Thomas Do opère du changement avant la troisième épreuve du championnat de France de supercross, et pas des moindres. Désigné pour évoluer en championnat SX2 au guidon de la nouvelle Stark Varg avec le soutien du constructeur, Thomas Do fait partie des tout premiers garçons à recevoir un soutien officiel de Stark pour évoluer sur un championnat National. La nouvelle étant désormais officielle, Thomas est en mesure de nous en dire plus sur cette nouvelle aventure; un entretien réalisé en amont lors du Pro Hexis de Lunel.
Thomas, on entend planer une rumeur qui dit que tu redescendrais d’une catégorie pour évoluer sur une moto électrique en championnat de France de Supercross. Qu’est-ce que tu peux nous dire à propos de ça ?
Et bien que ce ne sont pas que des rumeurs, c’est signé, clairement. Je suis content d’avoir l’honneur de pouvoir montrer cette moto [la Stark Varg]. Je redescends en SX2 car ils ont apparemment déjà trouvé un pilote SX1; ça a été galère de pouvoir gérer le changement de catégorie avec la fédération car ce dernier n’est normalement pas toléré. Là, vu que c’est pour l’intégration de la moto électrique sur le championnat de France de Supercross et que je ne marque pas de points, que je ne prends pas de primes, ça a été accepté. Pour dire, je ne serai même pas présent en SX2 au Supercross de Paris. L’idée, c’est vraiment de pouvoir incorporer cette moto en compétition et je suis vraiment content de pouvoir le faire en étant directement soutenu par l’usine. Je suis très content de pouvoir les représenter.
On peut désormais dire que tu deviens ambassadeur de la Star Varg en France ?
C’est ça. J’ai été branché dès qu’ils l’ont sortie et j’ai trouvé ça révolutionnaire. Toutes les personnes qui ont essayé en disent la même chose: c’est incroyable. La moto est aboutie sur tous les points même si on n’a jamais la moto parfaite, que ce soit avec une KTM ou une Yamaha. On pourrait très bien dire que la KTM a telle faiblesse, la Yamaha telle faiblesse, pareil pour la Kawasaki. Je ne dis pas ça pour critiquer les marques mais la Stark Varg est vraiment aboutie. Moi, elle me plaît beaucoup et maintenant, on va voir ce que ça donne dans le temps. Je suis très positif, c’est une équipe qui bosse et ils sont tous motivés. Sébastien Tortelli est très investi dans ce projet, il communique beaucoup autour de cette moto auprès de la France. On a un bon feeling, tout est okay pour démarrer en compétition et pour réaliser ces débuts au mieux.
Thomas a effectué sa dernière sortie sur la 450 YZ-F de New Bike Sète à Lunel
Au niveau technique et pilotage, il y a des choses qu’on ne pourra plus faire. Plus d’embrayage, plus de rapports à passer. Il y aura des gestes techniques qu’on ne fera plus, et j’imagine des nouveaux gestes techniques qui feront leur apparition ?
Bien sûr. Si on coupe les gaz, on a un frein moteur et on pourrait se dire que ça va nous gêner à certains endroits mais finalement, c’est pareil que sur une thermique si on ne prend pas l’embrayage. Il n’y a plus cet embrayage pour aider, mais on a la puissance qui va très bien en bas donc indirectement, on se rapproche d’une thermique sur ce point-là. On verra peut-être par la suite qu’on a des points faibles à certains endroits sur la piste mais on trouvera aussi des points forts. Au départ, je suis persuadé qu’en milieu de ligne droite, personne ne sera devant moi, ni à côté. Je n’ai pas eu l’occasion d’en faire vraiment, mais je pense que je serai devant et peut-être qu’on aura un avantage de ce côté-là. Un avantage au départ, un désavantage ailleurs, qui sait. Ce ne sont que des suppositions, mais je pense qu’il faut accepter le changement, savoir s’adapter & prendre du plaisir à rouler. Quoi qu’il en soit, ça fera avancer les choses dans le bon sens.
Tu me disais avoir été l’un des premiers à en commander une. Qu’est-ce qui t’a séduit dans cette moto à l’heure où finalement, on ne connaissait pas encore grand chose de la Stark Varg ?
Je n’ai plus de piste chez moi. Voilà, je pense que j’ai vite répondu à la question. On m’a fait raser ma piste perso’ après 20 ans et cette moto me permet de la reconstruire. Quand les gens liront cette interview, j’aurai de nouveau ma piste dans les jours qui suivront. Je pourrais m’entraîner sans embêter les voisins. Je pense que c’est principalement ce qui m’a séduit en très grosse partie et au premier abord. Ensuite, il y a la moto, ses performances, tout ce qu’il y a derrière. C’est top et pour moi, ce n’est que du plus.
En parlant aux pilotes, ils reviennent souvent sur le fait qu’ils n’entendront plus les pilotes arriver et que ça pourrait devenir dangereux.
On sait qu’en Formule 1, ils ont développé du bruit justement pour pallier à ce souci-là. Après, on s’adaptera. Je pense que cette année, il n’y aura pas 10.000 pilotes au guidon de la Stark Varg et peut-être que dès l’an prochain, les règlements changeront pour que la moto fasse un bruit minimal, un décibel à respecter pour être en piste avec les thermiques. Je ne sais pas et le futur nous le dira. Il faut juste se lancer, voir comment ça évolue, apprendre; ce sera un coup d’essai pour moi, mais aussi pour eux.
À ton niveau, ton job c’est aussi de leur faire des retours sur ton utilisation en SX? C’est quelque chose qu’ils te demandent ?
Ce sont eux qui décident de ce qu’on fait, mais ils vont dans le bon sens. Je leur fais les retours de ce que je pense et eux s’adaptent en fonction de ça. Il reste quelques petits détails à faire évoluer mais c’est vraiment infime. On a tout pour bien évoluer et je suis content de vivre cette aventure; je vais être l’un des premiers en France à pouvoir le faire.
Est-ce qu’on règle plus facilement une moto électrique qu’une moto thermique ?
Au niveau des suspensions, on a eu des choses très bonnes de suite donc c’était cool. Au niveau de la puissance, c’est un peu à la convenance du pilote. Certains veulent une moto qui marche plus en bas, d’autres une moto qui marche plus fort en haut, on peut réduire ou augmenter la puissance sur les plages. On peut gérer tout ça sur le téléphone et je pense que c’est même plus facile à faire car ça nous prend 2 secondes.
Donc l’aventure avec New Bike Sète s’arrête là ?
Oui, malheureusement. Encore merci à New Bike et à Philippe (Menichetti) qui est un ami depuis très longtemps. Il a compris ma démarche et ma demande de rejoindre Stark Varg et je profite de cette interview pour le remercier encore une fois. C’était ma première année réelle en 450, j’ai fait 4 courses, j’ai signé un podium à Saint Thibery alors que désormais, je bosse à côté. C’est top de pouvoir faire ça, la moto était très performante et si je rejoins Stark, ce n’est pas parce que je n’aimais pas la Yamaha. Au contraire, elle était incroyable et je pense que j’ai passé l’une de mes meilleures saisons avec cette moto jusqu’à présent. C’est juste qu’avec Stark, c’était une opportunité de fou !
