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Maxime Charlier “Il faut prendre de l’expérience en Supercross”


On avait eu l’occasion de voir Maxime Charlier évoluer sur l’Elite, sur l’Europe, sur le mondial, mais jamais encore en Supercross. Concentré sur un programme national cette saison, le pilote Tech 32 Racing KTM prend part à ses premiers Supercross cet été. Après une saison d’Elite dont il ne saurait se satisfaire, Maxime Charlier compte bien se relancer sur les SX estivaux. Second à Chateauneuf-les-Martigues, 10ème à Agen, 5ème à Fresnes-Saint-Mames, le garçon montre de belles aptitudes dans la discipline face à des pilotes plus expérimentés. Qu’à cela ne tienne, la marge de progression est encore importante; micro.

Maxime, tu termines 5ème à Fresnes-Saint-Mames. Quel bilan tirer de cette soirée ? Après ta seconde place de Chateauneuf, le résultat ne doit pas exactement être celui espéré.

C’est sur qu’en arrivant ici second du championnat, j’espérais mieux, viser le titre ou au moins un podium final. Je suis arrivé ici avec quelques douleurs qui m’ont embêté pendant la soirée suite à ma chute au Supercross de Carpi, j’ai eu mal à mon bras droit et je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit un problème, ça m’a vraiment pénalisé; je faisais deux tours et c’était terminé. J’avais aussi un mauvais feeling sur la piste et tout ça ensemble, ça donne ces résultats. C’est sur que ce n’est pas la soirée espérée mais on va continuer à s’entraîner; il reste encore beaucoup de Supercross cet été. Il faut prendre de l’expérience en Supercross et on va essayer de se servir de cette épreuve pour apprendre et s’améliorer pour les prochaines.

Qu’est-ce qui fait que le contraste entre les résultats de Chateauneuf et ceux de Fresnes est aussi important ? C’est ce feeling avec la piste, les douleurs ? De l’extérieur, on voyait bien que cette série de whoops, c’était la portion qui te posait le plus de problèmes.

Je pense que c’est un tout. Le feeling était moyen avec la piste mais j’aurais pu passer outre. Les whoops m’ont un peu pénalisé même s’ils n’étaient pas énormes. Ma cheville – dans l’ensemble – ne m’a pas posé trop de problèmes c’est plus l’hématome sur le bras qui m’a tétanisé toute la main droite et j’avais du mal à tenir le guidon, j’avais des fourmis dans les mains, j’ai essayé de faire avec. Il y avait un mauvais feeling sur la piste, ce bras qui me gênait, des mauvais départs, et voilà les résultats qu’on ramène.

Pour son premier SX à Chateauneuf, Maxime avait remporté une manche et terminé second de la soirée derrière Calvin Fonvieille. Il termine ce championnat Pro Hexis 2022 en 4ème position dans la catégorie SX2.

Agen, Chateauneuf, Carpi, Fresnes, ce sont tes premiers Supercross. Concrètement, tu as fait quel type de préparation avant de te lancer dans ces championnats ?

J’ai terminé la saison de Motocross à Villars-sous-Ecôt, j’ai loupé la dernière épreuve de l’Elite pour essayer de me préparer au mieux pour le Supercross. On a roulé un bon mois en Supercross avant l’épreuve de Chateauneuf pour se préparer, à une moyenne de 3 entraînements par semaine. On a enchaîné Chateauneuf puis Agen, et je me suis rendu en Italie pour le Supercross de Carpi – donc on a roulé 3 week-ends d’affilée. Là-bas, j’ai chuté et du coup j’ai pris une semaine de repos complète pour essayer d’arriver à Fresnes dans de bonnes conditions physiques.

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Tu sembles à l’aise en SX malgré ce peu d’expérience, pourquoi ne t’es-tu pas lancé dans cette discipline plus tôt ?

J’ai eu l’opportunité avec le team de participer à un programme axé sur le Motocross jusqu’à présent. On a fait quelques épreuves du mondial MX2, quelques Europe 250, l’Elite. On s’est focalisé sur le Motocross et je pense que je suis arrivé à prendre de la vitesse même si ça ne s’est pas toujours traduit en piste, les années ne se sont pas goupillées comme je l’aurais espéré mais je pense qu’en vitesse pure, je ne suis pas mal. Cette saison, on est parti sur un programme national, sans Europe ni mondial. La saison d’Elite étant terminée, on a décidé d’enchaîner en Supercross pour s’essayer.

Cette saison d’Elite, tu en tires quel bilan cette année ? Il y a eu quelques hauts, des bas, un top 10 final.

C’est vrai qu’il y a eu des hauts et des bas. Je vais retenir les belles séances chronos’ avec une bonne vitesse; la vitesse, on sait qu’elle est là. J’ai aussi pris de bons départs en manches mais j’ai rencontré quelques problèmes mécaniques, j’ai fait quelques chutes. J’ai réussi à sauver des points à la première épreuve à Loon Plage, ça ne s’était pas trop mal passé dans le sable, après ça a déraillé car si on résume la saison, j’ai quand même quelques abandons au compteur du coup pour viser un bon résultat final, ça devient tout de suite compliqué. Il y avait un manque de régularité qui était de ma faute, et la faute à quelques pépins rencontrés aussi. Cette année, je visais un top 3 sur l’Elite, c’était les objectifs fixés mais on ne les atteint pas toujours.

Maxime Charlier débarque tout juste sur le Supercross cette saison, le pilote Tech 32 KTM n’a pas été en mesure de montrer son plein potentiel à Fresnes-Saint-Mames ce samedi, en partie à cause d’une grosse chute survenue en Italie; mais la saison est loin d’être terminée.

Quels sont les plans pour le reste de la saison ?

Là, on est parti pour finir la saison de Supercross sur le SX Tour, je vais aussi rouler au Supercross de Lunel, à celui du Bud Racing Camp avant d’aller à St-Georges-de-Montaigu et Briennon. J’espère être pris pour le Supercross de Paris; on aura le temps de s’entraîner pour préparer cette épreuve. Ensuite place au Supercross de Lyon et pourquoi pas quelques SX à l’étranger, on verra comment se finira l’année.

On en parlait plus tôt, de tes piges sur le mondial, sur l’Europe, pourquoi on ne t’a pas vu faire ces mêmes piges cette année ? Je me souviens de cette belle manche en Espagne face à Ruben Fernandez !

C’est vrai qu’on avait fait un très bon hiver en 2021 avec le team, on avait été faire quelques courses de préparation en Espagne et ça s’était très bien passé. Mais une semaine avant l’ouverture de l’Elite je m’étais blessé au genou, et ça avait été compliqué pour moi. J’ai enchaîné pas mal de pépins pendant toute l’année; une entorse à la cheville, puis j’ai attrapé le Covid et ça m’a écarté des terrains pendant 2 mois, j’ai loupé pas mal d’épreuves de l’Elite. J’ai mis du temps à me remettre physiquement du Covid, au niveau du sport c’était très compliqué de reprendre. J’ai tenté de revenir en faisant l’Europe 250 à Arco Di Trento car trois épreuves s’enchaînaient là-bas. J’ai chuté rapidement, je me suis fait une entorse au poignet et j’ai connu 3 épreuves difficiles. On avait mis beaucoup de choses en place en 2021 avec le team et rien ne s’est déroulé comme on l’espérait donc du coup, vu que le team avait beaucoup investi, on a pris la décision de repartir sur un programme national pour reprendre sur une bonne base, bien se relancer en France, et partir sur le Supercross à l’été.

J’imagine que la participation à Saint-Jean d’Angely est exclue, du coup.

En effet, ce n’est pas prévu, surtout que le SX Tour clashe avec la date de Saint-Jean. Nous, on est parti à bloc sur le Supercross. Si j’avais connu une meilleure saison peut-être que j’aurai roulé à Ernée mais au final, on avait déjà enquillé sur l’entraînement Supercross et ce n’était pas cohérent avec mon programme personnel.

Est-ce qu’on a déjà réfléchi à 2023 ?

Pour l’heure, aucune idée. Le team m’a beaucoup aidé ces dernières années et je les remercie pour ça. Là, comme je l’ai dit, je n’ai pas atteint mes objectifs pour cette année mais la saison n’est pas terminée et je compte bien la finir sur une bonne note en SX. Je pense que je ne peux que progresser dans cette discipline, il y a du positif. À l’heure actuelle, je me concentre sur la fin de saison en Supercross et on verra, on discutera, mais rien n’est acté pour l’instant.

Maxime Charlier “Il faut prendre de l’expérience en Supercross”

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