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Calvin Fonvieille “La confiance est revenue et ça, c’est vraiment une bonne chose”

Image: Mediacross

La joie était palpable dans le clan Fonvieille au soir du Supercross de Lunel. Sacré champion Pro Hexis en 2022, Calvin Fonvieille avait contracté de lourdes blessures aux bras à St. George de Montaigu la saison passée alors qu’il menait le championnat de France SX Tour. Après de longs mois de convalescence, le pilote TMX Compétition avait grand besoin de se rassurer; c’est fait. Calvin Fonvieille décroche une seconde couronne de champion Pro Hexis consécutive ce samedi soir. De l’ombre à la lumière. Micro.

Calvin, un titre de champion Pro Hexis l’an dernier, un nouveau titre cette année mais entre temps, tu as rencontré de grosses difficultés et contracté une sérieuse blessure. J’imagine que ce titre à une certaine saveur pour toi.

C’est sûr que ces deux titres peuvent sembler équivalents mais pour moi, ils n’ont pas du tout la même valeur. L’an dernier, j’ai été champion Pro Hexis, j’étais en tête du championnat de France de Supercross – SX TOUR – j’étais sur une superbe dynamique et malheureusement je me suis cassé les deux bras. J’ai un poignet encore très abîmé aujourd’hui. Malgré tout, et même si je n’y croyais pas trop, j’arrive quasiment à être de retour à mon meilleur niveau un an plus tard. Je suis très content de ça, et d’être capable de décrocher un nouveau titre de champion Pro Hexis, c’est une grosse satisfaction pour moi.

On peut revenir un instant sur cette blessure ? Ça semble avoir pris plus de temps que prévu et encore ce soir, on te voit rouler avec une attelle au poignet. On en est où, physiquement ?

C’est vrai que la blessure était plus grave que ce qu’on imaginait sur l’instant T. Quand je me suis relevé, on parlait des deux bras cassés. On a fait des examens poussés et on s’est rendu compte que mon poignet gauche était très endommagé, j’avais tous les os des premières rangées de cassés, l’avant-bras aussi. J’ai été opéré 3 fois en l’espace de six mois donc ça a été une période vraiment compliquée. Même aujourd’hui, je sais que je ne peux pas rouler sans mon attelle car c’est elle qui me tient le poignet. J’ai du jeu, de la laxité dans l’articulation et c’est compliqué au niveau de la stabilité mais quoi qu’il en soit, je fais avec aujourd’hui car je n’ai pas le choix. L’attelle me bloque le poignet et me permet de tenir le guidon, ce n’est pas l’idéal mais je pense que j’arrive quasiment à rouler à mon meilleur niveau en piste, la vitesse est là aussi donc je suis content et satisfait. Je vais continuer à essayer de m’améliorer comme ça cette année. La confiance est revenue et ça, c’est vraiment une bonne chose. Il faut continuer dans cette direction.

Calvin Fonvieille revient de loin, et se remet en confiance avec un titre de champion Pro Hexis 2023 @Mediacross

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Pendant ces fameux mois de convalescence, il se passe quoi dans la vie et dans la tête de Calvin Fonvieille ? Pour un garçon comme toi à l’habitude de rouler à l’année que ce soit en France ou à l’étranger; quand tout s’arrête pendant une aussi longue période, on fait quoi ?

Dans la tête d’un sportif, c’est une période qui est interminable. Ça représente beaucoup de travail pour essayer de récupérer la forme physique, c’est beaucoup de travail de rééducation. C’est encore plus dur quand on voit que les résultats de la guérison ne sont pas présents; mentalement, c’est très compliqué. Il en est pareil quand on voit les pilotes contre qui on se battait pour gagner tous les week-end. Ça forge, ça permet de construire un mental si on arrive à tenir le coup. À côté de ça, j’essayais de me remettre au mieux de mon poignet et je m’entretenais quand même physiquement. J’aime beaucoup la course à pied et je courrais pas mal pendant cette période-là, quand ça a été possible. Ça permettait de garder la forme physique et de se vider la tête également.

Un mot de cette piste de Lunel, qu’est-ce que tu en as pensé ? De mon œil de spectateur, j’ai trouvé quelques enchaînements pour le moins originaux.

La piste était un petit peu différente de ce qu’on retrouve d’habitude. C’était déjà un très grand circuit, long. Ce n’est pas commun d’avoir une piste de Supercross si grande mais c’était très intéressant. La piste est bien dessinée, il y a de bons enchaînements qui sortent un petit peu de l’ordinaire avec des bosses très volumineuses, intéressantes à rouler et très plaisantes. Beaucoup de plaisir ce soir à Lunel, c’était déjà le cas l’année dernière, je termine second de la soirée mais face à Maxime Desprey qui a déjà été champion en 450, on considère déjà ça comme une victoire pour nous. C’était sympa, une bonne soirée, et je suis très content de terminer la saison de Pro Hexis 2023 de cette façon.

Qu’as-tu pensé du format particulier de cette superfinale ? J’imagine qu’en tant que pilote 250 sur cette piste, on sait qu’on va se faire rattraper, et qu’on se demande juste quand ça va arriver.

C’est ça, c’est un petit peu le souci. En soit, la superfinale mélangée avec les pilotes SX1 & SX2 est très intéressante. C’est une superbe expérience et une belle course que ce soit pour le public et les pilotes. Après, quand on joue un championnat c’est délicat. Ce n’était pas prévu au championnat, c’était un peu fait à la dernière minute. Ça peut-être assez perturbant surtout si on joue une place et que c’est très serré. En l’occurrence j’avais beaucoup de points d’avance avant la superfinale et c’était quasiment fait avant de la disputer. Dans l’ensemble, tout s’est bien passé donc c’était une très bonne soirée.

La plaque rouge ne bouge pas de la machine du pilote TMX Compétition pour l’an prochain. Nouvel objectif, aller chercher celle sur le SX Tour @Julie Grosjean

On voit que deux “vétérans” costauds sont redescendus de la 450 à la 250, Maxime et Charles. Est-ce qu’on se dit “tant mieux pour la catégorie et le spectacle” où plutôt que ce n’est pas vraiment leur place ?

Je ne dirais pas qu’il y a une place à avoir pour les uns comme pour les autres. C’est simple, le règlement permet ou interdit certaines choses et nous pilote, on décide de faire ou de ne pas faire. Chacun est libre de faire comme il le désire. Pour reprendre le cas de Charles Lefrançois, c’était un excellent pilote 450 qui a eu l’opportunité de descendre en 250, il se bat pour un titre, c’est respectable aussi. On est en bagarre avec tout le monde, c’est bien et ça permet d’avoir des pilotes qui ont déjà une grosse notoriété avec de longues années en 450. Ça donne du plus à la catégorie. C’est encore plus le cas avec Maxime Desprey qui a déjà été champion de France en 450 aussi. C’était déjà l’un des meilleurs de la catégorie reine. Redescendre en catégorie SX2, c’est un peu surprenant mais c’est son choix et il a tout à fait le droit de le faire. Une fois de plus, c’est bon pour la médiatisation et pour la valeur du championnat SX2.

Le World Supercross en tant que wildcard cette saison, ça reste une possibilité ?

En soit oui, c’est possible. Le seul problème c’est qu’il faut une opportunité et ça, ce n’est pas gagné. Il y a beaucoup de pilotes qui sont demandeurs et candidats pour le World Supercross, il y a très peu de places disponibles et surtout, beaucoup de pilotes sur liste d’attente qui attendent justement une opportunité. Pour le moment, ce n’est pas du tout dans les priorités mais pourquoi pas, si cette opportunité se présente on sera motivé à 100% pour tenter l’aventure.

Calvin Fonvieille “La confiance est revenue et ça, c’est vraiment une bonne chose”
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