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Victor Quiniou “Cette manche blanche, je la regrette énormément”

Victor Quiniou “Cette manche blanche, je la regrette énormément”

Quand il n’essore pas la poignée de la 125 SX préparée par le team 3RG sur le championnat de France National 125, Victor Quiniou retrouve son quotidien – plus calme – derrière un volant. Actuel 3ème du championnat de France National 125 avec 2 points de retard sur Axel Bruhaux, Victor Quiniou fait partie du trio de tête attendu pour jouer le titre à Quinssaines, d’ici 3 mois. Vainqueur de sa deuxième épreuve sur le national 125 à Basly, le pilote Normand compte une manche blanche à Crisolles; malgré cette dernière, Victor Quiniou reste plus que jamais dans la course pour une première couronne nationale … Micro

Victor, tu as rejoint l’équipe 3RG après la première épreuve suite à la blessure de Bastien Guillaume. Ça s’est fait comment ?

Avec Bastien Guillaume, on est amis depuis sa toute première saison de national 125, en 2019. On est devenu très pote, et voilà. Avant même qu’il ne sache ce qu’il avait au genou [ndlr: blessé dès la première épreuve du championnat], il m’a proposé un contrat pour prendre sa place au sein de son équipe 3RG car il voulait absolument que sa moto roule, et qu’il y ait un pilote du team devant sur le National. Sans cette opportunité, j’aurais quand même eu les mêmes objectifs. Cette opportunité est arrivée en cours de route, rien n’a réellement changé car Bastien connaissait mon programme.

Qu’est-ce que ça te change, réellement, d’être avec 3RG plutôt qu’avec ton propre programme ?

Le Team 3RG m’apporte beaucoup dans le sens où la moto est très compétitive. Je ne dis pas que la mienne ne l’était pas, mais c’était un modèle 2020 qui avait déjà plus d’un an car je n’avais pas réussi à mettre la main sur une 2021 en début de saison; j’avais également très peu de budget car je me débrouille comme je peux, et je n’avais qu’une seule moto pour la saison. L’équipe m’apporte aussi un support logistique et sur les courses, car il y a généralement quelqu’un de l’équipe qui vient faire la mécanique, et c’est un poids en moins pour moi sur les épreuves; quand j’arrive, je me dis que je n’ai pas besoin de m’occuper de ça, et je peux juste penser à la course.

@Sebastien Petiot

Crisolles a été ta moins bonne épreuve cette saison, qu’est-ce qu’il s’est passé lors de l’ouverture de saison ?

C’était la première course de l’année, j’avais un peu la pression car ça faisait 2 ans qu’il n’y avait pas eu de courses sur le national 125. Je fais une première manche correcte même si je suis un peu transparent mais j’ai marqué des points importants. En seconde manche Bastien Guillaume – mon boss aujourd’hui – se fait accrocher juste devant-moi, il tombe et je me suis pris sa moto. J’ai lourdement chuté, et j’étais bien froissé. Je score une manche blanche et autant dire qu’à l’heure d’aujourd’hui, je la regrette énormément! Mais c’est la course. On ne peut pas remonter dans le temps.

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Après Crisolles et Nozay, tu pointes 9ème du championnat, championnat largement dominé par Nicolas Dercourt juste-là. J’imagine qu’à ce moment-là, tu ne te disais pas que le titre était encore jouable; et pourtant ?

Je savais que si Nicolas restait, le championnat était plié car il est clairement plus fort que nous. Après, j’essayais de me rapprocher au plus proche de lui. On a bien vu que sur un tour, j’étais capable d’être dans ses chronos. En manches, ce n’était pas la même histoire. C’est vrai qu’après Nozay, je me retrouve 9eme du provisoire. Je me suis dit que je n’avais plus rien à perdre, qu’il fallait juste mettre la moto du team 3RG devant. Chose faite depuis Gaillac et au final, on voit que ça paye puisque je suis revenu dans la course pour le titre.

Cette victoire à Basly, j’imagine que tu l’attendais, ça faisait quoi, deux ans sans succès ? Un weekend particulier ?

J’ai gagné à Montgueux en 2019, et c’est la seule et unique victoire que j’ai signée. Je suis passé à côté de la victoire il y a 15 jours à Plounérin sur une erreur bête de ma part alors que j’étais en tête et que je comptais 7 ou 8 secondes d’avance. J’étais bien, mais j’ai chuté …

Basly, c’était un week-end particulier, oui. J’évoluais à “domicile” car Basly, c’est en Normandie et ma famille et mes amis sont venus me voir. Je ne voulais pas les décevoir, je voulais leur montrer de quoi j’étais capable et même le faire pour moi, je savais que je pouvais gagner. J’aurais vraiment aimé gagner la seconde manche pour faire un beau doublé et marquer le coup, mais j’ai buté sur Gino Stefanni, je n’ai pas réussi à trouver l’ouverture. Faire 1-2 pour gagner le général, ça reste correct !

@Sebastien Petiot

Tu fais également des Vlogs sur les épreuves, c’est quoi l’idée derrière ta chaîne YouTube ?

L’idée a la base de cette chaîne YouTube, c’est de faire vivre mes week-ends de course ou d’entraînement. Pour que les personnes puissent vivre mon week-end comme s’ils y étaient. Ça permet aussi de donner de la visibilité à mes partenaires car de nos jours, c’est important. Tout le monde est actif sur les réseaux sociaux et je trouve qu’il est important de mettre mes partenaires en avant.

Ça me fait plaisir d’avoir des retours positifs, des commentaires, et de voir que les gens aiment le contenu. Personnellement, ça me permet aussi d’avoir des souvenirs. D’ailleurs, n’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux pour ne rien louper, et également sur ma chaîne YouTube.

Décrocher ce titre en National 125, ça représenterait quoi pour toi ?

Ce serait une satisfaction personnelle dans un premier temps. Ensuite ce serait une très belle façon pour moi de remercier ma mère et mon grand-père qui ont tout donné pour moi depuis que j’ai commencé à rouler. Après – honnêtement – je ne pense pas que ça me changera énormément la vie d’avoir ce titre de champion de France National 125cc; je me lèverais toujours le lundi matin pour aller au boulot [rires].

Mais c’est sur que ce serait un accomplissement, une récompense après plusieurs années de travail, ça récompenserait mes proches; c’est certain.

Comparativement à 2019, le niveau en National 125 a-t-il évolué ?

Pour moi, il n’a pas évolué, il y a juste des pilotes qui sont partis et d’autres qui sont arrivés. Le niveau est toujours aussi homogène. Mais c’est cool de voir des nouvelles têtes, on arrive tous à se pousser, à rouler de plus en plus vite. C’est un championnat qui reste archi fun. Il y a une bonne ambiance et on ne roule pas n’importe comment; le lendemain on doit tous se lever pour aller au boulot.

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@Sebastien Petiot

Tu te méfies plus d’Axel Bruhaux, ou de Gino Stefanni pour Quinssaines, et pourquoi ?

Je pense qu’il faut se méfier autant des deux car s’ils sont aux avant-postes, c’est qu’ils sont bons. Ils sont présents depuis le début; Gino et Axel, ce sont deux très bons pilotes.

On parle de l’aspect entraînement, de l’aspect technique, de l’aspect physique; assez peu de l’aspect mental. Les nerfs vont être mis à rude épreuve pendant cette pause de 3 mois ?

C’est sur que 3 mois c’est long, il va falloir trouver des courses car il va falloir garder le rythme. Je vais essayer de pas trop y penser. Pour l’instant je suis en vacances, je profite un peu avant de repartir au charbon, pour arriver comme un guerrier à Quinssaines !

Il va falloir garder le rythme, rouler, et continuer à faire du sport. Au final, ça va être 3 mois plus ou moins habituels pour moi car je vais pendre la finale comme si c’était une course normale. Dans tous les cas, je ne veux rien regretter.

@Sebastien Petiot

Ça ressemble à quoi, le quotidien de Victor Quiniou ?

Mon quotidien, c’est de me lever tous les matins pour aller travailler. Je suis chauffeur de taxi dans l’entreprise de mon père. Donc je suis sur la route de 8h ou 9h du matin jusque 18h00 le soir généralement. Je rentre et j’enfile mes chaussures pour faire un petit footing ou une séance de sport. Et rebelote le lendemain.

Un championnat EMX 125 + 18 ans à la place du championnat EMX2T qui s’essouffle, 1: est-ce que ça cartonnerait et 2: est-ce que tu le ferais ?

J’y ai déjà pensé. Ce serait un vrai kiff je pense, et pour tout le monde. Il y aurait plus d’engouement qu’autour de l’EMX2T selon moi. Comme l’a dit Axel Bruhaux, et si ça se faisait, je ferais celles qui ne sont pas trop loin car ça doit être un sacré budget en déplacements. Mais si ça venait à se faire, et que je ne suis pas dans les choux, c’est clair que je ferais tout mon possible pour y participer.

Des remerciements à faire passer ?

Dans un premier temps, je voudrais vraiment remercier ma famille qui a toujours tout fait pour moi. Mes amis qui m’ont toujours poussé. Merci à Bastien Guillaume, au team 3RG et aux sponsors du team pour cette opportunité qui m’est d’une grande aide pour cette saison. Merci à mes partenaires personnels aussi car sans eux, rien ne serait possible. Merci aussi à Dailymotocross de donner de la visibilité au championnat de France National 125; c’est important pour nous, et pour nos sponsors.

Images: Sebastien Petiot


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