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Chris Blose “on est arrivé ici avec des objectifs, et on les a remplis”


Chris Blose était aux anges au terme de ce premier World Supercross de Cardiff. Recruté par l’équipe Bud Racing Kawasaki au terme de sa saison de Supercross US 2022, saison sur laquelle il s’adjugera une belle 7ème place finale en catégorie 250 sur la côte Ouest, Blose a été en mesure de décrocher une magnifique seconde place derrière Shane McElrath à Cardiff. De bons chronos, de bons départs dans les premières manches, une belle combativité, le pilote Bud Racing Kawasaki a été l’un des plus réguliers en piste; la clef pour performer sur ce type de format. L’intéressé répond à nos questions au soir de sa performance; un trophée à la main, et un sourire vissé sur le visage. Micro.

Chris, une seconde place à Cardiff, c’était une super soirée pour toi, comment tu te sens ?

C’est super pour moi, et je crois que l’équipe est très contente. En arrivant ici, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On avait pour objectif de se battre pour le podium et de pouvoir prétendre aux victoires mais vu que c’était le premier round, on était un peu dans l’expectative, on ne savait pas trop où se situer avec tous ces pilotes. Dans les deux premières finales, j’ai pris de bons départs et j’ai terminé second, puis quatrième, et dans la dernière manche j’ai complètement foiré mon départ avant de me battre pour revenir 8ème. Je termine second, à un point de la victoire, c’est comme ça, on va désormais se rendre à Melbourne pour la seconde épreuve en bonne santé, c’est le plus important pour moi. Les promoteurs ont organisé un super évènement. Le team Bud Racing a beaucoup travaillé pour ce championnat et moi aussi; on est arrivé ici avec des objectifs, et on les a remplis donc je ne pourrais pas être plus heureux.

J’ai été surpris de te voir rejoindre Bud Racing sur ce championnat, comment ça s’est fait de ton côté ?

C’est drôle parce que j’avais annoncé que j’arrêtais le Supercross US au terme de la saison 2022 mais j’avais quand même comme plan de m’aligner sur le mondial de Supercross car le championnat avait été annoncé. Stéphane Dassé m’a approché et on a travaillé ensemble sur une entente qu’on a fini par signer; c’était juste après la première épreuve de l’outdoor aux USA. C’est génial de travailler avec eux, on est toujours en train d’améliorer la moto, de s’améliorer nous-même, d’améliorer le fonctionnement de l’équipe et on a vraiment hâte de disputer ce second round. Je n’ai qu’un point de retard et je pense que je suis dans une bonne position.

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Qu’est-ce qui t’a séduis à propos de ce mondial de Supercross car finalement, on ne savait pas vraiment ce qu’on allait retrouver ici.

C’est un nouveau championnat, ils ont un grand rêve, de gros projets et une plateforme pour les réaliser. Il y a de bonnes équipes, de bons pilotes, c’est très professionnel. J’ai déjà travaillé avec eux par le passé sur l’AUSX Open et je savais de quoi ils étaient capables. Ils ont vraiment organisé un bel évènement, ils se sont vraiment bien occupés de nous et de l’équipe. On est allé chercher à manger après les essais de l’après-midi et dans la rue, avec les fans et leurs cornes de brume, c’était vraiment trop cool. Je n’avais jamais expérimenté quelque chose comme cela auparavant. L’atmosphère était au top.

Combien de temps as-tu eu pour t’entraîner sur cette Kawasaki ? Tu ne participais pas à l’outdoor cet été, tu as dû commencer ta préparation assez tôt pour ce format particulier.

La seule fois où j’ai déjà roulé sur une course qui proposait ce type de format, c’était justement lors de l’AUSX Open de Melbourne en 2019. C’est un championnat que j’ai gagné. C’est la folie, il faut vraiment être présent lors de chaque finale et signer de bons départs. Etant donné qu’on a signé le contrat assez tôt avec Bud Racing Kawasaki, ils ont été en mesure de me fournir une moto assez rapidement et j’ai eu l’opportunité de passer pas mal de temps au guidon de cette 250 KX-F. Cette année, j’ai roulé pour une équipe GasGas en SX US, la moto était donc un peu différente au niveau du châssis en aluminium mais tu sais quoi, l’équipe a vraiment fait le nécessaire pour que je sois satisfait de ma moto donc je ne pouvais pas demander mieux.

Tu savais que tu étais dans une si bonne position au général dans la dernière manche ?

Je savais que j’étais en train de prétendre à un podium. Je ne savais pas exactement où je me situais mais si j’avais pu doubler un autre pilote dans la dernière finale, j’aurais probablement pu prétendre à la victoire de l’épreuve. C’est dur car il y a trois finales; je sais quels pilotes ont terminé devant moi dans les deux premières manches et je savais ou ils étaient dans la dernière manche donc je me doutais que j’étais plutôt bien placé pour faire un bon résultat au général. Ils disent qu’on a 5 minutes entre chaque finale mais vraiment, on ne les voit pas passer; on avait l’impression que ça ne durait que deux minutes et quand tu commençais à peine à avoir récupéré, que tu avais bu un coup, repris ton souffle, changé de lunettes, remis ton kit de départ, c’était déjà le moment d’y retourner.

J’aurais bien aimé que les pauses soient un peu plus longues; on a vu des pilotes qui ont dû changer de moto et ça ne nous donnait pas beaucoup de temps pour régler les petits problèmes qu’on pouvait avoir. J’ai eu de la chance car ma moto n’a pas rencontré de problèmes mais Jace Owen était à côté de moi, il a dû changer de moto et il était en train d’essayer de tout gérer en même temps pour être prêt à temps. J’aimerais bien que les pauses soient un peu plus longue mais c’est comme ça, on a tous le même programme.

Tu as pensé quoi de ce tracé de Cardiff, toi qui roule depuis un paquet d’années sur le Supercross Américain ?

C’est similaire, il y a quelques différences dans les transitions entre les sauts. Aux USA, on a des sauts beaucoup plus proches en sortie de virage, et aussi des virages beaucoup plus proches des fins d’enchaînements. Les whoops sont quand même un peu plus gros mais ce tracé a permis des courses très serrées. Les préparateurs ont fait un beau boulot, c’était un tracé technique, surtout au fur et à mesure des finales car il a vraiment séché et il est devenu un peu plus friable dans les virages. C’était un peu plus simple qu’un terrain de SX US mais c’était quand même un terrain qui nous mettait au défi car c’était quand même pas mal glissant.

Tu viens de signer l’une de tes meilleures saison en SX US, en terminant 7ème sur la côte Ouest et te voilà second du World SX. Est-ce qu’on peut dire qu’on s’améliore avec l’âge ?

C’est la partie la plus difficile en fait en ce qui concerne ma décision de raccrocher au terme de cette année car je pense que je roule mieux que jamais en ce moment, alors que j’ai 34 ans. La technologie et les avancées d’aujourd’hui me permettent de garder mon corps en bonne santé et avec mon expérience, j’ai l’impression de n’avoir jamais aussi bien roulé. Quand se retirer ? On verra comment ça se passera, on ne sait jamais. Peut-être que j’y réfléchirais à deux fois et que je sortirais rapidement de ma retraite sportive, qui sait ?

Chris Blose “on est arrivé ici avec des objectifs, et on les a remplis”
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