Depuis 2018 et la fin du championnat WMA, il n’existe plus aucun championnat national dit professionnel pour ces dames de l’autre côté de l’Atlantique. La bonne nouvelle, c’est que l’AMA vient d’en relancer un pour la saison 2024; six ans plus tard.
“On s’en tamponne”, nous direz-vous. Pas vraiment, car une porte se rouvre désormais pour les pilotes Américaines qui pourraient – de nouveau – avoir accès à une véritable plateforme nationale pour envisager s’investir dans le sport. Un investissement qui pourrait – éventuellement – déboucher sur une participation au mondial Féminin par la suite, de quoi rejoindre Jamie Astudillo ou Avrie Berry en Europe …
À l’époque, on retrouvait même Ashley Fiolek chez Honda HRC aux côtés de Townley, Millsaps, Tedesco et Short …
Ashley Fiolek, Tarah Gieger, Jessica Patterson, Sarah Whitmore, Vicky Golden … Ces noms sonneront familiers si vous avez suivi le sport féminin dans les années 2010. Depuis lors, on mettrait notre main à couper que vous auriez bien du mal à nous citer le nom des meilleures pilotes évoluant au pays de l’oncle Sam.
Les belles années du Motocross féminin aux Etats-Unis sont passées, et depuis cette fameuse année 2018, place au néant. Pourquoi ? Parce que le championnat national féminin Américain avait fini par se dissocier des épreuves de l’outdoor US. Inévitablement, les sponsors et les spectateurs avaient manqué à l’appel et la série avait tout simplement pris fin. Il ne restait donc plus que les catégories féminines des épreuves locales, régionales ou amateurs, comme à Loretta Lynn’s ou aux Mini O’s pour ces dames qui n’en restent pas moins nombreuses, mais qui limitent leurs investissements dans la discipline compte tenu des opportunités quasi inexistantes.
Le nom de Jordan Jarvis vous sera probablement familier. Seule pilote féminine à tenter sa chance sur l’outdoor face aux garçons ces dernières années, Jordan s’était lassée d’empiler les titres amateurs chez les féminines et s’était lancé le défi de se qualifier pour des épreuves de l’outdoor 250. En 2020, elle y était parvenue, mais de ce fait la pilote Américaine avait perdu son statut de pilote amateur. Problème: aucun championnat pro’ n’existant plus pour les pilotes féminines, Jordan n’avait plus eu d’autre choix que de rouler face aux garçons sur l’outdoor, et à droite à gauche sur des épreuves locales et régionales; on repassera pour les débouchés. On avait d’ailleurs interviewé Jordan Jarvis l’aube de la saison 2022, alors que cette dernière cherchait une opportunité pour évoluer sur le mondial féminin, faute de pouvoir rouler aux USA face aux filles. Elle n’avait pas retenu l’attention des équipes Européennes pour autant.
En 2024, voilà donc que MX Sports – promoteur de l’outdoor US – s’associe avec l’AMA pour relancer le championnat national féminin en 2024 sous l’impulsion d’un certain Rich Jarvis, qui n’est autre que le père de Jordan Jarvis. Au programme, un calendrier de 8 épreuves avec un passage par Daytona (lors du RCSX), à Freestone (lors du Spring Championship), au Spring A Ding d’Alvord mais aussi un stop à High Point et Ironman, en même temps que l’outdoor. Les dernières épreuves se disputeront à Millington – en marge du Baja Brawl – mais aussi à Seward en marge du Pastrana Pro Challenge et enfin à Ponca City, un gros rassemblement amateur fin octobre.
“Avec le nombre croissant d’athlètes féminines participant au épreuves pour les amateurs, nous avons pensé qu’il était temps de redémarrer les courses professionnelles”, a déclaré Tim Cotter, directeur des sports MX. “En collaboration avec l’AMA, les organisateurs de l’America’s Premier Motocross et les principaux membres de la communauté des courses féminines, nous avons mis au point un programme qui présentera les meilleures pilotes féminines du monde lors de certains des plus gros événements – amateurs ou non – des Etats-Unis. Nous sommes impatients de voir les meilleures pilotes féminines se mesurer les unes aux autres pour déterminer qui sera couronnée championne en 2024”.
