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Hunter Lawrence “j’ai continué d’y croire jusqu’au bout”


C’est dans les tous derniers mètres de la finale 250 de Tampa qu’Hunter Lawrence est parvenu à subtiliser la victoire à Nate Thrasher ce samedi. L’officiel Honda HRC a réalisé une course d’exception qui le verra décrocher sa seconde victoire de saison. Hunter Lawrence compte 8 points d’avance sur Max Anstie au championnat avant la courte pause pour faire un retour sur la côte Ouest pour Oakland. Il s’exprime après Tampa.

Hunter, Cooper a mentionné les retardataires à Tampa. Ils ont joué un rôle dans vos finales à toi et à Nate. Raconte-nous ce dépassement dans le dernier virage, pour aller chercher ta seconde victoire de saison.

Mon mécanicien m’a dit qu’un paquet d’autres mécanos allaient le détester désormais, car dans la pitlane, il hurlait sur les autres pilotes pour qu’ils se poussent vu qu’ils sont dans leurs propres batailles pour jouer les positions dans le paquet. Ils se concentrent sur leur propre course et nous, on arrive et on doit les doubler, c’est chaud. Pour le dernier virage, je n’avais rien de planifié. C’était un dernier tour de folie et ça l’a fait, mais c’était vraiment serré.

Tu te disais que tu pouvais rattraper Nate ? Tu t’es dit quoi dans ces deux derniers virages ?

Je ne me suis rien dit de spécial, j’essayais juste de prendre les traces qu’il ne prenait pas, c’était assez simple. Mon départ n’avait pas été terrible, je pouvais le voir devant lorsque les enchaînements se croisaient. J’ai mis la tête dans le guidon et j’ai donné les 15 meilleurs minutes que je pouvais en me disant que je terminerai où je terminerai. Si je le rattrapais ? Cool, sinon, tant pis. C’est comme ça que j’ai pris la course, tour après tour. Je me sentais bien, la moto marchait fort, j’étais dans ma zone. Je n’ai même pas réalisé qu’il pleuvait autant que ça et c’était une bonne chose parce que quand il pleut, en général, tu te focalises là-dessus.

Est-ce que c’est l’une de tes plus belles victoires de carrière ?

Je pense que c’est la première fois que je suis aussi heureux après une victoire. J’étais un peu plus émotif lors de ma toute première victoire en Supercross mais là, c’était vraiment très cool, surtout que c’était comme à la maison pour moi. La moitié de mon quartier était présent, donc je ne voulais pas avoir l’air d’un gros naze parce qu’après une fois à la maison ils m’auraient tous dit “tu t’es fait fumer”. Il y avait pas mal de pression sur mes épaules.

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À quel moment de la course, et alors que tu comptais 4 ou 5 secondes de retard, tu t’es dit que tu pouvais reprendre assez de terrain pour jouer la victoire ?

Difficile à dire. J’étais encore derrière Max Anstie à un moment, et j’avais genre 7 secondes de retard. Je savais que j’étais rapide dans les whoops et plutôt bon dans le sable, j’avais un bon rythme. J’essayais d’économiser un maximum de tear-off quand j’ai vu la pluie tomber, afin de pouvoir en utiliser en cas de besoin vu que je ne savais pas trop comment la course allait se dérouler. Dans les derniers tours mon mécanicien m’a panneauté et m’a dit combien de temps il restait; j’ai continué d’attaquer, j’ai continué d’y croire jusqu’au bout. Je voulais me rapprocher pour avoir une chance de gagner. C’est la seule chose que tu peux te dire dans ce genre de situation.

Tu as drifté dans le dernier virage. Tu n’es pas passé loin de t’envoyer – avec Nate – au tas.

En fait, je ne suis pas passé bien loin de me foutre par terre tout seul. Pendant un instant je me suis dit “c’est terminé, je vais tomber”. C’était chaud car personne ne prenait cette partie de la piste donc c’était vraiment très gras. Heureusement, on n’est pas tombés. Ce n’est que le deuxième round, pas besoin de faire quelque chose de stupide.

En début de finale, tu étais derrière Deegan et Mosiman. Tu les as rattrapé rapidement avant de te retrouver bloquer derrière eux. Tu les as doublé, puis ils t’ont repris par la suite. Il s’est passé quoi ?

Je ne me rappelle pas vraiment. Je sais que j’étais derrière Michael, et j’étais plus rapide. J’essayais d’être propre, de lui laisser de la place et il m’a fait un truc qu’il m’avait déjà fait lors des essais plus tôt dans la journée. Je me suis demandé pourquoi il faisait ça, je savais qu’il allait falloir que je force la main pour le doubler. Je ne suis pas là pour sortir qui que ce soit, on était en bataille pour la 5ème ou la 6ème position donc ça n’avait aucun sens. Je ne voulais pas le faire tomber, vraiment. Il restait environ 10 minutes, j’essayais d’analyser la course, de ne pas faire de trucs stupides comme glisser de l’avant quand ça devenait gras, des trucs comme ça.

Ça avait l’air de te frustrer. C’est parce que ça ne se déroulait pas comme tu le voulais ?

Quand tu es derrière un pilote et qu’il te reste 12 minutes, tu essayes d’aller de l’avant. Michael n’est pas là pour défendre une sixième place, c’est évident qu’il veut gagner. Donc on est là, a essayer d’attaquer pour revenir sur la tête de course. C’est cool de rouler contre quelqu’un qui te respecte, car tu sais que vous n’allez pas vous sortir de la piste mais quand un gars comme lui commence à dépasser les bornes, à essayer de te ralentir, à jouer au chat et à la souris pour te garder derrière lui … Tu te demandes pourquoi il fait ça. Je veux dire, on se bat pour la sixième place. De là, l’option, c’est de faire un dépassement plus agressif, tu es obligé de forcer un peu, de le ralentir dans un virage pour pouvoir prendre le large parce qu’avec ce mec, tu sais très bien que si tu le doubles proprement, tu vas te faire balayer la roue avant dans le virage suivant. C’est ce qu’il s’est passé lors des essais. Dans le second tour des essais, j’avais pris l’intérieur dans le sable et j’étais donc à gauche sur la ligne droite. Michael était placé à l’intérieur pour le virage suivant donc j’ai ralenti et il a pilé pour que je ne puisse pas tourner. De là tu te dis “Mec, c’est le second tour des essais, t’es sûr que ça va ?”. On va rouler l’un contre l’autre pendant encore quoi, 10 ou 12 ans ? Pourquoi agir comme un crétin et créer des histoires pour ça, un peu à l’image de Barcia et Anderson. Ça ne leur apporte rien de bon; on dirait un concours d’égo.

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