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Ken Roczen « Quand j’ai signé avec HEP, c’était une grosse inconnue »

Image: Suzuki Racing

Une semaine après son podium d’Anaheim 1, Ken Roczen apparaît confiant. À l’aise sur sa Suzuki – qui affiche des nouveautés par rapport à l’année passée – le pilote HEP s’est entretenu avec notre confrère Jonathan McCready avant d’attaquer le second round de San Diego. La plaque rouge finira-t-elle sur la Suzuki au terme du week-end ? Pas impossible. Malgré les blessures et défis rencontrés ces dernières saisons, Ken assume ses choix de carrière et reste déterminé à viser de nouvelles victoires. C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Ken. Voilà une semaine, tu étais sur le podium à Anaheim 1. As-tu fait des changements avant San Diego ?

Pas pour l’instant. Il y a bien deux ou trois trucs sur lesquels je voudrais bosser un peu, mais là j’ai une bonne base, donc je laisse comme c’est, et j’improvise au besoin. Par contre, cette semaine, je suis resté en Californie. Chose que je n’avais pas faite depuis une éternité, donc j’ai l’équipe qui était présente avec moi. Peut-être qu’on bidouillera quelques trucs, mais franchement, je suis content des réglages pour l’heure. Je veux juste me concentrer sur les courses, et bien rouler.

Les terrains en Californie, ils sont différents de ceux que tu retrouves en Floride; plus secs ?

Oui, vraiment. La Californie, c’est carrément un autre délire. Honnêtement, ça faisait au moins deux ans que je n’avais pas roulé dans le coin. Ça change un peu de décor. Je peux aller sur d’autres pistes pour changer. Ça faisait un moment.

Sur le World Supercross, tu as pu travailler sur tes suspensions pour être à l’aise. T’as trouvé le bon réglage entre-temps, ou tu cherches encore ?

Non, comme je l’ai dit, on a une bonne base. J’ai changé de préparateur de suspensions dernièrement. Je suis toujours sur des Kayaba, mais maintenant je bosse avec REP Suspension. C’est Mark, avec qui j’avais déjà bossé à l’époque où j’étais chez KTM, qui s’en occupe. Avant de partir en Australie, on a passé juste une journée ensemble pour faire des settings, et le tout me semblait un peu bizarre, ou plutôt nouveau. C’est un jeu de suspension différent, et donc il fallait un peu de temps pour s’adapter. En Australie comme à Abu Dhabi, on n’avait pas le temps de démonter les suspensions pour faire du testing, donc on a fait avec ce qu’on avait. En décembre, on est rentrés et on a fait quelques ajustements. Franchement, ça tient bien la route, et je connais bien ma moto maintenant. Il y a toujours moyen de faire des améliorations, mais des fois, quand tu touches un truc, ça en dérègle un autre, donc je préfère garder ce que j’ai et ajuster au fur et à mesure selon les besoins.

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Les épreuves du World Supercross, elles t’ont aidé à te préparer pour Anaheim 1 ?

Oui, c’est certain. Les courses, c’est le meilleur entraînement possible. Du coup pour moi, Anaheim 1 c’était presque une course comme les autres, en fait. Bon, l’intersaison est plus courte pour tout le monde maintenant, donc ce n’est pas comme si les autres avaient arrêté de rouler pendant des mois. Mais ouais, il n’y a rien de mieux que de faire des courses pour s’entraîner.

Un mot sur les nations. L’un des moments forts, ça a été tes batailles avec Jeffrey Herlings dans les trois manches. Les résultats n’ont pas été ceux espérés, mais c’était comment de te battre avec lui, comme à la bonne époque ?

C’était vraiment fun ! On s’est bien bagarrés au début des manches, mais ce n’était pas vraiment le bon timing pour moi. Pour ces Nations, j’étais moins prêt que l’année précédente. J’avais beaucoup moins roulé en Motocross, et puis je revenais de blessure, donc j’étais moins à l’aise sur la moto. Et puis la piste de Matterley était hyper exigeante, pleine d’ornières, ce qui d’habitude me va bien, mais là, je n’étais pas dedans. Au début des manches, j’ai toujours cette explosivité et je sais comment rouler, donc je compense un peu mais après, ça se complique. Quoi qu’il en soit, c’était cool; comme au bon vieux temps.

Tu as parlé du démarreur électrique sur Instagram. Tu l’as testé, mais tu ne l’as pas cette année ?

On l’a testé, ça a cassé, et on ne l’a jamais remis depuis. Il n’est pas au point pour l’instant.

Beaucoup de gens doutaient que tu puisses gagner sur la Suzuki. Tu as gagné, signé des podiums. Tu penserais que ça se passerait comme ça quant tu as signé avec HEP ?

Non, pas vraiment. Tu ne peux pas savoir à l’avance comment ça va se passer. Quand j’ai signé avec HEP, c’était une grosse inconnue. Mais avec beaucoup de boulot, d’investissement et les bonnes personnes autour de moi, ça a fini par payer. Ça prend du temps, c’est tout. On a fait plein de séances de testing depuis que je suis passé sur la Suzuki, et cette année, j’ai enfin pu avoir une transmission usine; c’est la première fois depuis 2016. Avant, ma moto était presque d’origine. Twisted Development s’occupait du moteur donc j’avais un moteur préparé, mais sinon, c’était du matos d’origine avec mes suspensions. Maintenant, cette transmission factory, ça a réglé quelques problèmes. Comme je dis, il faut beaucoup rouler, s’habituer, comprendre la moto, trouver ce qui marche, mettre le doigt sur ce qui pourrait être mieux. C’est juste beaucoup de boulot, et d’heures sur la moto.

Avec Jeffrey, vous étiez très jeunes lors de vos années en GP. Vous êtes aussi passés par de grosses blessures. Si tu pouvais revenir en arrière, sachant comment ça allait se passer, tu ferais les choses de la même façon ?

Je ne sais pas trop. C’est une question difficile parce que tu ne peux pas savoir à l’avance ce qu’il va se passer. Mais dans l’ensemble, toutes mes décisions, je les ai prises parce que je pensais que c’étaient les bonnes à prendre à ce moment-là, et donc je pense que je referais pareil. Les blessures, ce sont des choses qui arrivent, tu vois ce que je veux dire ? Tu ne peux pas prévoir. C’était comme ça sur l’instant T. Et franchement, je ne pense pas avoir fait tant d’erreurs que ça dans ma carrière. Je suis content d’en être arrivé là où j’en suis, et je bosse encore pour pouvoir être en mesure de gagner.

Ken Roczen « Quand j’ai signé avec HEP, c’était une grosse inconnue »
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