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Jett Lawrence “J’ai dû me faire pousser une paire pour dribbler les whoops”

Jett Lawrence “J’ai dû me faire pousser une paire pour dribbler les whoops”

Vainqueur de 4 épreuves cette saison, Jett Lawrence empile les succès et fait preuve d’une belle régularité, mais Cameron McAdoo n’est pas en reste. Tout aussi régulier – présent sur tous les podiums depuis le début de l’année – Cameron McAdoo ne pointe qu’à 11 points de l’Australien après 5 épreuves. À Indianapolis, et pour la première fois de la saison, le pilote Pro Circuit est parvenu à chatouiller l’officiel Honda HRC. Rien n’est encore fait.

Jett, je ne suis pas certain d’avoir déjà vu quelqu’un revenir d’une chute dans le premier virage en heat, pour finalement gagner.

Je ne peux blâmer personne pour cette chute, parce que c’est le premier virage. Tout le monde est à fond. Tout le monde peut voir le premier virage, tout le monde pense “je vais signer le holeshot”. Je me suis retrouvé dans une mauvaise situation, mais c’est la course. Je pense que repartir dernier, ça m’a aidé à trouver des trajectoires différentes, j’ai vu où je pouvais doubler. Ça m’a aidé en finale, car je savais que même sans faire un bon départ, où si j’étais derrière quelqu’un, j’avais des solutions. J’étais très content d’avoir pu revenir et gagner la qualif’ . Je pense que si Pierce Brown n’avait pas chuté, j’aurais terminé deuxième… Malheureusement, il a chuté. J’ai eu un peu de chance. J’ai détesté voir Brown se mettre au tas mais heureusement, il s’en est bien sorti. C’était une grosse chute.

En finale, c’était une belle bagarre et de beaux échanges avec Cameron. Comment as-tu géré ta course ?

J’étais mauvais en début de finale. Cameron avait un rythme beaucoup plus soutenu que le mien dès le baisser de grille, et je pouvais le sentir parce qu’à chaque virage, il était présent. Je me disais, “ok, il fait manifestement quelque chose de mieux que moi”. C’était assez clair qu’il dribblait les whoops. J’avais un peu peur car dès le début de la finale, je commençais déjà à sauter dans les whoops. C’est là que je me suis dit “Ça sent mauvais” !

On s’est vraiment livré une belle bataille. Je me suis éclaté parce qu’on se respectait mutuellement et on a fait une course propre. Cameron roulait vraiment bien. Il m’a doublé, et même distancé. J’étais là “C’est pas vrai, ce n’est pas bon signe”. Il fallait que je me rapproche de lui pour avoir une chance de le redoubler. C’était tendu avec les retardataires ce soir et j’ai fini par avoir un peu de chance; je pense qu’on a tous les deux eu un coup de la chance, un coup de la malchance, avec les retardataires. C’était chaud . La piste était truffée d’ornières. On se suivait dans beaucoup de virages parce que c’était tout simplement la meilleure chose à faire vu les trajectoires. Je me suis éclaté et si j’avais fini second, ça aurait été la même chose. Cameron a été phénoménal.

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Cameron McAdoo figure sur la (très) courte liste des pilotes ayant doublé Jett Lawrence à la régulière cette saison @Align Media

Dans l’enchaînement après les whoops, tu avais du mal en première moitié de course. Tu t’es d’ailleurs fait une frayeur à la mi-course.

Je pense qu’avec Cameron, on s’est dit que si on arrivait à faire cet enchaînement proprement à chaque tour, on arriverait à gagner quelques dixièmes sur l’autre. Si l’un de nous ne faisait pas le triple, ou le quadruple suivant, ou se mettait un peu court, ça laissait beaucoup d’espace à l’autre. Je me suis mis court une fois derrière Cameron en tentant de changer de trace. Puis je suis repassé en tête, et je me suis dit qu’il fallait que je le tente une nouvelle fois; et là, je me suis mis encore plus court. De là, je me suis dit que j’allais faire le double / triple sur la table. J’aime quand le tracé évolue de cette façon. Ça nous fait réfléchir beaucoup plus que si c’était une piste plus béton sur laquelle on pouvait tout enchaîner facilement à chaque tour sans avoir à changer quoi que ce soit.

Tu as mentionné le fait que tu sautais dans les whoops en début de finale. Qu’est-ce que tu as fait pour finalement parvenir à les dribbler au fil de la finale ?

J’ai commencé par les sauter, et quand Cameron m’a doublé, je me suis dit qu’il fallait que je les dribble. Je ne savais pas vraiment à quel point ils étaient piégeux, mais j’ai vu Cameron les dribbler sans problème et avec constance. J’ai suivi Cameron pendant quelques tours, et j’ai copié sa trajectoire; c’était une bonne trace à prendre si personne n’était devant toi. On sait tous que Cameron envoie les whoops à fond de 5, il va vraiment vite dedans. Ça rend les courses plus fun pour moi, car il n’y a pas beaucoup de pilotes rapides dans les whoops en 250. J’ai dû me faire pousser une paire pour dribbler les whoops lors de la finale, alors que j’avais commencé la course en les sautant.

Jett Lawrence a mené 70 tours cette saison, Cameron McAdoo, 5. @Align Media

Au milieu, il y avait vraiment beaucoup d’ornières dans les whoops. J’ai essayé de sauter dedans parce que je pensais qu’ils étaient assez plats, et je me suis dit que ça m’aiderait à garder ma vitesse. Mais finalement, les dribbler était plus rapide. Cameron avait une belle trajectoire sur la gauche, et j’ai fini par le suivre dans cette trace. Il fallait aussi que je trouve une trajectoire de sécurité, si j’arrivais déséquilibré par exemple. Je ne voulais pas finir la soirée dans les ballots de paille.

Quand Cameron t’a doublé en finale, qu’est-ce que tu t’es dit ?

L’état d’esprit change, tu te demandes ce qu’il fait de mieux que toi. Cameron m’a doublé, et j’ai fait des erreurs en me mettant court sur un triple, puis sur un autre. J’étais un peu à l’arrache; mais ensuite j’ai pu voir où il était plus rapide, et où j’étais plus rapide. J’essayais de voir si je pouvais tenter de lui montrer ma roue avant pour le déstabiliser, et le faire sortir de sa trajectoire, l’obliger à rouler sur la défensive. Une fois devant, je me suis concentré sur mes trajectoires.

L’an dernier, une chute à mis un terme à ta saison ici. Après ta chute en heat, t’es-tu dit “ce n’est pas un endroit qui me porte chance” ?

Non. Je ne me suis pas dit ça. Dès que tu commences à te dire qu’un endroit ne te porte pas chance, tu es déjà battu mentalement. L’année dernière, ça a été très difficile pour moi ici, mais il faut savoir en tirer des leçons, même si elles sont dures. Je pense que ça montre simplement que je n’étais pas prêt l’année dernière, pas prêt pour aller chercher un championnat, alors que Colt et Christian l’étaient. Ils ont été beaucoup plus intelligents dans leurs décisions. Je dirai que c’est aussi ici que j’ai enfin compris qu’il fallait que j’arrête d’être stupide, parce que sinon j’allais finir à l’hôpital tous les week-ends.

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