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Charles Lefrançois “J’avais envie d’un nouveau challenge cette année”


L’équipe Honda SR Motoblouz a incorporé un nouveau pilote à ses effectifs en avril dernier: Charles Lefrançois. Champion d’Europe de Supercross en titre, Charles Lefrançois avait évolué en Italie, fait des piges en National 450, sur l’Elite MX1 mais aussi sur quelques GP’s l’an dernier. En 2023, le pilote Français a décidé de pimenter les choses et de s’attaquer à sa première saison complète en 250 après plus d’une décennie a évoluer en 450. Actuellement 3ème du SX Tour mais également troisième de la finale du Pro Hexis de Lunel ce samedi, on a été prendre des nouvelles de Charles qui était aussi présent sur l’ouverture du WSX à Birmingham sur une … 450 RM-Z. Micro.

Charles. Pourquoi avoir décidé de redescendre en 250 pour cette saison et comment ça s’est fait, cette signature avec Josse & SR Honda ?

En fait, je n’ai quasiment jamais fait de Supercross en 250, seulement l’ouverture du SX Tour en 2010 en 250. À l’époque, les deux catégories étaient mélangées. Je suis passé en 450 très tôt, dès mes 20 ans et je me sentais bien dans cette cylindrée-là. Ça faisait plus de 10 ans que j’étais en 450, 12 ans même, j’avais envie d’un nouveau challenge cette année mais je ne pouvais pas le faire en tant que pilote privé comme les autres années, j’avais besoin de l’aide d’un team car en 250, il faut plus de budget, ça demande de faire plus de préparation sur la moto, etc. J’ai donc fait une proposition à Josse, je lui ai dit que j’étais chaud de redescendre en 250 si jamais il cherchait un pilote; j’étais libre et motivé. Il m’a donné ma chance, Honda France et Josse croient en moi. Je suis vraiment content et ce début de saison se passe bien. C’est top.

Ce contrat, il englobe uniquement SX Tour et Pro Hexis ?

Pour le moment oui. Après, j’ai tout de même eu le soutien de l’équipe pour les cross inter’ et également lors de quelques courses en Motocross au début de saison pour me mettre dans le rythme car j’avais besoin de faire du Motocross pour me sentir à l’aise en Supercross. Ils m’aident tout au long de l’année; c’est cool.

Redescendre en 250 après plus de 10 ans en 450, c’est difficile ? Il y a certains automatismes à perdre, d’autres à avoir et en SX, on sait qu’il faut être très fin, très précis.

C’est sûr que même encore aujourd’hui sur des nouveaux terrains de Supercross, il m’arrive de me mélanger un peu les pinceaux au niveau des vitesses. Je suis un peu hésitant lors des premiers essais quant à savoir si tel saut passera en 250, je me demande si je suis sur le bon rapport pour les enchaînements, etc. Aujourd’hui, je me fais vraiment plaisir sur la 250 CR-F, le châssis est extra, la moto est maniable et je me sens bien. Après, je manque encore un peu de roulage avec, il m’en faut encore pour être tout le temps sur le bon rapport et être en mesure d’être dans le bon régime moteur partout.

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Charles Lefrançois se lance dans sa première saison de SX complète en 250 cette année.

C’était ta première du Pro Hexis cette saison, il y a aussi le SX Tour en 250. Tu retrouves des pilotes plus jeunes, les Fonvieille, Irsuti, mais aussi des plus expérimentés que tu connais bien et qui redescendent aussi en 250 comme Maxime Desprey. Comment ça se déroule, ce début de saison SX ?

Ça se passe plutôt bien puisqu’à l’ouverture du SX Tour à Clermont-Ferrand je termine second derrière Maxime Desprey. Il redescend lui aussi de catégorie et on connaît le palmarès de Maxime qui a été champion de France Elite en 250 comme en 450, champion de France de Supercross en 450; c’est un très gros client. Il est un petit peu au-dessus, j’essaye de me rapprocher d’épreuve en épreuve. Le début de saison se passe bien, à Saint Thibery j’étais un peu moins bien en terminant 4ème de la finale et là 3ème à Lunel. Le début de saison est positif même si on en veut toujours plus. Mon objectif suite à cette descente en 250 c’était d’aller chercher la victoire, je n’y suis pas encore mais il y a un très bon niveau avec notamment  un pilote comme Calvin qui connaît la catégorie depuis quelques années et qui a déjà beaucoup d’expérience, il y a également Yannis. On est 4/5 pilotes à vraiment se tirer la bourre et ça promet de belles batailles tout au long de l’année.

Tu es parti devant lors de la seconde finale ce samedi mais tu t’es fait reprendre par Maxime et Calvin. Qu’est-ce qu’il t’a manqué ? Où as-tu un peu pêché ?

Je pense dans les virages. Maxime vire vraiment vite. Il n’a pas manqué grand-chose. Je suis parti devant, je termine certes troisième mais j’ai réussi à rester au contact tout au long de la soirée et j’avais gagné en agressivité. Il manque un petit quelque chose quand même pour aller chercher la victoire. On y travaille; je suis tout de même satisfait de ma soirée.

Un mot sur cette piste de Lunel. Tu en as pensé quoi ? Il y avait quelques enchaînements particuliers, une petite portion de sable, un on-off aux dimensions hors normes qu’il était possible de passer en triple/simple avant les whoops, un dernier triple énorme sur le fond du circuit avec une double trace. Des choses qu’on a assez peu l’habitude de voir.

Ce n’est pas ce qu’on retrouve sur le SX Tour c’est sûr mais pour autant, moi je préfère. Ça change un petit peu de la “banalité” des pistes du championnat de France de Supercross sur lesquelles on retrouve un peu tout le temps les mêmes enchaînements et des bosses qui sont faites de la même manière. C’est souvent la même chose. Là, sur un circuit comme Lunel, on trouve de la différence. Il y a de l’originalité, j’aime bien. C’est comme quand on va en Allemagne. Parfois, les pistes peuvent paraître un peu bizarres mais dans le fond, ça reste sympa. Ce soir, il y avait vraiment différents rythmes même si le circuit restait très rapide. Le club a vraiment fait du bon boulot et la terre était exceptionnelle.

Tu as fait le WSX de Birmingham. Pour ceux qui n’ont pas suivi, peux-tu nous rappeler dans quelles conditions tu as dégoté cette place, comment ça s’est passé, et si tu as d’autres courses du mondial de Supercross de prévues à ton calendrier cette saison.

Avant l’aventure avec Josse Sallefranque et le team Honda SR Motoblouz j’étais dans le team SR 75 Suzuki de Jeff Walker; un team Anglais. L’ouverture du WSX s’est faite en Angleterre et Jeff avait une wildcard pour y participer. On est restés en bons termes et il m’a proposé de rouler pour lui pour l’ouverture. Josse et Honda France ont bien voulu me libérer ce week-end-là car forcément, je ne roulais pas sur une Honda. C’était une super bonne expérience même si j’étais un peu frustré car je n’ai vraiment pas pu trouver un bon rythme sur mon ancienne moto. J’ai galéré avec mes suspensions, etc, et j’étais un peu déçu de ne pas avoir pu m’exprimer à mon meilleur niveau. Ça reste malgré tout une bonne expérience.

Pour la suite, j’ai une wildcard pour Dusseldorf [Allemagne] mais il y a malheureusement une concurrence de date avec le SX Tour et mon objectif principal reste le SX Tour. Par la suite, on verra. S’il y a un blessé au sein d’une équipe Honda, peut-être que je pourrais être pilote remplaçant mais pour l’heure rien n’est fait. 

Charles termine troisième de la soirée de Lunel, derrière Maxime Desprey et Calvin Fonvieille

Charles Lefrançois “J’avais envie d’un nouveau challenge cette année”
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