On entendait dire depuis Mantova que Martines Hughes était la petite nouvelle avec le vent en poupe sur le championnat du monde féminin. On a été vérifier par nous-mêmes au Portugal, et on doit avouer que la jeune pilote Norvégienne nous en a mis plein les yeux par son attaque et sa vitesse de pointe malgré son jeune âge. La pilote Honda 114 Motorsports est monté sur le podium en Italie dès sa première participation au mondial, mais n’a pas réussie à rééditer la performance à Agueda, la faute à un abandon en seconde manche. Déçue, Martine Hughes tire des leçons importantes de ce second GP de la saison 2022.
Martine, j’imagine qu’après le podium de Mantova, tout ne s’est pas déroulé comme tu l’aurais espéré au Portugal ?
Non, c’est sûr. J’ai bien aimé le tracé, je me sentais bien le samedi lors des essais libres et des chronos. J’ai un peu galéré dans la première manche parce qu’ils avaient vraiment beaucoup arrosé la piste, je suis mal partie et j’ai dû revenir de loin, j’ai fait beaucoup d’erreurs dans les premiers tours mais malgré tout, je suis revenue 5ème donc c’était top.
En seconde manche, j’ai de nouveau pris un mauvais départ mais j’ai pu recouper à l’intérieur, j’étais dans le top 5 mais je suis tombé dans le premier tour. Je suis repartie de nouveau très loin et alors que j’étais sur le point de doubler une pilote, elle s’est déportée sur un saut et on est tombée toutes les deux. Les motos se sont emmêlées, on a perdu énormément de temps, et quand enfin on s’en est sorties, ce n’était plus possible pour moi de continuer.
Le samedi, lors des essais libres, tu as signé ton meilleur tour dès le début de séance, tu as attaqué d’entrée de jeu sur un tracé que tu découvrais.
J’ai jeté un oeil au tracé le vendredi soir, et je me suis tout de suite dit que ça allait être un tracé super sympa, un peu rapide mais tout de même technique. J’ai rapidement trouvé mon rythme; j’imagine que j’ai vraiment et simplement apprécié de circuit.
Sortie hors du top 10 de la grille en première manche, Martine Hughes reviendra jusqu’en 5ème position @Thibault Gastal
Pour les manches WMX, la série de vagues semblait vraiment être la clef.
Oh, dans les vagues, j’ai commis tellement d’erreurs. En première manche, j’ai quelques fois réussi à sauter les deux premières vagues mais c’était vraiment chaud et par la suite, j’ai décidé de me calmer pour éviter de partir à la faute. Pourtant, en seconde manche, j’ai fait une erreur dans les vagues et je suis tombée. Le samedi matin, la section de vague était encore en bon état, mais après, c’était vraiment trop difficile pour nous de les passer et on perdait énormément de temps dedans.
Ce week-end, les départs n’étaient pas aux rendez-vous, tu vas corriger ça comment d’ici à la prochaine épreuve ?
Il va falloir faire plus de tests de départ à chaque entraînement, et pas seulement une semaine avant la course, il faut vraiment que j’arrive à être plus régulière avec mes départs car ce week-end, ce n’était pas possible. Il faudra travailler sur la régularité en général, ce sera important pour la suite. Il va aussi falloir que je fasse des tours plus réguliers à l’entraînement, que j’enchaîne les bons chronos à chaque fois et non pas seulement ici et là, car je fais encore un peu trop d’erreurs.
En parlant avec certains pilotes, j’ai appris ce week-end que certains n’insistaient pas plus que ça sur le trackwalk, c’est ton cas ?
Pour être franche, je ne suis pas la meilleure quand il s’agit d’étudier un tracé avant les courses, mais avant de venir ici, j’ai regardé beaucoup de vidéos de GoPro sur Youtube pour voir à quoi le terrain ressemblait. Le vendredi, j’ai fait le tour de la piste deux ou trois fois avec différents groupes de personnes pour voir ce que chacun avait à en dire, en pensait, mais nous, on n’a pas fait de trackwalk avec les membres de l’équipe.
La fougue et la précipitation n’ont pas joué en faveur de la pilote Norvégienne en seconde manche, mais l’apprentissage passe aussi par là. @Thibault Gastal
Il y a également des pilotes qui sont très nerveux avant les courses, et d’autres qui ont tellement l’habitude qu’ils ne ressentent plus ce stress d’avant course. Tu te situes où ?
Ce n’est pas un jour comme les autres, je suis un peu nerveuse. En fait, j’étais encore plus nerveuse ce week-end qu’à Mantova. Je pense que c’est parce que j’ai signé un podium en Italie et que du coup, je savais que j’étais en mesure de signer un nouveau bon résultat ici. Avant Mantova, je ne savais pas trop à quoi m’attendre alors que ce week-end, j’avais une meilleure idée de mon potentiel face aux autres, le stress était présent mais après le warm-up, je me suis sentie vraiment bien avec la piste et j’étais en confiance.
Livia disait hier qu’elle allait finir par faire une crise cardiaque à cause de toi avant la fin de la saison, tu vois de quoi elle parle ?
Oui [rires]. En première manche j’ai bien failli m’exploser quelques fois et Livia l’a vu, j’étais au-delà des limites et en seconde manche je suis tombée car j’essayais d’attaquer un peu trop. J’ai également cassé mes lunettes dans le premier tour de la seconde manche, je n’avais plus de roll-off et j’avais du mal à voir. Livia trouve que je suis un peu trop agressive, un peu trop limite, mais elle a raison.
