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Quentin Prugnières “Je voulais en faire trop”


Cette année, Quentin Prugnières entame sa deuxième saison sur le championnat d’Europe 250. Vingt-et-unième de sa saison de “rookie” l’an passé, le pilote Bud Racing Kawasaki a signé ses premiers top 10 de manche dans la catégorie en Italie et au Portugal. Si le jeune espoir Français a franchi un cap à l’intersaison et signe désormais des chronos capables de lui faire intégrer le top 5 lors des manches, Quentin Prugnières avoue avoir pêché sur sa gestion de course en ce début de saison 2022.  Neuvième à Mantova et treizième à Agueda, Quentin Prugnières pointe actuellement 11ème du championnat d’Europe 250. Micro

Quentin, Stephane Dassé laissait entendre qu’il visait le top 5 avec toi. C’est l’objectif que tu t’es fixé cette saison ?

Niveau objectifs, ils sont fixés. Je verrais en fonction de ma saison comment ça se passera, comment ça évoluera, si les objectifs changeront, ou s’ils resteront les mêmes.

On entend dire que ta 250 cette saison est meilleure que celle de l’an dernier ?

On a beaucoup travaillé sur le moteur et sur le châssis de la 250. On a changé de marque de suspensions cette année, on est passé sur des suspensions Kayaba. On a quand même fait pas mal de testing donc ça a bien évolué à ce niveau-là et je suis vraiment content. On avait pas mal de choses à régler sur l’ancienne moto, et on a vraiment bien évolué cette année et je suis content de ça.

Quentin a réalisé un bon départ en première manche à Agueda, mais deux chutes viendront compliquer les affaires du pilote Bud Racing Kawasaki

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À Mantova, tu signes un énorme temps chrono lors des qualif’, tu fais 8-11 en manches, mais finalement, tu semblais avoir bien plus en réserve vu les remontées et surtout, les chronos signés.

J’ai fait un bon chrono à Mantova, j’ai bien roulé dans les deux manches aussi mais j’ai fait des petites erreurs et surtout, un mauvais départ en première manche. Ça m’a empêché de performer, je me suis empêché tout seul de performer, en fait. Pour une première course, on va dire que c’était quand même assez positif si on se fie au pilotage. Il faudra par contre revoir la stratégie de course, ce n’était pas forcément la meilleure. À vouloir en faire un peu trop, je me suis fait rattraper; je voulais en faire trop, et le trop, c’est l’ennemi du bien.

À Agueda, de nouveau un très bon départ en première manche, et une chute dès le premier tour. Finalement, on a l’impression qu’à chaque bon départ, c’est plus difficile pour toi; c’est dû à quoi selon toi, à de la précipitation, un manque de chance, trop d’intensité ?

Partir devant, en soi, ça ne me fait pas grand-chose. J’ai juste voulu en chercher un peu plus; je suis parti devant, j’étais vraiment content d’être devant et forcément, je voulais aller en chercher plus. Au Portugal, ce n’était pas forcément le cas, mais je me suis fait avoir et pour les prochaines courses, on va mettre des choses en place pour être intelligent du début à la fin de la manche.

Quentin Prugnières est actuellement 11ème du provisoire EMX250 après deux épreuves

À Agueda, certains pilotes ont dit que la piste du samedi était très différente de celle du dimanche. Tu partages ce ressenti ?

Clairement. On a eu deux pistes différentes. Le samedi, on a eu une piste rapide, défoncée et avec des trous, sans forcément énormément d’ornières alors que le dimanche, c’était non seulement truffé de trous bien costauds, mais il y avait également des ornières, les vagues étaient un peu plus tendues, c’était très différent.

Il y a ceux qui disent qu’il faut partir devant, et toi qui doubles 25 pilotes / épreuve. Si je te dis “C’est plus simple pour toi de partir 12, et de finir 6, que de partir 3, et de finir 5”, tu me réponds quoi ?

Plus facile, je ne sais pas, mais à choisir, je préfère quand même partir 12 et remonter 6 que partir 3 et finir 5.

J’ai suivi ton trip aux USA à l’intersaison. C’est vraiment un autre monde, que ce soit en terme de pilotes, de tracés, de médiatisation surtout. Ryder Di Francesco est un peu la prochaine pépite attendue chez les pros avec Pro Circuit. Tu es allé te frotter contre lui. L’Europe 250, ça semble quand même forger les meilleurs amateurs. Tu partages cet avis ?

Je ne partage pas forcément cet avis car tout est différent aux USA; les pistes sont relativement plates. Je ne dirai pas que c’est facile, mais rouler vite est plus accessible. Après, les pilotes Européens ont plus l’habitude des conditions difficiles, et je pense que c’est ça qui fait que certains pilotes Européens sont aujourd’hui meilleurs que les Américains. Après, on ne peut pas trop comparer si on ne met pas tout le monde ensemble sur la même piste.

En manche, les meilleurs chronos de Quentin Prugnières n’ont rien à envier à ceux des réguliers du top 5.

Une bonne dizaine de pilotes EMX250 se sont engagés en MX2 à Arco, est-ce que tu prévois de faire une pige en mondial cette saison ?

Ce n’est pas prévu, non. On n’en a pas parlé avec le team et je ne vois pas forcément l’intérêt pour moi. Des gars comme Elzinga ou autres, qui font des top 3 ou 5 à l’Europe, qu’ils roulent en MX2 c’est compréhensible, mais pour l’instant je n’ai pas encore atteint ces performances-là, donc je ne vois pas l’intérêt pour moi d’aller faire une course de mondial si je ne suis pas en mesure de donner le meilleur de moi-même.

Le retour du format sur deux jours, tu en penses quoi toi ?

En soi, les deux formats me conviennent. Je ne vois pas forcément la différence. Le format un jour était un peu plus short, il fallait être plus speed entre les manches. Avec le format pour deux jours, il y a plus de temps entre les manches pour les mécaniciens, et plus de temps pour qu’on puisse se reposer. Mais pour moi c’est du pareil au même.

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