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Kevin Horgmo “Je n’avais jamais autant progressé d’une saison sur l’autre”


La progression de Kevin Horgmo a été fulgurante ces deux dernières saisons. En 2020, le pilote Norvégien avait tenté sa première aventure en mondial avec l’équipe Marchetti KTM, mais rien ne s’était passé comme prévu. 18ème de son premier mandat en MX2, Kevin Horgmo redescendait sur l’Europe 250 en 2021 avec l’équipe SM Action GasGas. Vice-champion d’Europe cette année-là, il revenait sur le mondial MX2 en 2022 avec l’équipe F&H Kawasaki. 18 GP – et 18 top 5 de manche plus tard – Kevin Horgmo terminait 4ème du mondial MX2; de loin la meilleure saison du garçon. On a croisé Kévin Horgmo à Sommières, qui a bataillé dur comme fer contre les 450 sur un tracé au dénivelé important. Pas franchement satisfait de ses courses d’intersaison, l’officiel F&H Kawasaki espère réaliser un dernier mandat solide en MX2, avant le passage en MXGP dès 2024. Micro

Kevin, tu n’a pas l’air franchement satisfait après Sommières.

Non, c’était une journée difficile, un terrain très typique de ce qu’on retrouve en France mais c’est un bon entraînement avant d’attaquer la saison même si je suis un peu en difficulté sur les courses en ce moment. Je me sens vraiment super bien à l’entraînement mais j’ai du mal à traduire tout ça lors des courses mais ce ne sont que des courses d’intersaison alors j’espère que je vais trouver des solutions d’ici deux semaines pour la première épreuve.

Tu as aussi roulé à Trentino dernièrement, évidemment ce ne sont que des courses d’intersaison pour toi et tu as déjà prouvé ce que tu étais en mesure de faire l’an dernier, mais comment tu fais pour que cela ne t’affecte pas mentalement avant l’Argentine ?

Je n’ai pas connu la meilleure des semaines à l’entraînement avant Trentino, j’essaye de ne pas trop me focaliser là-dessus. Je suis tombé à Trentino en seconde manche, une erreur stupide qui n’était que de ma faute. Evidemment, je veux montrer ce dont je suis capable mais parfois, c’est comme ça … Avant Sommières, on a fait une bonne semaine à l’entraînement alors j’espérais bien figurer ici mais parmi les 450 c’était difficile. C’était tout de même un très bon entraînement, le terrain était défoncé et c’est bon à prendre avant la saison. Ici, je n’ai pas fait d’erreur dans les trois manches, à part une petite sortie de piste à un moment mais pour le reste je ne suis pas tombé. De ce côté-là, c’est une amélioration. En fait, c’est justement pour ça qu’on fait ces courses de pré-saison.

Sur le papier, c’est une 11ème place à Sommières, mais tu es le second pilote 250. Sur un tracé comme celui-ci et parmi les 450, tu ne peux pas être trop dur avec toi-même en dressant le bilan de ta journée.

Non, mais quand tu vois ce que Thibault [Benistant] est en mesure de faire, tu te dis que tu devrais être un peu plus proche et que tu devrais pouvoir faire la même chose, mais il est incroyable sur ce tracé, et en ce moment en général. Pendant les manches, je me battais vraiment fort contre les 450 et sur les portions techniques, je les rattrapais un peu mais dans les grandes montées et les portions plus rapides je perdais du terrain et du coup, c’était vraiment compliqué de réussir à doubler les 450.

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L’an dernier, tu as réalisé une très belle saison en MX2 en terminant 4ème du championnat. Quel bilan dresses-tu de ce mandat sur le mondial ?

C’était la plus belle saison de ma carrière, j’ai fait de très gros progrès avant la saison et même pendant l’année, j’ai franchi un gros step. Je n’avais jamais autant progressé d’une saison sur l’autre, j’ai toujours franchi des petits paliers à chaque fois mais jamais de cette façon-là. Passer des avant-postes en EMX250 aux avant-postes du mondial MX2, c’est une marche énorme et je suis très fier de cette saison. J’espère que cette année, je serai en mesure de continuer sur cette lancée.

Tu avais fait une première année sur le mondial MX2 avec Marchetti KTM; ça ne s’était pas super bien passé et tu étais redescendu en EMX250 en 2021. Finalement, et 2 ans plus tard, ton retour sur le mondial MX2 a été remarqué. D’où ça vient, ce retournement de situation entre 2020 & 2022 ?

Je dirais que la décision de monter en MX2 était un peu forcée, au lieu d’être patient et d’attendre la bonne opportunité de débarquer sur le mondial MX2, on a sauté sur la première opportunité qui s’est présentée et ce n’était pas la meilleure. On a galéré avec absolument tout ce qui était possible et imaginable. J’étais en bonne forme physique mais ça ne fonctionnait pas sur la moto.

Tu vas probablement me dire que tu te concentre d’abord sur la saison 2023, mais penses-tu à 2024 ? C’est ta dernière année d’éligibilité en MX2; tu te dis que tu es prêt pour la transition où tu aimerais rester encore en MX2 ?

Bien sûr que j’aimerais pouvoir rester quelques années de plus en MX2. Je suis enfin en haut du tableau et je me retrouve trop âgé et non éligible dès l’an prochain, c’est vraiment dommage. Je ne peux rien changer à ça donc il faut que je fasse avec puisque c’est comme ça de toute façon. Je vais faire du mieux possible.

Tu dis que tu ne peux rien y changer. Si tu pouvais justement changer quelque chose au niveau du mondial, ce serait quoi ?

Ouh, celle-là, elle est difficile. Il y a plusieurs petites choses que je changerais, ce n’est pas comme s’il n’y avait qu’un seul et très gros problème en mondial. Par exemple, la manche qualificative me semble plutôt inutile et c’est une manche de plus pour nous mais d’un autre côté, on voit qu’ils essayent de trouver des solutions en y ajoutant des points cette saison. On verra ce que ça changera en prenant des points lors des qualif’, si c’est mieux, ou pire … C’est un peu de nouveauté, et je pense qu’il est nécessaire de tester quelques changements.

Est-ce que ton entraîneur – Marc De Reuver – est aussi dingue qu’on le laisse entendre ?

Je pense qu’il est encore plus fou que ce que tu crois [rires], mais à sa façon. Marc est très gentil, c’est un très bon entraîneur. Il fait des trucs assez fous à côté de ça, c’est Marc ! Il est comme ça, c’est sa personnalité mais dans le fond, il est super sympa et il ne veut que le meilleur pour ses pilotes. Quand je roule comme une m*rde, il est vraiment énervé mais une fois qu’on est dans la voiture pour rentrer, tout va bien [rires]. Ce qu’on a fait avec la moto grâce à Marc et l’équipe; les progrès qu’on a effectué l’an dernier prouvent que ça marche très bien avec le groupe. En plus, il était incroyable sur une moto et il a une expérience incomparable. Quand Marc est au bord de la piste, pour lui, c’est comme s’il était avec toi sur la moto, il sait ce que tu fais, ce que tu ressens, comment faire des changements pour être meilleur et t’améliorer.

Kevin Horgmo “Je n’avais jamais autant progressé d’une saison sur l’autre”

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