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Ken Roczen “Je me suis accroché pour survivre”

Interview: Conférence de presse

Ken Roczen aura mené six tours dans la boue d’East Rutherford ce samedi soir, mais sa seconde victoire de saison lui sera vite volée par un Justin Barcia en grande forme. Second de la finale à la mi-course, le pilote HEP Suzuki subira la pression d’Eli Tomac en fin de manche avant de commettre une erreur dans les whoops. Troisième de ce 14ème round, Ken Roczen signe son quatrième podium de la saison et se bat toujours pour la quatrième place du championnat, pour l’heure détenue par Justin Barcia. Le garçon raconte sa soirée.

Ken. Dans ces conditions-là, comment c’était, dans le premier tour de la finale ?

Je me suis accroché pour survivre. On n’a pas fait de tour de reconnaissance, j’ai essayé d’être le plus relaxé possible car de toute façon, il arrivera forcément des choses qu’on ne pourra pas contrôler dans ce genre de conditions. Tout peut arriver, ça peut jouer en ta faveur ou carrément mal se passer pour toi. Il faut faire avec. J’ai pris un très bon départ, j’ai fait une bonne sortie de grille, Chase et Justin également. Ce qui était chaud, c’est que c’était vraiment dur sous la boue et parfois la moto accrochait vraiment bien au sol, il a fallu s’y habituer pendant la manche. Au début de la finale, c’était bien roulable en comparaison avec les derniers tours où les ornières étaient vraiment plus profondes, molles, on touchait le bois en dessous de la piste dans certaines portions.

À un moment, tu t’es mis un gros court sur le saut d’arrivée.

C’est le saut d’arrivée qui m’a sauté, et non l’inverse, dans ce tour [rires]. C’était vraiment chaud. En l’air, je me suis dit que mes mains allaient lâcher le guidon sur l’impact, et que j’allais me manger l’appel du saut suivant mais j’ai tenu bon, aussi fort que possible. Le problème, c’est que ça a vraiment salopé mes lunettes avec l’impact, toute la sueur qui était retenue dans les mousses s’est mise dans mon masque et j’ai me résigner à les retirer et dès que je les ai enlevées, Dean Wilson est tombé devant moi et sa moto est restée bloquée à fond, il m’a envoyé plein de boue dans les yeux et je n’ai pas arrêté d’essayer de la retirer. C’était frustrant car dans ces conditions, la seule chose que tu veux vraiment, c’est de pouvoir voir. C’était chaud pour moi.

En début de finale, tu avais une belle avance. Tu ne t’es pas dit que tu pouvais t’arrêter pour récupérer un nouveau masque ?

Non, ce n’était pas une option dans ma tête. Mon mécanicien m’a fait savoir que j’avais de l’avance mais ça ne m’est jamais venu à l’esprit. Honnêtement, j’essayais juste de faire de mon mieux et de rouler les yeux fermés. Le problème c’était que tout le monde utilisait les mêmes traces donc on ne pouvait pas vraiment se décaler pour éviter les projections. Quand je me suis fait repeindre par Dean, ça m’a bien pris deux tours pour bien voir car j’avais vraiment l’impression d’avoir un paquet de boue sur la figure, j’ai dû m’essuyer l’œil avec mon gant plein de boue. Après ça, je galérais, je ne voyais plus très bien, mes gants étaient trempés, je ne voulais pas faire d’erreur et je me suis un peu décomposé en fin de finale mais ça fait partie du jeu dans ces conditions.

Un quatrième podium de saison pour Ken Roczen à East Rutherford @FELD

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Tu as dit en gagnant à Indy que tu t’attendais à ce que les podiums soient plus faciles à décrocher. Tes attentes changent elles après ces 2 podiums consécutifs ?

Le podium, c’est mon objectif à chaque épreuve. Il y a eu quelques courses consécutives lors desquelles je n’ai pas été en mesure de jouer le podium mais en seconde moitié de saison, on n’a pas arrêté de toucher à la moto et on a trouvé une bonne base et de là, tu peux faire des petits changements et tu sais tout de suite s’ils sont bénéfiques ou non, donc c’est plus facile de savoir dans quelle direction aller. On a de nouveaux faits de petits changements au niveau des réglages avant cette épreuve, changements que j’ai vraiment aimés. C’est sur qu’avec la boue, ça peut soit marcher pour toi soi être l’enfer mais je me dois de remercier l’équipe car ils ont fait du super travail avec la moto, je n’ai même pas eu besoin d’ajuster une seule fois mon embrayage pendant la finale et la moto a tenu le coup. Je me sentais vraiment bien et même si j’ai fait le yo-yo. Je suis tombé dans les whoops dans la boue, et j’ai eu du mal à relever la moto car je tenais l’embrayage vraiment fort pour ne pas caler, c’est comme ça quand on n’a pas de démarreur électrique [rires].

Nouvelle équipe, des podiums, c’est comment l’atmosphère au sein du team dernièrement ?

J’adore. Tout le monde va dans la même direction et a chaque épreuve, je n’ai pas le sentiment de devoir absolument être présent sur le podium. On travaille bien ensemble, on fait de bons changements sur la moto et je me dois de remercier Matt qui s’occupe des suspensions car malgré le peu de temps qu’on a entre les épreuves pour faire du testing, il fait vraiment du bon boulot pour préparer les suspensions. On ne cesse d’aller de l’avant, de progresser. J’aurais aimé avoir un peu plus de temps pour tester à l’intersaison, ça m’aurait permis d’être dans cette position un peu plus tôt dans le championnat mais c’est comme ça. On monte sur le podium en fin de saison. Mes coéquipiers sont vraiment sympas, l’environnement est top aussi, on partage nos réglages entre nous. C’est une “vraie” équipe”.

Un mot sur la victoire de Max Anstie en 250 ?

C’était dingue, c’est sa première victoire en 250 et la première victoire pour le team Firepower Honda de Yarrive Konsky; ils la méritent car Max a bien roulé depuis le début de cette année. Je suis vraiment content pour lui.

Ken Roczen “Je me suis accroché pour survivre”

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