. Si nous avions des recommandations à faire sur certaines parties de la piste, ils les corrigeaient immédiatement. J’ai également apprécié le format d’une journée. C’était plus intense et tout le monde va plus vite dès le début.

Et qu’est-ce qui a été plus difficile ?

La grille de départ était différente, mais aussi le rythme affiché lors des manches. Les premiers tours sont très rapides parce que je pense que les gars ont l’habitude de rouler comme ça en Supercross. Les deux premiers tours sont très rapides et les gars sont agressifs, c’est différent du MXGP où tout le monde fait sa place dans les premiers tours et ensuite le rythme s’élève. C’était un peu difficile de s’adapter au fait que le plus gros de la course est fait dès le début, il fallait s’adapter à cette variable assez rapidement.

Comment as-tu été accueilli par les fans Américains ?

C’était dingue ! Les fans nous ont vraiment soutenus et nous ont beaucoup encouragés. J’ai vu beaucoup de drapeaux italiens autour des pistes. C’était vraiment sympa et je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux. C’était un autre aspect vraiment sympa de cette aventure.

Enfin, tu as pu rouler contre Ryan Dungey et d’anciens coéquipiers comme Ken Roczen, ainsi que tout le paquet de pilotes américains. Habituellement, tu ne rencontrais ces pilotes qu’en nombre limité, une fois par an, au Motocross des Nations. Comment c’était ?

Rouler contre des pilotes avec lesquels vous n’avez jamais vraiment eu la chance de vous mesurer, c’était un autre aspect spécial de ce séjour. Chacun a son propre style et, bien sûr, aux Nations, on ne se mesure finalement qu’à deux pilotes Américains. Ici, il y en avait beaucoup plus que deux ! Les débuts des courses étaient cool, mais aussi difficiles parce qu’il fallait s’habituer aux autres pilotes. C’était super de revoir d’anciens concurrents en piste aux USA.

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